Les séparatistes arméniens ont commencé à déposer les armes dans le cadre d’un accord négocié par la Russie alors que le premier convoi d’aide humanitaire est entré dans le Haut-Karabakh, ont annoncé des responsables azerbaïdjanais.
En vertu des termes du cessez-le-feu, les séparatistes arméniens ont commencé à remettre leurs armes à la République d’Azerbaïdjan, dont plus de 800 canons et six véhicules blindés, selon le ministère russe de la Défense.
« Nous coopérons étroitement avec les soldats de maintien de la paix russes pour mener à bien le désarmement » des séparatistes, a déclaré samedi le chargé de la presse de l’armée azerbaïdjanaise, Anar Eyvazov, à Choucha, une ville du Haut-Karabakh passée sous le contrôle de la République d’Azerbaïdjan il y a trois ans.
« Nous avons déjà saisi des armes et des munitions », a déclaré Eyvazov, ajoutant que ses soldats et ceux de maintien de la paix russes travaillaient conjointement pour désarmer les combattants séparatistes dans la région du Haut-Karabakh.
Les combats entre les deux parties ont éclaté mardi après que la République d’Azerbaïdjan a lancé une opération militaire dans la région, accusant les troupes soutenues par l’Arménie de bombardements « systématiques », d’« activités de reconnaissance », de fortification de positions défensives et de « haut niveau de préparation au combat ».
Bakou a exigé que les séparatistes déposent les armes et que le gouvernement séparatiste soit dissous. Des pourparlers de paix entre les deux camps en guerre sur le Haut-Karabakh, dont ils veulent tous deux le contrôle total, sont prévus jeudi dans la ville azerbaïdjanaise de Yevlakh.
Au sud-ouest, le corridor de Lachine qui reliait autrefois la région séparatiste à l’Arménie est également contrôlé par les forces gouvernementales, qui ont mis en place un blocus de facto au cours des neuf derniers mois.
Alors que les Arméniens souffrent de graves pénuries de nourriture et de carburant après un blocus de facto de la République d’Azerbaïdjan depuis des mois, un convoi humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est dirigé vers le Karabakh samedi, le premier depuis l’opération militaire de la République d’Azerbaïdjan.
Dans ce contexte, les dirigeants des séparatistes ont annoncé dimanche que 120 000 Arméniens de souche du Haut-Karabakh se rendront en Arménie par crainte d’être victimes d’un nettoyage ethnique dans la région sous contrôle de la République d’Azerbaïdjan.
« Notre peuple ne veut pas vivre au sein de la République d’Azerbaïdjan. 99,9 % préfèrent quitter nos terres historiques », a dit David Babayan, conseiller de Samvel Shahramanyan, président de la République autoproclamée d’Artsakh, à Reuters.
Il a ajouté ne pas savoir encore quand les Arméniens emprunteraient le corridor de Latchine qui les relient à l’Arménie.
« Le sort de notre pauvre peuple restera dans l’histoire comme une disgrâce et une honte pour le peuple arménien et pour l’ensemble du monde civilisé. Ceux qui sont responsables de notre sort auront un jour à répondre devant Dieu de leurs pêchés » a-t-il ajouté.
La République d’Azerbaïdjan a déclaré à plusieurs reprises qu’il garantirait les droits des Arméniens. Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, dans son discours à l’Assemblée générale des Nations unies samedi, a déclaré que son pays souhaitait intégrer les Arméniens de souche en tant que « citoyens égaux » et a nié toute intention de leur nuire.
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a déclaré que les Arméniens de souche du Karabakh ne devraient pas quitter leurs foyers à moins que cela ne soit absolument nécessaire.
Le Haut-Karabakh est une région enclavée située dans les montagnes du Caucase à l’intérieur des frontières de la République d’Azerbaïdjan. La région a toujours été internationalement reconnue comme faisant partie du territoire de la République d’Azerbaïdjan, bien qu’il soit principalement peuplé d’Arméniens de souche qui ont résisté à la souveraineté de Bakou sur le territoire depuis qu’un mouvement séparatiste a mené la guerre contre la République d’Azerbaïdjan en 1994.
