TV
Infos   /   A La Une   /   Moyen-Orient   /   Europe   /   L’INFO EN CONTINU

Les ministres de l'UE discutent des sanctions anti-israéliennes

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les ministres norvégien, espagnol et irlandais des Affaires étrangères dont les pays officialisent leur reconnaissance d’un État palestinien s'adressent à une conférence de presse avant les pourparlers sur le Moyen-Orient à Bruxelles, le lundi 27 mai 2024. ©AP

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE étudient des sanctions contre Israël, vu la détérioration des droits humains à Gaza et la violation du droit international.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé à l'unanimité lundi de convoquer un conseil d'association avec Israël afin de discuter du respect par l'entité de ses obligations en matière de droits de l'homme dans le cadre de l'accord commercial UE-Israël, également connu sous le nom d'accord d'association.

Le bloc a également l'intention d'utiliser cette réunion pour confronter le gouvernement de Benjamain Netanyahu au sujet de son respect de l'arrêt rendu vendredi par la Cour internationale de justice (CIJ), qui a ordonné à Israël de mettre fin à son projet d'offensive militaire dans la ville de Rafah.

Cette décision intervient trois mois après que le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et le Premier ministre irlandais de l'époque, Leo Varadkar, ont demandé pour la première fois une révision urgente de l'accord d'association UE-Israël, en faisant part de leurs vives inquiétudes concernant la campagne militaire israélienne à Gaza et les violations potentielles des droits de l'homme et du droit international.

« Il y avait un consensus très clair sur la nécessité de faire respecter les institutions juridiques humanitaires internationales », a déclaré le ministre irlandais des Affaires étrangères Micheál Martin à l’issue du Conseil des affaires étrangères.

« Pour la première fois lors d’une réunion de l’UE, j’ai vu de manière réelle des discussions importantes sur les sanctions », a déclaré Martin. « L’une des conclusions était de convoquer une réunion du Conseil d’association UE-Israël pour faire part de nos graves préoccupations et ... chercher à obtenir d’Israël une réponse en termes de respect des ordonnances de la Cour ».

Au moins 45 personnes ont été tuées et près de 250 autres blessées dimanche lorsqu'Israël a pris pour cible un camp de déplacées et des maisons dans la ville de Rafah, au sud de Gaza. L'attaque s'est produite près de la base logistique de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à Tal al-Sultan, a indiqué le Bureau des médias de Gaza. L'aviation israélienne a ciblé plusieurs tentes dans la zone, a indiqué le bureau des médias, ajoutant que des missiles et des bombes de 2 000 livres avaient été utilisés.

La Cour internationale de justice a ordonné vendredi à Israël de suspendre immédiatement son offensive militaire à Rafah, d'ouvrir le terminal de Rafah et d'autoriser l'accès aux missions internationales d'établissement des faits.

Le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, a apporté son soutien à la CIJ, dont le procureur demande un mandat d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

M. Borrell s'est dit "horrifié" par les frappes sur Rafah, réclamant qu'elles cessent "immédiatement".

« Tout le monde est d'accord pour dire que les décisions de la Cour internationale de Justice sont obligatoires et qu'elles doivent être mises en œuvre », a affirmé M. Borrell, après l'ordre donné par cette cour à Israël de cesser "immédiatement" son offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Le Conseil de sécurité de l’ONU examine les frappes israéliennes sur Rafah

Réagissant à la décision de convoquer un conseil d'association, la ministre belge des affaires étrangères, Hadja Lahbib, a déclaré qu'il s'agissait d'un "signal fort".

« Nous devons veiller à ce que nos règles et nos valeurs soient respectées par tous, et surtout par nos partenaires comme Israël. Notre crédibilité en dépend », a ajouté Mme Lahbib, dont le gouvernement est un fervent partisan des Palestiniens.

D'autres ministres des affaires étrangères, comme la Slovène Tanja Fajon, ont demandé à l'Union européenne d'aller plus loin en imposant des sanctions à Israël pour les violations constantes du droit international qu'il a commises lors de son offensive à Gaza.

« Je condamne fermement l'attaque israélienne de la nuit dernière contre les Palestiniens déplacés, au cours de laquelle de nombreux enfants ont également été brûlés à mort », a déclaré Mme Fajon, dont le gouvernement prend des mesures pour reconnaître l'État de Palestine, sur le média social X.

« À Bruxelles (...), je défendrai aujourd'hui le respect du droit humanitaire international et de la décision (de la CIJ). En cas de violations persistantes, l'UE doit réagir de manière uniforme et décisive, y compris par des sanctions », a ajouté M. Fajon.

L'Espagne et l'Irlande avaient demandé conjointement, fin février, à la Commission européenne d'examiner le respect par Israël des droits humains, conformément à l'accord d'association en vigueur.

L'armée israélienne a poursuivi ses bombardements ce weekend sur Rafah malgré l'ordonnance de la Cour internationale de Justice.

Lundi, des responsables palestiniens ont accusé Israël d'avoir bombardé un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, tuant au moins 45 personnes.

L’Irlande et l'Espagne, toutes deux membres de l'UE, ainsi que la Norvège, ont décidé de reconnaître l'État de Palestine à compter de ce mardi 28 mai.

L'Irlande, l'Espagne et la Norvège annoncent la reconnaissance de l'État de Palestine

« La reconnaissance de l'État de Palestine est une question de justice pour le peuple palestinien », a insisté, lundi, à Bruxelles, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, aux côtés de ses homologues irlandais et norvégien.

En incluant l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, l'État de Palestine est désormais reconnu par 145 pays sur les 193 États membres de l'ONU, selon un décompte de l'Autorité palestinienne. En Europe, ils ne sont pas les premiers pays à avoir engagé ce processus, mais espèrent que cette initiative pourra amener d'autres États à les rejoindre.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV