L’Iran a condamné les États-Unis pour le renforcement des restrictions imposées à sa mission permanente auprès des Nations unies à New York, déclarant que l’abus de position de Washington en tant que pays hôte compromet l’efficacité et la crédibilité de cette organisation.
En réponse à la pression accrue exercée sur les diplomates iraniens à l’ONU, le ministère iranien des Affaires étrangères a publié un communiqué jeudi 11 décembre, dénonçant un harcèlement systématique visant à entraver l’exercice normal et légal des fonctions des représentants iraniens.
« L’imposition de restrictions sévères à la résidence et aux déplacements des diplomates iraniens, le durcissement des restrictions sur leurs comptes bancaires et les restrictions imposées à leurs achats quotidiens figurent parmi les pressions et le harcèlement conçus et mis en œuvre dans le but d’entraver l’exercice normal et légal de leurs fonctions », indique le communiqué.
Selon le communiqué, la décision américaine d’empêcher trois membres du personnel de la mission iranienne auprès de l’ONU d’exercer leurs fonctions constitue « une violation du droit international et des obligations du gouvernement hôte ».
L’Iran a condamné cet « acte illégitime et illégal », précisant que celle-ci est en violation flagrante des obligations des États-Unis en vertu de l’Accord de siège de l’ONU, engageant la responsabilité internationale du gouvernement américain.
De tels actes, indique le communiqué, soulèvent de sérieuses questions quant à la légitimité des États-Unis à accueillir le siège de l’ONU.
Selon le ministère iranien des Affaires étrangères, les mesures américaines – fondées sur de « faux arguments et des allégations sans fondement » – témoignent non seulement d’une hostilité envers le peuple iranien, mais constituent une violation flagrante des principes de la Charte des Nations unies et des droits souverains de l’Iran.
« L’abus de position du gouvernement américain, qui instrumentalise le siège de l’ONU pour exercer des pressions sur les États membres, constitue une violation manifeste des dispositions de l’Accord de siège, notamment de son article 8 », a ajouté le ministère.
Le ministère a également souligné que cet acte « met en cause l’efficacité de cette organisation et porte atteinte à la crédibilité et au statut du secrétaire général, la plus haute autorité administrative de cette organisation ».
Le ministère a exhorté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à intervenir et à empêcher de nouvelles violations des droits de l’Iran.
Il a également mis en garde contre « la normalisation de la violation des obligations du gouvernement du siège en cas d’indifférence de la part des États membres de l’ONU, et a souligné la nécessité pour tous les gouvernements responsables de réagir au manquement du gouvernement américain à ses engagements ».
Le communiqué affirme que l’Iran poursuivra ses efforts pour défendre sa souveraineté et demander des comptes aux États-Unis pour leurs violations répétées de l’Accord de siège.
En septembre, l’ambassadeur et représentant permanent de l’Iran auprès des Nations unies, Amir Saïd Iravani, a exhorté le secrétaire général des Nations unies à prendre les mesures appropriées après que les États-Unis, pays hôte du siège de l’ONU, ont imposé des restrictions illégales à la délégation iranienne de haut niveau participant à la 80e session de l’Assemblée générale de cette instance internationale.
Iravani a condamné la décision américaine de limiter les déplacements du président Massoud Pezeshkian, du ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi ainsi que des autres membres de la délégation à une zone de moins d’un kilomètre autour du siège de l’ONU, et d’exiger des demandes préalables accompagnées de « justifications appropriées » pour tout déplacement en dehors de cette zone désignée, indiquant que ces mesures violaient les obligations conventionnelles de Washington en tant que pays hôte.