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Zoom Afrique du 31 décembre 2023

Zoom Afrique du 31 décembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Un programme de formation destiné aux enseignants d’éducation spécialisée pour aveugles et sourds
  • Ouganda : la saison de récolte de vanille pour la campagne de 2024 débutera le 5 janvier
  • Marula Mining vise une double cotation sur les bourses de Johannesburg et de Nairobi pour le premier trimestre 2024
  • Tanzanie : Silvercorp veut toujours acquérir OreCorp, contre l’avis du premier actionnaire Perseus

Les analyses de la rédaction :

1.Tombouctou : grande défaite de la Minusma 

Les militaires de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont quitté la base de Tombouctou, dans le centre du pays, a rapporté le groupe médiatique public ORTM.

Lors de la cérémonie de transfert de la base aux autorités maliennes, le chef de la Minusma Anton Antchev a remis les clés au gouverneur de Tombouctou, Bakoun Kanté, et le drapeau de l’ONU a été baissé.

Le 30 juin, le Conseil de sécurité de l’ONU a unanimement adopté, à la demande du gouvernement du Mali, une résolution mettant fin à la mission de paix dans ce pays africain.

Ce retrait est une étape de plus dans le cadre de l’expulsion de tout élément étranger et interventionniste de ce pays.

Le Mali est un pays doté d’abondantes ressources minières, et la région de Tombouctou, située au nord du pays, est particulièrement réputée pour ses gisements de minéraux. Cette situation a incité de nombreuses personnes originaires de différents pays à s’installer dans cette partie septentrionale du Mali. Pour rappel, cette zone était totalement sous le contrôle des militaires français.

Cette région est donc très stratégique et l’axe USA-OTAN vient de la perdre.

2. L’Alliance des États du Sahel ou la grande victoire africaine

par Mikhail Gamandiy-Egorov

La création en 2023 de l’AES entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger représente un succès majeur aussi bien pour la région du Sahel, mais également un grand pas en avant à l’échelle continentale africaine et dans le cadre de l’ordre mondial multipolaire. Malgré les défis existants, ladite alliance représente l’espoir pour un très large nombre d’Africains et de partisans de la multipolarité.

L’année qui se termine est caractérisée par de nombreux événements et bouleversements à l’échelle planétaire. Plus que jamais, la confrontation entre les partisans de l’ordre multipolaire international contemporain et ceux qui refusent obstinément à reconnaître cette réalité a atteint son plus haut niveau d’intensité. Néanmoins et malgré les nombreux défis auxquels devront faire face les défenseurs de la multipolarité face aux tentatives de déstabilisation qui émanent d’une évidente minorité de nostalgiques d’une ère révolue – la détermination des premiers est plus que jamais au sommet. Y compris sur le grand continent africain.

L’un des grands événements de cette année a été incontestablement la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) par les leaderships du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Le tout avec un large appui populaire des nations africaines. La nouvelle grande alliance sahélienne représente non seulement un coup dur pour toutes les forces révisionnistes réunies au sein d’une évidente minorité planétaire, mais surtout, et cela est le plus important – une grande source d’enthousiasme pour les citoyens des pays concernés, ainsi qu’à l’échelle encore plus large africaine et internationale. En qualité de fer de lance du panafricanisme et de la multipolarité sur le continent africain. Les défis restent évidemment nombreux. Les objectifs des régimes occidentaux visant à déstabiliser par tous les moyens à leur disposition les projets de l’AES, la présence encore en place de troupes étasuniennes sur le sol du Niger, les défis sécuritaires, comme la nécessité à mettre un terme pour les pays de l’alliance à l’instrument néocolonial monétaire du franc CFA. Mais encore une fois la réalité contemporaine est telle que lesdites tentatives de déstabilisation qui émanent de l’Occident représentent aujourd’hui en quelque sorte des coups d’accélérateur aux projets d’une libération pleine et entière aussi bien pour la région du Sahel, qu’à l’échelle de toute l’Afrique qui aspire à devenir un acteur important au sein de l’ordre mondial contemporain et post-occidental.

Chaque nouvelle avancée, y compris les victoires militaires contre les éléments à la solde de l’establishment atlantiste, comme ce fut le cas avec la libération récente de la ville malienne stratégique de Kidal après de longues années d’occupation par des groupes terroristes et armés – sera non seulement célébrée, mais surtout représentera un pas de plus vers l’atteinte des objectifs nécessaires. L’AES est finalement le résultat d’un rêve longtemps entretenu par des millions d’Africains qui aspirent à une véritable indépendance et souveraineté, dans un cadre panafricain et d’un ordre mondial plus juste. Ce rêve est devenu réalité, mais il importe aujourd’hui à ne pas se limiter aux réalisations obtenues et de poursuivre le chemin tracé par les grands noms africains qui inspirent plus que jamais leurs descendants, devenant eux-mêmes de grandes sources d’inspiration supplémentaire à la nouvelle génération des habitants d’Afrique comme du monde. Encore une fois – ce chemin sera certes semé d’embûches, mais connaissant si bien les ennemis de l’ordre contemporain – les forces partisanes de l’ère multipolaire disposent de tout le nécessaire pour mettre lesdits ennemis hors d’état de nuire. Pas à pas, étape par étape. En frappant là où cela leur fait le plus mal et en se libérant des illusions du passé. L’avenir est multipolaire et post-occidental. Cet avenir se construit déjà en ce moment. Et l’Afrique a beaucoup à apporter à cet avenir commun des peuples qui ont largement compris comment se construira la nouvelle architecture mondiale.

3. Mines de demain : vers une hausse de la production ouest-africaine d’or en 2024

En 2023, l’or a continué à s’échanger à un niveau élevé, terminant l’année avec un gain de plus de 13 % par rapport à fin 2022. C’est dans cet environnement favorable que plusieurs nouvelles mines d’or sont entrées en service sur le continent, alors que d’autres projets devraient les rejoindre en 2024. 

En 10 ans, la production d’or en Côte d’Ivoire a été plus que triplée, passant d’environ 13 tonnes en 2012 à 48 tonnes en 2022. Le pays a poursuivi sur cette dynamique cette année avec l’entrée en production de plusieurs mines d’or (Abujar, Séguéla), et vise une production de 50 tonnes. En 2024, la mine d’or Lafigué devrait s’ajouter à cette longue liste, selon son propriétaire Endeavour.

Située à environ 500 km d’Abidjan par la route, dans le centre-nord de la Côte d’Ivoire, la future mine Lafigué devrait livrer son premier lingot d’or au troisième trimestre 2024. Les travaux de construction ont démarré au dernier trimestre de 2022, pour un investissement total annoncé de 448 millions de dollars. Selon l’étude de faisabilité, Lafigué pourra livrer annuellement 203 000 onces d’or sur 12,8 ans, soit 2,6 millions d’onces au total (près de 74 tonnes).

La mine est détenue à 80 %¨par Endeavour, tandis que la compagnie minière publique ivoirienne SODEMI contrôle 10 % de l’actionnariat, et enfin 10 % pour l’État ivoirien. Durant la phase d’exploitation, Lafigué devrait employer plus de 1 500 personnes.

Cinq ans. C’est le temps qu’il a fallu aux autorités guinéennes pour trouver une société capable de relancer la mine d’or Kiniero, abandonnée en 2014 par SEMAFO. En 2019, le gouvernement a en effet attribué le projet à la société Sycamore Mining, laquelle a fusionné en 2022 avec Robex Resources. C’est cette compagnie qui pilote actuellement la mine d’or Kiniero, qui a déjà livré un total de 418 000 onces d’or au cours de ses 12 années d’opération.

Le Burkina est l’un des principaux producteurs ouest-africains d’or, avec environ 58 tonnes en 2022. L’or produit dans le pays est cependant exporté pour être raffiné ailleurs, essentiellement en Suisse, privant l’État d’une partie des revenus générés par le secteur. C’est pour répondre à ce problème que le gouvernement a lancé cette année la construction de la première raffinerie d’or du pays. D’une capacité de 150 tonnes d’or par an, cette raffinerie livrera ses premiers lingots fin 2024 et devrait créer à terme 100 emplois directs et plus de 5 000 emplois indirects. Dans le reste du secteur aurifère ouest-africain… En dehors des nouvelles mines d’or attendues, d’autres projets devraient aussi connaître d’importants développements dans la sous-région en 2024. C’est le cas de la mine d’or Sadiola où un investissement de 62 millions $ a été validé cette année par Allied Gold pour un agrandissement. Il devrait permettre de produire environ 200 000 onces en moyenne entre 2024 et 2028.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV