Un médecin militaire israélien a présenté un témoignage glaçant sur les conditions effroyables et inhumaines des prisonniers palestiniens malades dans un centre de détention en Israël.
Le médecin, dont le nom n'a pas été dévoilé, a révélé dans son témoignage, publié dans le journal israélien Haaretz, qu'il avait trouvé près de 20 patients dans une tente, enchaînés à de vieux lits en acier et les yeux bandés en permanence lorsqu'il est entré, l'hiver dernier, à la célèbre prison de Sde Teiman, dans le désert du Néguev.
De nombreux détenus avaient déjà subi des opérations chirurgicales importantes ou avaient été blessés par balle, et ce, survenus dans certains cas quelques heures seulement avant leur arrivée au centre de détention, a-t-il rapporté.
Le médecin a fait part des souffrances d'un homme blessé, qui a été transféré en prison peu après avoir subi une opération délicate, et d'un autre qui souffrait de septicémie sans avoir reçu aucun suivi médical.
La torture à Sde Teiman, a-t-il précisé, consistait à détenir des prisonniers nus et les yeux bandés, à les empêcher de parler ou de bouger leurs membres pendant de longues périodes pouvant aller jusqu’à un mois.
Plusieurs rapports ont déjà révélé des détails sur les meurtres, la torture, les agressions sexuelles et d’autres violations contre les détenus palestiniens à Sde Teiman.
La Cour suprême israélienne examine une pétition soumise par cinq organisations israéliennes de défense des droits de l’homme exigeant la fermeture immédiate de la prison.
Plus tôt ce mois-ci, l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem a affirmé que des milliers de prisonniers palestiniens avaient été victimes d’abus et de torture systématiques dans les prisons et centres de détention israéliens depuis que le régime de Tel Aviv a lancé sa guerre barbare contre Gaza début octobre 2023.
Les témoignages de 55 anciens détenus palestiniens révélaient des « conditions inhumaines », a indiqué B’Tselem, affirmant que plus d’une dizaine de centres de détention étaient utilisés comme de « véritables camps de torture ». Et d’ajouter : « Les témoignages montrent clairement une politique systématique et institutionnelle axée sur les abus et la torture continus de tous les prisonniers palestiniens détenus par Israël. »
Toujours selon le rapport, d’anciens détenus ont témoigné d'« actes fréquents de violence grave et arbitraire, des agressions sexuelles, des humiliations et des dégradations, d'une famine délibérée, des conditions d’hygiène insalubres et de la privation de sommeil ».
L’armée israélienne détiendrait des milliers de Palestiniens, dont des femmes, des enfants et des médecins, depuis le début de ses offensives terrestres et aériennes dévastatrices contre Gaza. Les personnes libérées présentent des traces de torture.