Un groupe de droit basé à Genève a demandé une enquête sur la probabilité de l’utilisation d’armes thermiques interdites par Israël dans sa guerre génocidaire dans la bande de Gaza, qui pourraient faire évaporer ou faire fondre les corps des victimes.
Les témoignages reçus montrent que les corps des victimes semblent s’être évaporés ou fondus à la suite du bombardement israélien des zones résidentielles dans la bande de Gaza, a rapporté, le mardi 30 avril, l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme.
« Un comité international d’experts doit être créé pour examiner les armes qu’Israël utilise dans le cadre de sa guerre génocidaire à Gaza, y compris la probabilité de l’utilisation de bombes qui produisent une chaleur si élevée que les corps des victimes s’évaporent. », a indiqué le rapport.
Toujours selon le rapport, des milliers de corps à Gaza restent portés disparus et « n’existent plus » et pourraient être « réduits en cendres », ce qui a soulevé des questions sur le type de bombes utilisées lors des attaques.
Le nombre « incroyablement élevé » de morts à Gaza fait craindre l’utilisation d’« armes thermiques », ou de ce que l’on appelle des « bombes à vide », bien connues dans les milieux militaires pour leur efficacité à démolir des grottes et de tunnels souterrains, selon le rapport.
Pour justifier les bombardements contre les écoles, les hôpitaux et autres infrastructures civiles, Israël a prétendu que le mouvement de résistance palestinien Hamas ait creusé un vaste réseau de tunnels sous ces infrastructures pour couvrir ses activités.
Ces allégations n’ont jamais été vérifiées et, dans certains cas, ont été réfutées par les enquêtes médiatiques.
Le rapport a cité un habitant de Gaza, Ahmed Omar, qui a perdu 15 membres de sa famille, dont ses parents, lors d’une frappe aérienne israélienne contre leur domicile dans la ville de Gaza, le 15 octobre 2023.
Malgré des « tentatives acharnées » pour récupérer les corps des victimes, trois d’entre eux, à savoir Raghad Saleh Farwaneh, 14 ans, Ola Saleh Farwaneh, 7 ans, et Rahaf Ahmed Qanita, 8 ans, n’ont jamais été retrouvées alors qu’elles se sont trouvées dans la maison au moment de l’attaque, a déclaré Omar à l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme.
Jamal Awni, qui a également perdu sept membres de sa famille dans un bombardement israélien à Deir al-Balah le 6 janvier 2024, a déclaré au groupe de défense des droits de l’homme que tous les efforts pour retrouver sa fille Shaima, âgée de 28 ans, avaient échoué.
Le Service de défense civile de Gaza a également souligné dans plusieurs déclarations la « dissolution de corps des victimes et leur transformation en cendres ».
« Une enquête internationale doit être lancée sur l’utilisation probable par Israël d’armes interdites, y compris des bombes thermobariques », a précisé l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme.
Euro-Med a souligné que les Conventions de La Haye de 1899 et 1907, les Conventions de Genève de 1949 et le droit international humanitaire ont interdit l’utilisation de bombes thermiques contre des civils dans des zones peuplées.
« Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale qualifie l’utilisation de bombes thermiques de crime de guerre », a ajouté Euro-Med.
Deux semaines après le début de la guerre, le ministère de la Santé de Gaza a averti dans un communiqué que « le personnel médical surveillait l’utilisation d’armes inhabituelles qui causaient de graves brûlures aux corps des martyrs et des blessés ».
Les analystes estiment que la guerre à Gaza est le dernier laboratoire de l’industrie d’armement israélienne. Le régime de Tel-Aviv est connu pour tester ses armes sur les Palestiniens lors de ses offensives contre les territoires occupés.
Il est à noter que depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle le régime israélien a lancé sa guerre sanglante contre la bande de Gaza, au moins 34 568 Palestiniens ont été tués en martyr et plus de 77 765 autres blessés.