Sur fond de la campagne d’arrestation menée par Israël contre les Palestiniens, les organisations de défense des droits de l’homme ont appelé les États membres de l’ONU à prendre des mesures urgentes pour « protéger les personnes privées de liberté » dans les territoires occupés de la Palestine.
Dans un communiqué conjoint, 31 organisations de défense des droits de l’homme, dont Save the Children, Human Rights Watch et Oxfam, ont exhorté les États membres de l’ONU à prendre des mesures urgentes qui établiraient une présence protectrice cruciale et garantiraient que les enfants et les adultes détenus soient traités avec dignité, comme le prévoient le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme.
« Cela inclut l’accès immédiat et sans entrave du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à tous les détenus et otages, dans toute la mesure requise par le droit international humanitaire », indique le communiqué.
Ces organisations humanitaires ont également exigé la libération « immédiatement et sans condition » des enfants palestiniens qui sont arbitrairement arrêtés et détenus par l’armée israélienne.
Faisant état des rapports de pratiques dégradantes, notamment des fouilles à nu et des imitations forcées d’animaux, elles ont affirmé que les enfants palestiniens détenus par l’armée israélienne subissent des abus et des mauvais traitements systématiques.
De plus, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies (HCDH) a documenté de nombreux rapports sur la torture et les mauvais traitements infligés aux détenus palestiniens, en particulier aux enfants.
« Aucun enfant ne devrait jamais entrer en contact avec un tribunal militaire ou tout autre tribunal qui ne respecte pas les droits à un procès équitable et les garanties de base. Aucun enfant ne devrait jamais être enlevé », souligne le communiqué.
Selon le rapport de Save the Children, les enfants palestiniens détenus dans les prisons gérées par Israël sont confrontés à une faim croissante, à des mauvais traitements physiques et à des épidémies de maladies infectieuses. Certains détenus ont révélé avoir subi des agressions sexuelles et des passages à tabac violents.
Le communiqué indique également que les prisons israéliennes ont imposé de sévères restrictions à l’accès des observateurs des droits de l’homme, des avocats et des membres de la famille des détenus de Cisjordanie, tandis que l’accès pour ceux de Gaza est presque inexistant.
Lundi, la Représentante spéciale des Nations unies chargée de la question des violences sexuelles dans les conflits, Pramila Patten, a exprimé sa profonde inquiétude face aux informations faisant état de viols et d’autres formes de violences sexuelles contre des Palestiniens détenus par Israël. Elle a dénoncé la normalisation de ces actes comme « inacceptables ».
« Les violences sexuelles et la torture à caractère sexuel sous quelque forme que ce soit et dans quelque contexte que ce soit, en particulier dans les lieux de détention, sont inacceptables. De tels actes odieux constituent non seulement une grave violation des droits de l’homme et de la dignité humaine, mais ils sapent aussi les efforts en faveur de la paix et de la stabilité dans la région. »
Selon de nombreux rapports, la torture dans les prisons et les centres de détention israéliens est généralisée et systématique, en particulier des viols, des agressions sexuelles, des coups, des privations de sommeil et la famine.
Depuis le 7 octobre 2023, les forces israéliennes ont procédé aux arrestations des milliers de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, et de nombreuses personnes, dont un nombre indéterminé d’enfants, ont été portées disparues.
Selon l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem, près de 10 000 Palestiniens sont actuellement détenus ou emprisonnés pour des soi-disant raisons de « sécurité » par Israël, dont 1 761 sont originaires de la bande de Gaza.