TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   Moyen-Orient   /   L’INFO EN CONTINU

Une enquête révèle comment les pourparlers américano-iraniens ont masqué les préparatifs de la guerre des 12 jours

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des pompiers interviennent sur les lieux d'un bâtiment endommagé après les frappes israéliennes à Téhéran, en Iran, juin 2025. ©Reuters

Une enquête vient de révéler que l'engagement diplomatique des États-Unis auprès de l'Iran avant la guerre israélo-américaine illégale et non provoquée en juin a servi à dissimuler une action militaire imminente.

Menée conjointement par le Washington Post et PBS Frontline, l'enquête a été publiée mercredi 17 décembre par le quotidien.

Elle montre comment les pourparlers indirects qui ont précédé l'agression ont été présentés de manière trompeuse comme étant en cours et potentiellement viables. Cependant, les responsables israéliens avaient déjà décidé de frapper, leurs homologues américains étant parfaitement au courant, ajoute le rapport.

Selon le quotidien, début 2025, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté au président américain Donald Trump plusieurs scénarios d'attaque contre l'Iran, allant d'une frappe israélienne unilatérale à une agression militaire de grande envergure menée par les États-Unis.

Par la suite, Donald Trump a prétendu vouloir « donner une chance à la diplomatie nucléaire avec l'Iran », mais le partage de renseignements et la planification opérationnelle se sont poursuivis en parallèle, a-t-on ajouté, citant deux personnes au fait du dossier.

L'enquête a révélé que les responsables israéliens « estimaient qu'il était important, pour l'opinion publique internationale, de donner une chance à la diplomatie s'ils décidaient finalement de frapper l'Iran ».

Juste avant les frappes, Donald Trump disait encore préférer les négociations, a écrit le Washington Post, ajoutant que les responsables israéliens laissaient simultanément les médias spéculer sur les tensions entre Washington et Tel-Aviv concernant la perspective de cette agression.

« Tous les articles affirmant que Bibi n'était pas sur la même longueur d'onde que [l'envoyé régional américain Steve] Witkoff ou Trump étaient faux », a déclaré une personne au courant du dossier.

Mais « c'était l'opinion générale, et cela a permis de poursuivre la planification sans que beaucoup de gens ne s'en aperçoivent ».

« Des civils non épargnés »

Le journal et le média d'investigation Bellingcat ont également confirmé les décès de civils causés par les attaques, qui ont ciblé des scientifiques iraniens tout au long du conflit, remettant en question les allégations israéliennes selon lesquelles les dommages causés aux civils auraient été minimisés.

Le quotidien a noté que l'une des frappes visant des scientifiques iraniens avait causé de nombreuses victimes civiles, dont un nourrisson de deux mois.

Il a également rapporté que le régime israélien n'avait pas réussi à assassiner Mohammad Reza Sedighi Saber, un scientifique nucléaire, lors du ciblage de son domicile, précisant que la frappe avait plutôt entraîné la mort de son fils de 17 ans.

Quelques jours plus tard, M. Sedighi Saber lui-même a été tué en martyr au domicile d'un proche pendant la cérémonie de deuil de son fils, a ajouté le journal, notant que cette dernière attaque avait entraîné la mort de 15 civils, dont quatre mineurs, et avait rasé deux maisons.

Au moins 1 062 personnes ont été tuées lors de cette agression, dont 276 civils.

L'Iran a riposté en tirant des centaines de missiles, dont des missiles balistiques et hypersoniques, sur des cibles israéliennes sensibles et stratégiques, et en frappant la base aérienne d'Al-Udeid au Qatar, centre névralgique des opérations militaires américaines en Asie de l’Ouest.

Cette riposte a contraint Israël à demander un cessez-le-feu moins de douze jours après le début de cette agression illégale.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV