Le ministre israélien d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, a proposé de construire une prison pour les détenus palestiniens « entourée de crocodiles ».
Ben-Gvir a soulevé la proposition lors d’une réunion la semaine dernière avec le commissaire en chef du service pénitentiaire israélien, Kobi Yaakobi, suggérant la construction d’une prison encerclée de crocodiles afin d’empêcher toute évasion de prisonniers palestiniens.
Selon la chaîne israélienne 13, le centre proposé serait construit près de la zone de Hamat Gader, sur le plateau du Golan syrien occupé. La zone abrite un parc animalier, d’où des crocodiles seraient transférés pour former une barrière vivante autour de la prison.
Les propos de Ben-Gvir interviennent alors que la Knesset s’apprête à voter, en deuxième et troisième lectures, un projet de loi parrainé par le ministre, prévoyant l’instauration de la peine de mort pour les prisonniers palestiniens. Le texte, adopté en première lecture en novembre, bénéficie d’un large soutien au sein de la coalition d’extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Orly Noy, présidente de l'organisation israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem, a condamné ce projet, déclarant que les autorités israéliennes « tenteront tout avant de recourir à la justice ».
« Il ne reste plus qu'à tirer sur les gens en plein jour, dans la rue. Je ne pense pas qu'il reste grand-chose d'autre pour le moment », a ajouté Noy.
« Depuis des décennies, Israël creuse des tranchées et construit des murs, des clôtures et des portes, et pourtant le sentiment de sécurité de la population ne cesse de se détériorer », a déclaré le chef de B'Tselem.
Israël a intensifié les violations des droits de l'homme à l'encontre des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ; des rapports font état d'un nombre croissant de décès dus aux conditions de détention difficiles, notamment le manque de soins médicaux et les mauvais traitements.
Plus de 110 détenus palestiniens sont morts en détention israélienne, en vertu des politiques carcérales mises en œuvre par Ben-Gvir au cours des deux dernières années et demie.
En novembre, le régime israélien a libéré près de 2 000 prisonniers, dont 1 700 originaires de Gaza, dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et d'échange de prisonniers avec le mouvement de résistance Hamas.
Beaucoup de ceux qui ont été libérés étaient en mauvaise santé et ont raconté avoir subi des tortures, la famine et des humiliations pendant leur détention.
Actuellement, près de 10 000 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, restent détenus dans les prisons israéliennes, où la négligence médicale et les conditions inhumaines ont contribué à de nombreux décès, selon des rapports d'organisations palestiniennes et israéliennes de défense des droits humains.