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« Israël attend la vengeance de l’Iran comme un condamné à mort attend son exécution »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le système de missile russe S-300. (Photo d'archives)

« C’est de l’insolence par excellence de la part d’Israël que de vouloir priver la Syrie de son droit de se défendre », a martelé l'analyste arabe Abdel Bari Atwan.

Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm, s’est penché sur deux défis qui préoccupent sérieusement le régime israélien sur le plan militaire : l’acquisition par l’armée syrienne de systèmes de défense antiaérienne russes S-300 et la vengeance promise par l’Iran pour la mort de ses sept conseillers militaires lors de l’attaque aérienne israélienne contre la base militaire T4, près de Homs.

« Le niveau de cette préoccupation a atteint son paroxysme il y a deux jours quand un responsable russe a confié au quotidien Kommersant que de nouveaux systèmes de défense antiaérienne S-300 seraient remis à titre gracieux à la Syrie dans les plus brefs délais. Il a ensuite mis en garde Israël contre les conséquences désastreuses de toute attaque contre les S-300 russes.

Les autorités russes sont en effet connues pour leur talent pour laisser fuiter les informations au temps opportun. Cette fois-ci, elles ont révélé la livraison gratuite des S-300 à la Syrie en vue d’envoyer un message précis à la partie concernée : le régime israélien. En réalité, il s’agit d'une réaction aux menaces du ministre israélien des Affaires militaires Avigdor Lieberman qui avait déclaré, lors d’un discours empreint de morgue, que l’aviation israélienne bombarderait les S-300 s’ils prenaient pour cible les avions d’Israël.

L’agression tripartite contre la Syrie ainsi que les menaces provocatrices d’Israël contre la Russie ont poussé les Russes à accélérer le processus de livraison des S-300 à la Syrie, ce qui constitue une preuve de l’indifférence des autorités russes vis-à-vis des fanfaronnades des Israéliens.

Les conséquences désastreuses contre lesquelles a mis en garde le responsable russe lors de son interview avec Kommersant pourraient faire référence à une possible destruction des avions ou des missiles israéliens par la Russie.

C’est de l’insolence par excellence de la part d’Israël que de vouloir priver la Syrie de son droit de se défendre face aux agressions visant son espace aérien et son territoire. Pourquoi les responsables israéliens se réservent-ils le droit de continuer leurs attaques contre la Syrie et le Liban ? Pourquoi pensent-ils pouvoir priver le pays de son droit à l’autodéfense ?

Ce que les autorités israéliennes n’ont toujours pas compris, c’est que le temps où leurs agressions militaires restaient sans réponse est bel et bien révolu. Elles ont apparemment oublié la destruction de leur F-16 par la DCA syrienne lorsqu’il survolait le Golan occupé en février. Elles ont également oublié comment cinq missiles israéliens, sur un total de huit missiles tirés sur la base T4, ont été abattus par la DCA syrienne.

Les conséquences désastreuses contre lesquelles a mis en garde le responsable russe lors de son interview avec Kommersant pourraient faire référence non seulement à une attaque contre les appareils israéliens, mais aussi contre le territoire de la Palestine occupée.

La Russie est un pays de poids et la Syrie fait partie de ses alliés stratégiques les plus importants. C’est la raison pour laquelle Moscou ne tolère pas que son allié reste les bras croisés face aux agressions humiliantes d’Israël, d’autant plus que l’armée régulière syrienne a finalement réussi à reprendre aux terroristes plus de 80 % des territoires syriens et que la Syrie parvient à surmonter au fur et à mesure les conséquences catastrophiques de la guerre.

Pour demander l’aide des Américains, Avigdor Lieberman s’est rapidement rendu à Washington où il a rencontré John Bolton, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, James Mattis, chef du Pentagone, et Jared Kushner, représentant officieux des intérêts de Tel-Aviv à la Maison-Blanche. Cette visite montre bien qu’Avigdor Lieberman se prépare au pire. Or, Washington pourrait ne plus rester aux côtés d’un Israël qui ne cesse d’attaquer la Syrie, car rester dans ce camp pourrait aboutir à une confrontation directe avec la Russie.

Le droit à l’autodéfense est approuvé à la fois par le droit positif et par le droit divin et le temps est venu pour que le régime israélien abandonne cette arrogance insolente, car la Syrie est déjà équipée de S-300 russes. Et pourquoi pas ? Des pays comme la Turquie, la Grèce et Chypre, qui ne font l’objet d’aucune menace, sont munis de systèmes de défense antiaériens. Il est donc normal que la Syrie, qui a été la cible d’une centaine de frappes aériennes israéliennes pendant les cinq dernières années, se dote de systèmes de défense antiaériens.

Par ailleurs, l’Iran a promis de châtier ceux qui ont causé la mort de sept conseillers militaires iraniens dans la base militaire T4 et cette punition pourrait avoir lieu prochainement à l’intérieur ou à l’extérieur de la Palestine occupée. Les autorités israéliennes ressemblent ces jours-ci à des condamnés à mort qui attendent avec inquiétude l’application de leur verdict… une attente qui est même pire que l’exécution elle-même.

La préoccupation dont on parle ne se borne pas aux Israéliens et touche même les dirigeants de certains pays arabes qui comptent sur Israël en tant qu’allié. Le monde arabo-musulman pourrait prochainement fêter la destruction des avions israéliens par les S-300 de la Syrie. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV