TV

Israël/réforme judiciaire: manifestation de protestation près du domicile de Netanyahu

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des membres du mouvement de protestation anti-réforme Frères et Sœurs d'armes se rassemblent devant le domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Qods, le 28 septembre 2023. ©Flash90

Des centaines de manifestants ont manifesté près du domicile du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans la rue Gaza à Qods occupée, avant l'audience clé devant la Haute Cour de Justice qui doit entendre jeudi 28 septembre les recours déposés contre la loi, récemment adoptée par le gouvernement, qui empêche la Cour d’ordonner au Premier ministre de se récuser.

La loi controversée – un amendement à une Loi fondamentale quasi constitutionnelle – est largement considérée comme conçue, entre autres, pour protéger Netanyahu des conséquences d'un accord sur les conflits d'intérêts qu'il a signé en 2020 et qui lui a permis d'exercer les fonctions de Premier ministre pendant son procès pour des accusations de corruption. Dans le cadre de cet accord, Netanyahu s’est engagé à ne pas s’impliquer dans des affaires judiciaires susceptibles d’affecter son procès en cours.

Les militants anti-Netanyahu du groupe Frères et Sœurs d'Armes arrivent avec des cartons avec le slogan « Pack, Sara, Levin emménage », ce qui sous-entend que Netanyahu et son épouse Sara seront bientôt évincés de la résidence du Premier ministre et que le ministre de la Justice Yariv Levin les remplacera.

Les militants exigent que Netanyahu fasse preuve de leadership et annule le coup d’« État judiciaire » afin que le chaos cesse et qu’Israël se remette sur les rails.

La police déploie un grand nombre d'agents sur les lieux, notamment des officiers à cheval et un canon à eau.

Quatre manifestants ont été arrêtés après avoir franchi une clôture pour pénétrer dans la propriété d'un immeuble adjacent à la résidence du Premier ministre.

Lire aussi: Israël : des milliers de personnes manifestent contre la politique du cabinet israélien pour la 37e semaine consécutive

Selon ce rapport, les contestataires ont scandé des slogans contre Netanyahu et les actions controversées de son cabinet extrémiste.

Le cabinet actuel a fait pression pour une refonte complète du système judiciaire et le procureur général Gali Baharav-Miara a déclaré que Netanyahu violait l'accord, même si elle a déclaré qu'elle n'envisageait pas d'ordonner au Premier ministre de se récuser.

Ils ont également scandé contre le projet de réforme du système judiciaire et exigé l'arrêt de son processus d'approbation à la Knesset.

Depuis l’investiture du cabinet d’extrême-droite de Netanyahu, les territoires occupés ont été le théâtre de protestations d’envergure des manifestants de diverses couches sociales.

Hormis les sérieuses divergences internes au sein de la coalition au pouvoir du régime sioniste, les tensions entre les dirigeants de la coalition au pouvoir et l’opposition au cabinet de Benjamin Netanyahu ont monté crescendo concernant le projet de loi sur les « réformes judiciaires », et les responsables de différents courants politiques considèrent l’effondrement du régime sioniste comme un prix à payer en cas de poursuite de ces tensions internes.

Au cours des derniers mois, des dizaines de villes du nord au sud de la Palestine occupée, dont Tel Aviv, Haïfa, la noble Qods, Beersheba, Rishon LeZion et Herzliya, ont été le théâtre de manifestations contre le cabinet extrémiste de Netanyahu et le projet de loi visant à insérer des réformes au sein du système judiciaire du régime. En fait, toutes les astuces que le sionisme mondial a utilisées pour créer l’unité entre les différents groupes ethniques et religieux dans les territoires occupés de la Palestine sont désormais devenues un sujet de chicane.

Outre les habitants des territoires occupés, les protestations contre ce projet de loi sur les « réformes judiciaires » ont maintenant affecté l’establishment militaire et les services de sécurité du régime sioniste, au point que des centaines de réservistes ont décidé de suspendre leur service militaire volontaire, en signe de protestation contre les politiques des extrémistes au pouvoir.

D’anciens hommes politiques et membres des services de sécurité ont également déclaré leur soutien au boycott.

Lire plus: Israël : les manifestations massives contre la réforme judiciaire entrent dans leur 35e semaine

L’ancien chef du Shin Bet, Yuval Diskin, a déclaré lors d’une manifestation à Tel Aviv en juillet que le moment était venu de « décider de la suspension du volontariat dans les réserves jusqu’à ce que la législation soit complètement arrêtée ».

Plus de 10 000 soldats réservistes, dont des membres de l'Unité 8200 et des pilotes de l'armée de l'air, ont déclaré qu'ils ne se présenteraient plus volontairement au travail en signe de protestation.

Le projet controversé, que le cabinet de Netanyahu a l'intention d'approuver à la Knesset, s'est transformé en crise au sein de ce régime et a suscité une large opposition à travers toute la Palestine occupée.

Malgré des manifestations massives et des contestations de diverses couches sociales, les législateurs ont approuvé en juillet dernier une mesure qui empêche les juges d’annuler les décisions du cabinet au motif qu’elles sont « déraisonnables », ce qui a aggravé les divergences avec la coalition d'opposition. La réforme défendue par le cabinet extrémiste de Netanyahu vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats.

Les détracteurs ont accusé Netanyahu d’utiliser le projet de réforme judiciaire pour rester au pouvoir. Ils affirment que jugé pour plusieurs chefs d'accusation de corruption, il tente également d'utiliser ce stratagème pour annuler d'éventuels jugements à son encontre.

Netanyahu allègue néanmoins que ce projet de loi n'affectera pas du tout ce qu’il appelle la « démocratie » dans les territoires occupés et que son objectif est de rétablir l'équilibre entre les institutions législatives, exécutives et judiciaires.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV