TV

Que cherche le ministre délégué saoudien Thamer al-Sabhan à Raqqa?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Saoudien Thamer al-Sabhan et l'Américain Brett McGurk (au centre) à al-Anbar. (Archives)

À Raqqa, le ministre délégué saoudien Thamer al-Sabhan a récupéré les officiers saoudiens membres de Daech.

Les sources bien informées depuis le nord de la Syrie ont annoncé qu'au cours de sa visite à Raqqa, le ministre délégué saoudien pour les affaires du golfe (Persique NDRL), Thamer al-Sabhan, a su récupérer au moins 30 membres saoudiens du groupe terroriste Daech.

La source qui a souhaité garder l'anonymat révèle que le vrai objectif du déplacement à Raqqa de ce ministre saoudien n'était pas d'aider les réfugiés à Raqqa mais de récupérer les éléments d'origine saoudienne de Daech.

Les analystes politiques estiment tout de même que l'Arabie saoudite poursuivait un autre but plus important: Al-Sabhan devait collecter des renseignements sur Raqqa.

Il est vrai que la reconstruction de Raqqa n'est qu'un prétexte utilisé d'une part par les chefs kurdes en Syrie qui cherchent à étendre leur influence dans cette ville, majoritairement arabe, et de l'autre par l'Arabie saoudite et les États-Unis.

L'émissaire spécial de Trump Brett McGurk et le ministre délégué saoudien Thamer al-Sabhan s'étaient déplacés à Raqqa pour fomenter de nouveaux complots contre la région.

L'idée de la reconstruction de Raqqa et l'organisation d'une conférence sur ce sujet semblent étrangers dans la mesure où personne n'a jamais avancé l'idée de la reconstruction de la ville irakienne Mossoul.  

L'aventurisme d'al-Sabhan dans l'accompagnement des chefs kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) aurait, certes, des répercussions négatives surtout pour la Turquie de même que sa collaboration avec Brett McGurk pourrait véhiculer un double message, à la fois à Washington et à Moscou: Riyad a signé avec Moscou un contrat d'achat de missiles S-400 et un autre avec Washington portant sur l'achat de missiles THAAD et le régime saoudien risque de s'en sortir perdant dans la mesure où ces contrats n'ont pas été encore finalisés.

Quant à son ralliement aux Kurdes, l'Arabie saoudite ne semble pas pouvoir tirer un quelconque profit de cette situation. Selon des sources locales, les Kurdes ont déjà commencé à acheter, à un prix deux fois supérieur à son prix habituel, des terres agricoles à Aïn Issa à Raqqa de même que dans les villages alentours. Ce qui pourrait changer le tissu démographique de la région en défaveur de la Turquie qui craint l'émergence d'un État kurde sur ses frontières sud. 

Ainsi la Turquie risque de se trouver le grand perdant du marché que les Kurdes s'apprêtent à conclure avec l'Arabie saoudite surtout que les récents liens entre Riyad et Ankara se sont, nettement, tendus depuis qu'Ankara a fait part de sa détermination à éliminer le Front al-Nosra pro-Riyad à idlib dans le nord de la Syrie. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV