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L'assassinat par Israël du conseiller militaire du CGRI en Syrie montre sa défaite à Gaza

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Ali Haideri

La dernière agression du régime israélien contre la Syrie, qui a tué un haut conseiller militaire iranien, est un signe de désespoir alors que les mouvements de Résistance dans la région ont mis le régime en retrait au milieu de la guerre à Gaza.

Lundi après-midi, le général de brigade Seyyed Razi Moussavi, commandant supérieur du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) et conseiller militaire en poste en Syrie, a été assassiné lors d'une frappe aérienne à proximité de Sayyeda Zainab, dans la campagne de Damas.

Moussavi était un conseiller militaire chevronné et l'un des commandants du CGRI chargé de fournir « un soutien logistique à l'axe de la Résistance en Syrie ».

Le communiqué du CGRI a indiqué que Moussavi était un « camarade » du plus haut commandant antiterroriste iranien, le général de corps d’armée, Qassem Soleimani, ancien chef de la Force Qods du CGRI, assassiné lors d'une frappe aérienne américaine en Irak en janvier 2020.

Moussavi aurait survécu à plusieurs tentatives d'assassinat au cours des dernières années.

L'année dernière, la chaîne 14 israélienne a décrit Moussavi comme le « directeur du bureau de liaison entre Damas et Téhéran », démontrant qu'il était sous la loupe du régime sioniste depuis longtemps.

L’ambassadeur d'Iran en Syrie, Hossein Akbari, a déclaré aux médias que trois missiles avaient frappé sa maison près de Damas quelques heures seulement après son retour de l'ambassade iranienne.

Akbari a souligné que Moussavi était titulaire d'un passeport diplomatique et d'un lieu de résidence et que, selon les conventions internationales de 1961 et 1973, son assassinat constitue un crime flagrant.

L'ambassadeur iranien en poste à Damas a également déclaré que le lieu de résidence du commandant du CGRI qui a été assassiné était bien connu et que l’attaque terroriste israélienne n’avait donc pas nécessité un travail de renseignement approfondi.

Ce n’était pas le premier acte aussi téméraire. Plus tôt en décembre, le régime israélien a tué deux conseillers militaires du CGRI, Mohammad Ali Ataee Shoorcheh et Panah Taqizadeh, lors d'une attaque en Syrie.

L'Iran maintient une mission consultative en Syrie à la demande de Damas pour aider ce pays à se débarrasser des terroristes soutenus par l'étranger qui combattent le gouvernement syrien depuis 2011.

Le régime israélien et les États-Unis ont travaillé main dans la main avec le groupe terroriste Daech et d’autres groupes terroristes en Syrie, menant de fréquentes attaques contre les forces associées au gouvernement syrien et à ses alliés.

Réactions iraniennes

Le président iranien Ebrahim Raïssi a souligné lundi dans un message que l'assassinat du conseiller militaire du CGRI lors d'une attaque de missile en Syrie était un autre signe de la « frustration, de l'impuissance et de l'incapacité » du régime usurpateur sioniste.

Le président iranien a affirmé que le régime israélien « paiera pour sûr le prix » de son acte criminel.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a également présenté dans un message ses condoléances à la famille de Moussavi ainsi qu'aux nations iranienne et syrienne.

« Cet honorable martyr a combattu courageusement contre les terroristes pendant de nombreuses années aux côtés du martyr Hajj Qassem Soleimani pour assurer la sécurité de l'Iran et de la région de l'Asie de l’Ouest », a écrit le premier diplomate iranien dans un message sur X, anciennement Twitter.

« Tel-Aviv doit s’attendre à un compte à rebours difficile », s’est-il empressé d’ajouter, dans un sévère avertissement.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a également fermement condamné cette action terroriste du régime israélien, affirmant que cet acte cruel et lâche était « un autre signe de la nature terroriste du régime israélien ». Kanaani a ajouté que la République islamique d'Iran se réserve le droit de prendre les mesures nécessaires et de répondre à cet acte au bon endroit et au bon moment.

« Depuis son existence néfaste, le régime sioniste a commis divers types de crimes en violant de manière répétée et continue les réglementations et normes internationales, et aujourd'hui, il a également commis un acte terroriste lâche et agressif », a-t-il dénoncé.

Le porte-parole du ministère iranien de la Défense, le général de brigade Reza Talaei-Nik, a lui aussi fermement condamné l'attaque terroriste israélienne, soulignant que ce crime méritait une condamnation et une punition mondiales.

« Le régime israélien devrait attendre les représailles de sa récente attaque terroriste. Attendre le moment d'en payer le prix torturera à mort les sionistes et leurs éléments », a-t-il déclaré mardi lors d'une conférence de presse.

Il a également décrit les actions des États-Unis et du régime sioniste en dehors de la bande de Gaza comme un signe de bellicisme, faisant référence à leurs récentes attaques contre les mouvements de Résistance en Syrie et en Irak.

