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Zoom Afrique du 6 mars 2024

Zoom Afrique du 6 mars 2024

Les titres de la rédaction :

  • Comment le Mali, la RDC et 3 autres pays africains peuvent bénéficier de l’essor mondial du thé durable
  • Soudan du Sud : la société publique du pétrole dans de nouveaux locaux
  • Angola : la mine Lulo livre de nouveaux diamants de plus de 100 carats
  • Ethiopian Airlines passe une commande de 8 Boeing 777X

Les analyses de la rédaction :

1. Afrique du Sud : l’attitude de Washington est « très négative » à notre égard depuis la procédure devant la CIJ 

Des membres du Congrès américain ont adopté une position négative à l’égard de l’Afrique du Sud, depuis le recours contre Israël devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour crime de génocide, a déclaré, dimanche, la cheffe de la diplomatie sud-africaine. 

« Malheureusement, certains membres du corps législatif des États-Unis d’Amérique ont adopté une position très négative à l’encontre de mon pays », a déclaré la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, en marge du Forum de la Diplomatie d’Antalya, tenu en Turquie. 

Les États-Unis étant la plus grande économie du monde, Naledi Pandor a déclaré que leur position représentait un danger pour les investissements et l’emploi en Afrique du Sud. 

« Nous devons donc continuer à faire pression sur le peuple américain pour lui faire comprendre qu’il serait malvenu de s’en prendre à l’Afrique du Sud alors qu’elle poursuit une cause tout à fait morale et juste dans la sphère mondiale », a ajouté Pandor. 

Fin 2023, l’Afrique du Sud a saisi la CIJ, accusant Israël de ne pas respecter ses engagements au titre de la convention sur le génocide de 1948. 

Dans son arrêt rendu le 26 janvier, la Cour des Nations unies a estimé que les arguments de l’Afrique du Sud étaient recevables. Elle a enjoint au régime israélien de prendre des mesures conservatoires afin de prévenir les actes à caractère génocidaire et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers la Bande de Gaza, où plus de 30 000 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre. 

La ministre des Affaires étrangères a déclaré que l’Afrique du Sud était une nation souveraine, qu’elle était en droit de « prendre fait pour cette cause » et que, même si de nombreux pays n’approuvaient pas son soutien à la Palestine, « c’est une position que nous avons toujours eue, et nous ne tournerons pas le dos au peuple palestinien ». 

Interrogée sur la mise en œuvre par Israël des mesures conservatoires décidées par la CIJ, Pandor a répondu : « Non, elles n’ont pas été appliquées. Nous le savons tous. En fait, [le Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahu les a rejetées. Mais ce n’est pas surprenant. Il en a été de même avec l’apartheid. Lorsque les organes des Nations unies prenaient des décisions internationales, l’État de l’apartheid les rejetait ». 

L’apartheid était un système institutionnalisé de ségrégation raciale dans certaines parties de l’Afrique du Sud en vigueur de 1948 jusqu’au début des années 1990. 

2. RDC: une coopération militaire avec la Russie en vue ? 

Le gouvernement russe a approuvé, mardi, un projet d’accord de coopération militaire avec la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris de sources médiatiques, mercredi. 

L’information a été révélée par l’agence officielle russe, Tass, et largement relayée par la presse congolaise. 

« Conformément à l’article 11 de la loi fédérale russe sur les accords internationaux de la Russie, (le gouvernement), a approuvé le projet d’accord de coopération militaire avec la République démocratique du Congo, présenté par le ministère russe de la Défense en coordination avec le ministère russe des Affaires étrangères et d’autres organes exécutifs fédéraux concernés », a rapporté l’agence Tass sur son site. 

Le projet d’accord « prévoit l’organisation d’exercices et d’exercices conjoints, la participation et le suivi d’exercices à l’invitation des agences compétentes, les visites de navires et d’avions de guerre sur invitation ou demande, la formation des militaires et d’autres formats de coopération », a détaillé la même source. 

L’agence ne donne d’autres détails, ni sur la date de signature dudit projet d’accord ni sur celle de son entrée en vigueur. 

Ce rapprochement entre la Russie et la RDC intervient dans un contexte de tensions entre la RDC et le Rwanda, en rapport, notamment, avec la progression des rebelles du M23, depuis deux ans dans la province du Nord-Kivu ainsi que le silence pratiquement complice de la Communauté internationale. 

Ce défi sécuritaire a favorisé l’émergence de nouvelles approches appelant à diversifier les partenariats militaires, à l’image de la proposition du secrétaire général du parti Autre Vision du Congo (AVC), Magloire Kasongo Wankenda, de conclure des « accords militaires avec la Russie et la Chine », pour pacifier la partie orientale de la RDC. 

Dans une interview publiée le 24 février dernier sur le journal en ligne « 7sur7. cd », Magloire Kasongo Wankenda considère que « cette option est stratégique dans le sens que Kremlin et Pékin se proposent comme du répondant au rôle prédominant des États-Unis et de l’Union européenne dans la région des Grands Lacs ». 

3. Le Mali fait barrière aux États-Unis 

Les États-Unis continuent leurs ingérences en Afrique, mais Washington est plutôt mal tombé face au Mali. En prétextant de nouveau le principe des élections, le département d’État américain a émis le 1er mars 2024 un appel pressant pour que le Mali annonce un nouveau calendrier électoral et maintienne son engagement envers une gouvernance démocratique dirigée par les civils. Mais pourquoi cette attitude aussi soudaine de la part de Washington ? 

La défense de la souveraineté du Mali est en train de devenir la marque de fabrique de Bamako. Après avoir affronté victorieusement la France, la CEDEAO, l’Union européenne et l’ONU, c’est au tour des États-Unis de passer à l’épreuve du gouvernement malien. 

Il ne leur a pas suffi de réagir précédemment par un brûlot contre les autorités américaines pour le gel d’avoirs et autres sanctions infligées à des éléments de l’armée malienne ; il fallait pousser l’audace au point de remballer Washington. Le prolongement du malaise s’est joué, la semaine dernière, au Salon dédié aux énergies renouvelables, un événement dont l’ouverture a drainé du beau monde au Palais de la Culture. Au nombre des hautes personnalités figuraient notamment les ambassadeurs de divers pays parmi lesquels les États-Unis – dont la représentante ne pouvait souffrir que son pays soit relégué au profit de ses homologues de Russie et d’Iran. Sans le moindre clin d’œil aux États-Unis, à l’ouverture dudit salon, Rachna Korhonen a préféré vider la salle en pleine cérémonie pour protester contre les sollicitudes ostentatoires des officiels maliens à l’endroit des deux autres pays rivaux. Il y a de quoi s’interroger sur le brusque retour de la gênante question électorale au-devant de la scène. 

L’implication croissante de l’ambassadrice des États-Unis, SE Rachna Korhonen, dans les affaires politiques internes du Mali suscite des inquiétudes quant au respect de la souveraineté nationale et des bonnes pratiques diplomatiques. 

L’activisme de l’ambassadrice Korhonen rappelle le cas de l’ancien ambassadeur français, Joël Meyer, expulsé du Mali en 2022 pour ingérence dans les affaires internes du pays. 

Cet activisme soulève des questions sur la présence et l’engagement des États-Unis au Mali, et incite à une réévaluation de leur politique étrangère dans la région du Sahel. 

La rencontre de l’ambassadrice Korhonen avec le « Cadre des partis et Regroupements politiques » maliens, sans la présence du gouvernement, est perçue comme une ingérence dans les affaires politiques internes du pays. 

Les autorités maliennes de la transition surveillent de près les démarches de l’ambassadrice et n’hésiteront pas à prendre des mesures si nécessaire. 

Les États-Unis doivent respecter les normes diplomatiques internationales et travailler en partenariat avec le gouvernement malien pour promouvoir la stabilité et le développement durable. 

La vigilance et le dialogue continus entre les parties concernées sont essentiels pour naviguer dans cette nouvelle dynamique diplomatique. 

L’ambassadrice Korhonen doit revoir sa position par respect pour les autorités de la transition et pour la stabilité du Mali. 

Le Mali n’a pas succombé aux pressions de la France, de la CEDEAO, de l’ONU, au nom de sa souveraineté nationale, et ce n’est certainement pas les États-Unis, dont l’agenda en Afrique n’est plus un secret pour personne, qui arriveront à faire plier le Mali. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV