En allusion aux récentes frappes américaines contre la Syrie, l'ambassadeur russe à Téhéran Levan Djagarian a déclaré que son pays avait décidé de renforcer les capacités anti-aériennes de la Syrie.
S’attardant sur les relations entre Moscou et Washington après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, l’ambassadeur russe a déclaré que Trump avait déçu Moscou.
« Le 20 janvier, M. Trump a ouvertement promis de revenir sur la politique erronée de Barack Obama et nous nous attendions à ce qu’il parvienne à résoudre les problèmes créés par l’administration Obama. Mais pas de sérieux changements pour le moment, même après la visite du secrétaire d’État américain Rex Tillerson à Moscou. Je peux seulement dire que nous nous comprenons mieux. Nous espérons que M. Trump se rendra compte du fait que sans la coopération avec la Russie, il est hors de question de résoudre les conflits régionaux en Syrie, en Afghanistan ou ailleurs en Corée du Nord », a précisé l’ambassadeur russe.
S’agissant des récentes frappes balistiques américaines sur la base syrienne de Shayrat, à Homs, en Syrie, il a espéré que de tels événements ne se reproduiront jamais. Il a fait part de la décision de Moscou d’augmenter les capacités de la DCA syrienne.
« L’attaque américaine contre la Syrie est en violation flagrante du droit international, car elle n’est pas intervenue en coordination avec le gouvernement légal syrien et elle n’avait pas été approuvée par le Conseil de sécurité. Nous la condamnons fermement », a précisé Levan Djagarian.
M. l’ambassadeur a dit que les Américains prétendaient que le gouvernement syrien aurait eu recours à l’arme chimique, mais que la Russie avait, à maintes reprises, annoncé que le gouvernement syrien ne possédait plus d’armes chimiques depuis 2013.
« Nous insistons sur le fait qu’une équipe indépendante de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) se rende en Syrie et qu’elle examine la situation sur le terrain aussi bien à Khan Cheikhoun dans la province d'Idlib qu’à la base militaire de Shayrat dans la province de Homs », a-t-il indiqué.
Selon ce dernier, les travaux de cette équipe d’inspection prouveront qui avait eu recours à des armes chimiques.
« Je suis très sceptique et je suppose qu’il s’agissait d’un acte de provocation de la part des terroristes afin de donner prétexte aux États-Unis pour attaquer la Syrie », a-t-il ajouté.
En réponse à la question de savoir pourquoi les pays occidentaux ne saluaient pas la proposition irano-russe d’ouvrir une enquête internationale sur ce sujet, l’ambassadeur de Russie à Téhéran a précisé :
« Parce qu’ils connaissent la vérité. Ils ne veulent pas du tout que la vérité soit révélée. Ils sont en position de faiblesse et une fois de plus il sera prouvé que l’agression américaine contre la Syrie était illégale. »