Mercredi, le porte-parole du CGRI, le général de brigade Ramezan Sharif, a promis que l'Iran répondra de manière appropriée au régime israélien.

Le porte-parole du CGRI a souligné qu'avec la mort en martyr de Moussavi, il n'y aura certainement aucune interruption de « nos missions pour affronter le régime sioniste ».

Réactions des mouvements de Résistance

Le mouvement de Résistance libanais, Hezbollah, a condamné « l'attaque flagrante et éhontée » du lundi du 25 décembre à Damas.

« Nous considérons l'assassinat du général de brigade Seyyed Razi Moussavi en Syrie comme une violation flagrante et cynique ; ce qui est interdit », a déclaré lundi le Hezbollah dans un communiqué.

Le mouvement libanais a ajouté que Moussavi « a consacré des décennies de sa vie à soutenir la Résistance islamique au Liban et il a inlassablement aidé la Résistance et ses combattants ».

Il a décrit ce commandant iranien comme un « camarade d'armes » de l'ancien commandant de la Force Qods du CGRI, le général Soleimani, largement respecté dans la région.

Dans le même contexte, le mouvement du Jihad islamique de la Palestine (JIP) a fermement condamné cet assassinat, affirmant que le régime occupant devrait s’attendre une réponse déterminante.

Le JIP a réaffirmé dans son communiqué que le martyr avait joué un rôle fondamental et central dans le soutien aux combattants de la Résistance dans la région et qu’il avait été aux côtés du peuple palestinien, de sa résistance, et de sa cause.

Le communiqué souligne que cet assassinat confirme une fois de plus que le danger de cette entité criminelle [« Israël »] s'étend à l'ensemble de la région et qu'« Israël » s’alimente des effusions de sang et de la diffusion de la criminalité.

« La sale opération d'assassinat du régime occupant prouve une fois de plus que ce régime criminel contamine toute la région et que son seul travail est de verser le sang et de semer le meurtre et les crimes », indique le communiqué

« Nous réaffirmons que les crimes du régime sioniste et son empiétement sur la stabilité et la sécurité régionales le mèneront à sa défaite face aux forces de la Résistance », conclut le communiqué.

Dans un communiqué distinct, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a présenté ses sincères condoléances au peuple iranien et au Leader de la RII, l’honorable Ayatollah Khamenei, pour la mort en martyr du commandant Moussavi, rappelant que ce dernier a joué un rôle essentiel dans le soutien à la Résistance et dans le développement de ses capacités.

Le FPLP a déclaré que l'assassinat de Moussavi par Israël est un exemple de la doctrine criminelle et agressive de l'entité sioniste.

Le communiqué considère ce crime israélien, perpétré en coordination et en partenariat avec les États-Unis et les puissances occidentales, comme une tentative de l'entité israélienne d'aller de l'avant aveuglément, notant que cela ne fera que conduire à une escalade des frappes contre « Israël » et de ses alliés dans la région.

« Nous ne permettrons jamais à l'ennemi occupant, criminel et lâche, de se sentir en sécurité et stable dans la région. Il doit toujours vivre dans la terreur et la panique et attendre notre réponse à venir »

Le mouvement de Résistance yéménite Ansarallah, dans un communiqué, a déclaré que l'assassinat par le régime israélien du conseiller militaire iranien en Syrie est un signe du « désespoir » du régime face aux revers subis dans le cadre de la guerre menée contre Gaza.

« Ce martyr était l'un des frères de combat de la Résistance qui avait passé sa vie à combattre le projet régional des États-Unis et du régime sioniste », précise le communiqué.

Un fidèle camarade du général Soleimani

La dernière attaque israélienne n’est pas sans rappeler l’attaque américaine contre le général Soleimani il y a quatre ans, une tentative désespérée de changer la situation en Irak en sa faveur, après une série d’échecs.

Les deux martyrs du CGRI ont joué un rôle déterminant dans la défaite de Daech en Syrie et dans le renforcement de l’axe de la Résistance. Ils étaient également les plus redoutés par les responsables du régime israélien.

Une photo du général Soleimani et de son fidèle assistant et confident circule depuis lundi sur les réseaux sociaux. Un clip vidéo du conseiller militaire parlant avec le général Soleimani a été largement partagé, montrant le profond respect qu’ils avaient l’un pour l’autre.

L'attaque mortelle contre le responsable du CGRI est survenue au milieu de la guerre génocidaire menée par le régime israélien contre les Palestiniens à Gaza et de la montée en puissance de l'axe de la Résistance.

Il y a eu une série d’attaques contre les intérêts américains et israéliens dans la région ces dernières semaines, y compris en Syrie, alors que les mouvements de Résistance se regroupent pour riposter au régime infanticide.

Le régime israélien tente de restaurer sa force dissuasive perdue par des assassinats et, les observateurs estiment qu'il est peu probable que des actes de terrorisme aussi lâches la lui fassent regagner un jour.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV