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Le lycée Angela Davis débaptisé suite aux prises de positions de la militante américaine

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, une banderole du lycée Angela-Davis, Saint-Denis. ©AFP

Les autorités françaises ont changé le nom d’un lycée au nord de Paris nommée au nom d’Angela Davis, une militante noire en raison de positions de cette dernière jugées « contraires aux lois de la République ».

Angela Davis est une militante afro-américaine active dans le domaine de la cause palestinienne et aussi dans la défense des droits des noirs aux Etats-Unis.

L'établissement de 1 200 élèves a été ouvert en 2017 dans le quartier de Saint-Denis, au nord-est de Paris, quartier qui abrite une importante communauté noire. Le lycée a été nommé Angela Davis par l'école et le maire local.

La décision de radier le nom intervient au milieu d'une nouvelle introspection sur le racisme en France, après que le meurtre par la police d'un adolescent d'origine algérienne a déclenché de violentes manifestations et des accusations de racisme contre les forces de l’ordre et les responsables de la France.

En effet, la présidente du conseil régional d'Île-de-France, Valérie Pécresse a débaptisé le lycée Angela Davis suite, dit-elle, aux prises de positions de la militante américaine.

Valérie Pécresse a présenté ses arguments en Conseil régional : « Certaines prises de position d'Angela Davis vis-à-vis des lois de la République et de l'État français font qu'il ne me semble pas judicieux de donner le nom Angela Davis au lycée (...) j'ai saisi le ministre de l'Éducation nationale de cette question mais il a choisi de détourner les yeux des sujets de laïcité ».

Des prises de position qui remontent à 2021. Cette année-là, Angela Davis signe une tribune dans laquelle elle fustigeait la « mentalité coloniale [qui] se manifeste dans les structures de gouvernance de ce pays, en particulier vis-à-vis des citoyens et des immigrés racisés ».

Depuis son ouverture en 2017, ce lycée de Saint-Denis porte le nom d'Angela Davis. Un choix validé dès l'année suivante par le conseil d'administration de l'établissement mais aujourd'hui remis en cause par la présidente de la région.

Pour l'opposition, la position de Valérie Pécresse contre l'avis de l'établissement est idéologique.

L'opposition communiste a fustigé dans un communiqué une « nouvelle démonstration de la course à l'échalote qu'une partie de la droite se livre avec l'extrême-droite dans la quête de marqueurs identitaires et réactionnaires ».

Céline Malaisé, conseillère régionale et présidente du groupe de la Gauche communiste, écologiste et citoyenne, regrette cette action de Mme Pécresse : « Valérie Pécresse fait fi de ce processus qui est installé dans le Code de l'éducation et finalement fabrique une polémique, une panique identitaire pour son propre agenda politique dont elle a besoin pour exister ».

Ce geste montre le manque de tolérance du régime français face aux critiques, même de la part de ses alliés américains. Le pays qui avait la tendance d’adresser des critiques contre les autres pays est devenu une cible pour les blâmes internationaux et les condamnations des organisations onusiennes dans le domaine de la violation des droits de l’homme.

L'idée de « racisme systémique » - discrimination institutionnalisée contre les personnes non blanches - est rejetée par de nombreux droitiers en France qui la considèrent comme impossible dans un État « théoriquement daltonien » qui a pour devise « liberté, égalité et fraternité ».

La mort de Nahel, adolescent de 17 ans d'origine arabo-musulmane, a de nouveau révélé les profonds ressentiments à propos du racisme systémique qui se cachent juste sous la surface de l'idéal d'égalité que le régime Macronie veut exprimer dans les médias internationaux pour embellir l’image de la France.

En France, il est interdit de collecter des statistiques sur la race ou la religion, dans le cadre de l'engagement profond de ce pays envers la laïcité, qui soutient que tous les Français sont également français et décourage l'adhésion à tout sous-groupe dont les identités culturelles pourraient éclipser la francité.

C’est pour cette raison que nous n’avons pas encore un chiffre exact sur le nombre des musulmans en France. Les estimations varient entre 6 et 8 millions de personnes.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV