La Colombie a fermement rejeté la décision « totalement illégale » de Washington de fermer l'espace aérien vénézuélien, affirmant que Bogota reprendrait ses liaisons aériennes civiles avec Caracas.
Gustavo Petro, président de la République de Colombie, a déclaré que les États Unis « n'ont aucun droit de fermer l'espace aérien vénézuélien », rappelant qu'un « président étranger » ne pouvait pas déclarer la fermeture de l'espace aérien d'un autre pays que le sien.
« Je voudrais savoir au nom de quelle règle de droit international un président d’un pays peut fermer l’espace aérien d’une autre nation ? », s’est interrogé le président colombien Gustavo Petro, sans mentionner explicitement Donald Trump, dans un message diffusé sur le réseau social X dans la nuit de samedi à dimanche.
Le président colombien a également assuré que la Colombie reprendrait ses liaisons aériennes civiles avec le Venezuela et que la décision américaine constituait un acte unilatérale en violation des normes internationales.
« L’humanité doit être libre de voler, et le ciel doit être ouvert partout dans le monde », a-t-il répété tout en exhortant tous les pays d'Amérique latine et des Caraïbes à reprendre leurs vols normaux avec Caracas.
M. Petro a aussi souligné la nécessité d’un engagement diplomatique : « Le moment est venu de dialoguer, et non de recourir à la barbarie », appelant les nations à privilégier la communication plutôt que les tactiques coercitives.
« J’exhorte le président Trump à revenir au respect de l’ordre juridique international, qui est la sagesse accumulée de la civilisation humaine », a‑t‑il ajouté.
Le 29 novembre, le président américain Donald Trump a intensifié la pression sur Caracas en déclarant « entièrement fermé » l’espace aérien au‑dessus et autour du Venezuela.
De son côté, le Venezuela a dénoncé cette déclaration comme une violation de ses droits territoriaux et accusé Washington de proférer une menace d’usage de la force.
Caracas a, pour sa part, appelé l'ONU et l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) à condamner cette mesure, soulignant que seules les autorités vénézuéliennes, conformément au droit aérien international, sont habilitées à déterminer le statut de l'espace aérien du pays.
La décision de Trump, qui allait au-delà des recommandations existantes de la FAA, a suscité des inquiétudes au niveau international quant à savoir si les États-Unis tentaient d'imposer une restriction extraterritoriale à l'espace aérien souverain d'un autre pays.
Face à cette inquiétude, l’ONU a appelé, ce lundi 1er décembre, les deux gouvernements américain et vénézuélien à résoudre leurs différends par le biais des mécanismes juridiques internationaux établis.
Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire générale de l’ONU, a souligné que les questions touchant la sécurité aérienne et la souveraineté doivent être réglées pacifiquement.
« Je veux dire, nous avons vu les rapports concernant l'espace aérien, et je peux vous dire… que nous appelons au plein respect… des obligations des États en vertu du droit international, y compris la Charte et tous les autres cadres juridiques applicables, ainsi qu'à l'utilisation des mécanismes existants pour traiter pacifiquement toute question, y compris celles-ci, en assurant la sûreté, la sécurité et la connectivité de l'aviation civile internationale », a-t-il déclaré aux journalistes.
Il a ajouté que les déclarations politiques ne prévalent pas sur les procédures aéronautiques, précisant que les décisions relatives à la gestion de l’espace aérien doivent être adressées à l’OACI.
Interrogé sur le point de savoir si l'ONU avait demandé des précisions supplémentaires à Washington, il a répondu : « Nous n'avons pas plus d'informations. Nos collègues de l'OACI sont en charge de ce dossier. Notre équipe reste au Venezuela. »