La Nouvelle Banque de développement (NBD, NDB en anglais) va développer le commerce avec des monnaies nationales malgré les sanctions. La Nouvelle Banque de développement (NBD) lancée par le bloc BRICS envisage d’augmenter la collecte de fonds et l’octroi des prêts en monnaies nationales, bravant ainsi les sanctions occidentales contre la Russie, pays co-fondateur et important actionnaire du groupe, a annoncé le ministère sud-africain des Finances.
Selon le ministre sud-africain des Finances, Enoch Godongwana, le bloc a mis à l’ordre du jour de son futur sommet sud-africain le débat sur une utilisation nettement plus importante qu’auparavant des monnaies nationales des pays membres de la NBD, afin de pouvoir réduire l’impact des fluctuations des taux de change.
« La plupart des pays membres de la NBD l’ont encouragée à accorder des prêts en monnaies nationales », a déclaré Godongwana, cité lundi par l’agence de presse Reuters. Cette décision s’inscrit dans la ligne conductrice de la NBD, selon le ministre.
Ces déclarations précèdent un sommet des dirigeants des BRICS, prévu du 22 au 24 août à Johannesburg en Afrique du Sud, alors que ses dirigeants se montrent plus que jamais déterminés à défier l’hégémonie du dollar.
Le vice-président et directeur financier de la NBD, Leslie Maasdorp, a affirmé lui que la banque visait à augmenter les prêts en monnaies nationales d’environ 22% à 30% d’ici 2026.
Un rapport d’investissements rédigé en avril dernier montre que l’institution financière a jusqu’à présent approuvé l’équivalent de plus de 30 milliards de dollars de prêts, dont les deux tiers sont en dollars.
Les analystes ont suggéré que les sanctions américaines contre la Russie ont étayé la nécessité pour la NBD de stimuler la collecte de fonds en monnaies nationales et de chercher des capitaux auprès de nouveaux membres, ce qui pourrait l’aider à réduire sa dépendance vis-à-vis des marchés de capitaux américains.
La NBD, basée à Shanghai, a été créée en 2014 par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud dans le but de financer des projets d’infrastructure et de développement durable.
La banque a officiellement ouvert ses portes en 2015 ; le Bangladesh, les Émirats arabes unis, l’Égypte et l’Uruguay ont par la suite rejoint l’institution. L’Arabie saoudite est également en phase de pourparlers pour en devenir membre.
Les économies BRICS sont réputées être les plus rapides en termes de croissance au monde et les moteurs du processus de reprise mondiale après la crise des prêts hypothécaires déclenchée en 2008 aux États-Unis.
