La République islamique d’Iran ne craint pas les menaces des États-Unis et est prête à se défendre, a déclaré le mardi 6 février, Amir Saïd Iravani, ambassadeur permanent de l’Iran auprès des Nations unies, lors de son interview accordée au réseau de télévision américain NBC News. « Si vous pensez que l’Iran redoute les menaces, vous vous trompez totalement », a-t-il martelé.
Le langage de la menace contre l’Iran ne marchera pas, a-t-il déclaré, soulignant que c’est le langage de la coopération et du respect qui doit être utilisé à l’égard de l’Iran.
Ces remarques interviennent après que les États-Unis ont porté des accusations contre Téhéran pour une attaque meurtrière contre la base militaire américaine à la frontière entre la Jordanie et la Syrie, qui a entraîné la mort de trois soldats américains.
Par ailleurs, l’ambassadeur permanent de l’Iran auprès des Nations unies a mis en garde contre toute attaque américaine contre le territoire iranien ou des individus iraniens n’importe où dans le monde, et a déclaré que « nous les défendrions, assurément ».
Soulignant l’intention de la République islamique de « rendre la situation calme » dans la région, Amir Saïd Iravani a considéré un cessez-le-feu dans la bande de Gaza comme étant la meilleure voie pour apaiser les tensions. « Nous ne voulons pas de crise dans la région », a-t-il affirmé.
Les tensions se sont intensifiées en Asie occidentale en raison du soutien des États-Unis à la guerre génocidaire menée par Israël contre Gaza, qui a tué en martyr au moins 27 708 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, et en a blessé 67 147 autres depuis le début de son agression.
En riposte, des mouvements de résistance ont mené des attaques contre des bases abritant les militaires américains en Irak et en Syrie. Les forces armées yéménites ont également lancé une campagne maritime pro-palestinienne, prenant pour cible les navires israéliens ou ceux à destination des ports des territoires occupés, dans le sud de la mer Rouge, dans le détroit de Bab el-Mandeb, dans le golfe d’Aden et dans la mer d’Oman.
En réponse à la question de savoir si la République islamique d’Iran livrait des armes aux combattants yéménites, l’envoyé iranien a précisé : « Pas du tout ».
Les militaires yéménites « possèdent leurs propres armes » et l’Iran ne leur donne aucune instruction sur la manière dont ils doivent les utiliser, a-t-il souligné.
En outre, Iravani a considéré la relation entre la République islamique d’Iran et les mouvements de résistance comme étant un « pacte de défense » et l’a comparée à l’alliance militaire occidentale de l’OTAN.
« Nous ne les dirigeons pas. Nous ne les commandons pas. Nous avons une concertation entre nous », a-t-il souligné, précisant que Téhéran n’avait joué aucun rôle lors de l’opération du 7 octobre menée par le groupe de résistance palestinien Hamas contre l’entité usurpatrice.
Les opérations des groupes de résistance dans la région cesseraient s’il y avait un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a-t-il estimé.
Dans ce droit fil, le diplomate iranien a déclaré que la République islamique d’Iran soutiendrait la trêve à Gaza si elle était durable et permettait la reconstruction du territoire palestinien.
Les négociations de cessez-le-feu à Gaza réussiraient si « l’autre partie » acceptait les conditions du Hamas, qui incluent une trêve permanente et un retrait des troupes israéliennes du territoire assiégé, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Iravani a déclaré que l’Iran et les États-Unis ont « toujours » eu des moyens de communiquer par l’intermédiaire de certains pays, même si les deux pays n’avaient pas de relations diplomatiques formelles.
L’année dernière, des négociations indirectes entre Téhéran et Washington ont permis un échange de prisonniers ainsi que le déblocage des fonds gelés iraniens, a déclaré Amir Saïd Iravani.
Ceci intervient alors que les pourparlers afin de relancer le PGAC, accord nucléaire de 2015, ont échoué, a-t-il rappelé, ajoutant : « Il est difficile de reprendre ces discussions qui ont échoué ».