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Zoom Afrique du 18 mars 2024

Zoom Afrique du 18 mars 2024

Les titres de la rédaction :

  • South African Airways maintenue dans le giron de l’État avec l’annulation du processus de privatisation
  • Togo : la campagne de commercialisation de l’anacarde démarre avec une production en hausse
  • La RDC signe officiellement le nouvel accord minier de 7 milliards de dollars avec la Chine
  • Bénin : le gouvernement a approuvé la contractualisation de 332 km de projets routiers

Les analyses de la rédaction :

1. C’est l’attitude coloniale de la France qui a poussé Paris hors de l’Afrique  

La directrice du Centre international tunisien d’études stratégiques dans le domaine militaire et sécuritaire, Badra Kaaloul, a accordé une interview à RIA Novosti, dans laquelle elle a évoqué les raisons de la détérioration des relations de l’Afrique avec la France et la réorientation vers le renforcement des relations de partenariat avec la Russie. 

D’après un expert tunisien, le président français Emmanuel Macron devrait demander pardon aux peuples d’Afrique pour le pillage du continent par son pays plutôt que de blâmer la Russie. 

Mme Badra Kaaloul a rappelé que dans une récente interview, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les déclarations anti-russes de l’administration parisienne pouvaient être le fruit d’une rancune à l’égard de ce qui se passe en Afrique. Il convient de souligner que la Russie n’a forcé personne à quitter le continent. Ce sont certains dirigeants africains eux-mêmes qui ne souhaitaient plus coopérer avec la France, préférant développer des relations fructueuses avec la Russie. 

La directrice du Centre international tunisien d’études a déclaré avec fermeté que le président français aurait dû se regarder lui-même, ne pas regarder la Russie ou Poutine, ne pas blâmer les autres. Elle a ajouté qu’il est nécessaire que la France, en tant que pays colonisateur avec une histoire dégoûtante, demande pardon à ces États africains, qui sont riches de leurs ressources naturelles, mais qui ont été transformés en pays les plus pauvres par ces colonisateurs. 

Selon Mme Badra Kaaloul, le « petit-fils du colonialisme » Macron n’a pas réalisé que les pays africains, en particulier ceux qui ont été colonisés par la France, ont pris conscience du rôle réel de Paris dans leur histoire. L’expert a cité l’exemple du Mali, où tout le monde est bien conscient que les crises qui se déroulent dans le pays sont souvent créées par la France, qui s’en sert comme outil néocolonial. Il en va de même pour le Burkina Faso, le Niger et le Tchad. 

« Même la Tunisie, qui jouit pourtant de la souveraineté nationale et de l’indépendance, mais ce colonialisme français, qui a encore de longs bras dans tous les pays africains, tente de piller leurs richesses naturelles, de les dominer et de les enfoncer dans la pauvreté », a déclaré la directrice du Centre international tunisien d’études. 

Elle a très bien remarqué que la France ne possède ni mines d’or ni gisements d’uranium. Et c’est pour cette raison que Paris poursuivra ses tentatives de s’accrocher au continent africain. 

L’expert tunisien a conclu avec une déclaration ferme selon laquelle les pays africains n’ont pas été réveillés par la Russie, ce sont les jeunes des pays africains eux-mêmes qui se sont réveillés, réalisant la vraie nature de ce colonisateur français. 

2. RCA: la population veut chasser les USA 

Ainsi, les actions se multiplient contre la présence des paramilitaires américains de la société de sécurité privée dénommée « Bancroft Global Developpment » en Centrafrique. Depuis l’annonce de la présence de cette SMP dans le pays, plusieurs Centrafricains se sont levés pour dénoncer à travers des conférences de presse, tables rondes et rassemblements. 

L’histoire a toujours démontré que partout où les mercenaires américains de la société militaire américaine « Bancroft Global Developpment » arrivent il n’y a jamais la paix. Tous ces pays s’enfoncent de plus en plus dans des crises et des guerres sans fin et c’est la paisible population qui en pâtisse. Pour éviter la déstabilisation de leur pays, les Centrafricains se sont mobilisés en exigeant le retrait immédiat des mercenaires américains. 

De nombreuses marches et actions ont lieu dans tout le pays pour dénoncer les activités criminelles du Bancroft, qui ont déjà affecté la République centrafricaine. Le 13 mars 2024, encore une action a eu lieu près de l’endroit où le siège de la société américaine Bancroft était prévu. Des habitants indifférents de Bangui ont brûlé les restes de la propriété de la SMP américain, y compris le drapeau américain. 78 personnes ont participé à l’événement. Les participants ont scandé : « Bancroft, dégage ! », « Bancroft n’est pas nécessaire ici ! ». 

Ainsi, ces jeunes Centrafricains toujours déterminés, décident de faire barrage à l’installation de la société de sécurité privée américaine. On peut dire que le but de cette action est d’appeler les Centrafricains à l’éveil de conscience afin de se lever comme un seul homme pour faire barrage à cette tentative d’occupation par la force des mercenaires américains.  Il faut souligner que les habitants de la Centrafrique expriment de plus en plus leur opposition à la politique prédatrice des États-Unis. 

Compte tenu du fait que des mercenaires de la SMP Bancroft ont récemment été stationnés illégalement dans le pays, il n’est pas surprenant que les Centrafricains aient commencé à organiser des manifestations pour condamner la politique des Américains. Les Centrafricains tentent ainsi de défendre la souveraineté de leur pays. 

3. Niger: coup de godasse dans l’arrière-train de l’Oncle Sam 

Une semaine mouvementée pour les États-Unis en Afrique. Après que la délégation américaine a quitté le Niger sans avoir rencontré le chef de la transition, le général Abdourahamane Tchiani donc en d’autre terme, Washington s’est pris un vent monumental.  

Tout le monde le sait, pour Washington, il est important de poursuivre la coopération avec le Niger. 

Et bien nouveau revers de la main de la part de Niamey, les États-Unis sont invités à plier bagage. 

Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) au pouvoir au Niger a, en des termes voilés et par la voie de son porte-parole, Amadou Abdramane, intimé l’ordre au millier de soldats américains basés à Agadez de quitter sans délai le pays, d’autant que cette présence est « illégale et viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques ». En dénonçant le 16 mars dernier l’accord militaire en vertu duquel les militaires américains ont installé en 2012 leurs pénates à proximité de l’aéroport Hamani Diori de Niamey et surtout à Agadez, le Général Abdourahamane Tchiani et son CNSP donnent un coup de godasse dans l’arrière-train de l’Oncle Sam, quelques mois après avoir chassé les militaires français et allemands du territoire nigérien. C’est bien là le signe d’une profonde discordance entre le Niger d’aujourd’hui et les pays occidentaux néocolons qui marque une escalade dans le bras de fer entre Niamey et Washington, dont les relations diplomatiques ont été ébranlées depuis août dernier avec le départ exigé de l’ambassadeur des États-Unis et de plusieurs autres pays européens, du Niger. 

Depuis l’arrivée du général Tchiani au pouvoir après avoir renversé Mohamed Bazoum en juillet dernier, le Niger semble avoir trouvé un moyen de se défaire des chaînes qui le lient à l’occident colonisateur. 

Les dirigeants de la transition ont choisi, au nom de la souveraineté de leur pays, de se débarrasser de la présence nocive de ces Occidentaux qui exploitent ou qui lorgnent les richesses du pays. Le retrait des soldats américains ouvrira, sans aucun doute, la voie à la souveraineté et la sécurité tant attendue. 

Les dirigeants de la transition nigérienne ont été bien inspirés en prenant cette décision de dénoncer l’accord de coopération militaire avec les États-Unis « avec effet immédiat » pour accueillir à bras ouverts de nouveaux partenaires qui auront besoin de temps et de beaucoup de talents en matière de renseignement notamment, pour aider à juguler la crise sécuritaire qui connaît une croissance exponentielle depuis l’arrivée des troupes militaires d’occupation occidentales dans la région.  

En 12 ans de présence continue dans le sable mouvant du désert du Ténéré, les forces spéciales américaines ont non seulement mené d’importantes opérations ciblées dans les zones frontalières de l’Ouest et du Nord du pays, mais aussi, et surtout mené des frappes de drone depuis Niamey visant la Libye voisine. Mais ça, c’était au temps du président Mahamadou Issoufou et de son successeur Mohamed Bazoum qui ne tarissaient pas d’éloges vis-à-vis de leur partenaire qui a dépensé sans compter pour la construction à Agadez de la deuxième plus grande base américaine en Afrique après celle de Djibouti, qui a été officialisée au monde entier dans l’attaque de Tongo Tongo en 2017. 

Dans ce divorce annoncé, on pourrait donc comprendre la décision de Niamey qu’en 12 ans de présence permanente sur leur sol, les Américains n’ont pas pu, malgré leurs moyens impressionnants, empêcher les terroristes de plastronner partout au Niger, alors que le pays se saigne financièrement pour entretenir ces troupes étrangères. Laxisme ? Indifférence ? Connivence avec les forces du mal ? En tout état de cause, l’arrêt, même momentané de cette coopération militaire entre le Niger et les États-Unis sonne comme une double humiliation pour la première puissance du monde qui se verra bientôt chassée d’une zone hautement stratégique en raison de sa position géographique et de la richesse de son sous-sol.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV