Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, devait prendre la parole mercredi lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Palestine, mais en raison du retard de Washington dans la délivrance des visas, la délégation iranienne n’a pas pu assister à l’événement. Il a appelé la communauté internationale à mettre à son ordre du jour la poursuite judiciaire des auteurs de l’atrocité dans la bande de Gaza assiégée.
Dans sa déclaration, qui sera présentée par le représentant de l’Iran à New York, Amir-Abdollahian a réprimandé les Nations unies, en particulier le Conseil de sécurité, pour ne pas avoir « assumé leurs responsabilités juridiques et morales envers les Palestiniens et leur cause ».
« Cet échec est dû en grande partie au soutien total que les États-Unis apportent au régime israélien pour empêcher toute mesure efficace afin d’obliger Israël à rendre des comptes », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne.
« Il s’agit, en fait, d’un fiasco éthique et d’une dévalorisation de la conscience de la communauté internationale et du système des Nations unies, mais la principale responsabilité incombe aux puissances qui empêchent catégoriquement le Conseil de sécurité de remplir son rôle tel qu’il est défini dans la Charte des Nations unies », a-t-il ajouté.
La réunion de mercredi 29 novembre a eu lieu pour marquer la Journée internationale de solidarité avec les Palestiniens.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que la communauté internationale s’attend à ce que le Conseil de sécurité prenne des mesures immédiates après le début des attaques aveugles contre Gaza et qu’elle empêche la poursuite du massacre d’innocents.
« Qui peut ignorer l’agression du régime israélien contre Gaza, l’une des régions les plus densément peuplées du monde soumis à un blocus complet depuis plus de 17 ans ? Qui peut ignorer le massacre des milliers d’innocents dont plus de 70 % sont des femmes et des enfants ? Ces massacres ne constituent pas une menace à la paix et à la sécurité internationales ? »
« L’ampleur des pertes civiles au cours de 50 jours d’attaques disproportionnées contre Gaza est sans précédent », a-t-il déclaré.
Selon Amir-Abdollahian, le nombre d’enfants et de femmes tués rien qu’à Gaza dépasse de loin le nombre total de femmes et d’enfants tués dans divers conflits à travers le monde au cours de l’année écoulée, y compris la guerre en Ukraine.
« Qui peut ignorer les bombardements aveugles de Gaza par des bombes et d’autres armes interdites telles que les bombes au phosphore, n’épargnant ni les hôpitaux, ni les écoles, ni les mosquées, ni les églises ? Ces bombardements sont des exemples flagrants de crime de guerre et de crime contre l’humanité. »
Le ministre a déclaré que le Conseil de sécurité et ses membres sont devant une épreuve importante, après que plus de 16 000 Gazaouis ont été tués et que plus de la moitié du nord de Gaza a été réduite en ruines.
Il a déclaré que « rien d’autre que la garantie d’un arrêt complet des attaques criminelles d’Israël ne peut compenser en partie la honte morale de la communauté internationale ».
« Il faut être attentif au fait que la pause humanitaire, même si elle est en partie utile, ne se transforme pas en un outil permettant d’effacer les crimes passés et de créer une opportunité pour perpétrer de nouveaux meurtres. »
Amir-Abdollahian a déclaré que la violence est « une marchandise imposée à notre région en raison de l’occupation et de la mégalomanie raciale de l’idéologie sioniste ».
« Le meurtre et l’extermination du peuple palestinien ne devraient pas devenir monnaie courante », a-t-il prévenu.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a ajouté : « Les auteurs de ces crimes ne doivent pas être autorisés à jouer les victimes, à se soustraire à leurs responsabilités devant la communauté internationale et à continuer de massacrer le peuple palestinien en exploitant les crimes commis il y a plusieurs décennies par d'autres personnes dans un autre continent contre les juifs, et sous couvert des critiques contre l'antisémitisme. »
Amir-Abdollahian a déclaré que « qualifier de terrorisme la lutte légitime du peuple palestinien pour son droit à l’autodétermination constitue une violation flagrante et délibérée de la Charte des Nations unies et des normes du droit international est immoral et répréhensible ».
Il a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU et tous les États à garantir un cessez-le-feu permanent à Gaza, à empêcher l’expulsion des Palestiniens de leur patrie, à fournir immédiatement une aide humanitaire à la population de Gaza et à y reconnecter l’électricité et le carburant.
