TV

Pourquoi Trump annonce le retrait « très rapide » des troupes US de Syrie ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Troupes américaines sur le sol syrien. ©Reuters

Dans son éditorial, le journal Rai al-Youm s’est penché sur les récentes déclarations du président américain Donald Trump sur un retrait « très rapide » des États-Unis de Syrie.

« Le président américain nous a annoncé que les troupes US se retireraient “très vite” de Syrie ; parce que son pays a dépensé plus de 7 trillions de dollars au Moyen-Orient sans rien obtenir », a écrit Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef de Rai al-Youm.

Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du journal Rai al-Youm. (Archives)

En effet, les États-Unis vont retirer leurs troupes de Syrie pour la même raison qu’ils les ont sorties d’Irak : ils craignent un important échec matériel et humain après celui généré par la guerre par procuration. Donald Trump a réalisé que la guerre approche, qu’elle vise les militaires américains en Syrie (2 000 soldats) et en Irak (5 500 soldats) et que son administration n’arrivera jamais à s’en sortir.

L’armée syrienne, secondée par la Russie, ciblera les régions où se sont installées les forces américaines, comme l’est de l’Euphrate ainsi que les régions riches en pétrole et en gaz, d’autant plus que certains groupes irakiens, à savoir les Hachd al-Chaabi, se préparent à lancer une opération contre les Américains déployés sur le sol irakien.

Les informations présentées par Donald Trump sur un retrait US de Syrie sont médiocres et équivoques et le département d’État américain a rejeté les rapports selon lesquels il était au courant de ce plan. L’ancien secrétaire d’État US Rex Tillerson avait déjà affirmé que les militaires américains resteraient à long terme en Syrie. Qu’est-ce qui a donc amené Donald Trump à procéder à un tel changement de braquet ? Si le département d’État n’en est pas informé, qui alors est au courant ? Benyamin Netanyahu ou Jared Kushner ?

Un autre point qui mérite réflexion est que Donald Trump a en effet confié, lors de son discours de jeudi, la mission en Syrie à d’autres pays, sans préciser de qui il parlait, les Russes, les Iraniens, les Turcs ou bien les pays arabes du bassin du golfe Persique comme l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis.

L’auteur de l’article estime qu’il y a quatre éventualités : primo, le président américain a décidé de mettre à exécution les politiques et le programme électoral qui lui ont permis d’accéder au pouvoir. Sa campagne électorale était axée sur « le rejet des interventions militaires américaines à l’étranger et le soutien aux intérêts nationaux des États-Unis ». Secundo, il se pourrait que Donald Trump se prépare à former un autre front militaire après l’annonce de sa décision de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien. Il ne veut donc pas que les troupes américaines en Syrie ou en Irak soient transformées en une proie facile pour certains groupes armés, en cas de guerre avec l’Iran. Tertio, l’accès des deux grandes puissances, à savoir la Russie et les États-Unis, à un « accord d’échange » sur les zones d’influence n’est pas non plus à exclure ; autrement dit, les États-Unis confieront la Syrie à la Russie qui a la haute main sur ce pays et en contrepartie, la Russie gardera le silence face à la présence militaire US en Irak ou dans d’autres pays de la région. Quarto, l’accès à un accord entre l’administration Trump et la Turquie sur le retrait des troupes US du nord de la Syrie (sous contrôle des Kurdes) et de la frontière syro-turque, afin de faciliter l’avancée de l’opération « Rameau d’olivier » sans aucun affrontement avec les militaires américains.

Abdel Bari Atwan souligne cependant que les déclarations de Trump selon lesquelles les États-Unis auraient dépensé 7 trillions de dollars au Moyen-Orient sans rien obtenir en échange témoignent du fait que l’administration américaine avoue son échec et cherche à en réduire les dégâts. Pourtant, il y a d’autres éventualités à évoquer, notamment la montée de la tension entre les USA et l’Iran…

En effet, Trump est en train d’élaborer un plan pour la Syrie et la région tout entière, et son premier assistant ou conseiller est le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV