Les exportations de brut et la production de pétrole de l’Iran en 2023 ont atteint des niveaux record depuis que le pays a été soumis aux sanctions américaines il y a plus de cinq ans, selon les rapports de Reuters et Bloomberg.
L’agence de presse Reuters a déclaré vendredi 16 juin dans un rapport que les expéditions de brut iranien continuaient d’augmenter en 2023 avec des exportations plus élevées vers la Chine, la Syrie et le Venezuela.
Une grande partie du pétrole brut iranien est destinée à la Chine, qui est le principal importateur mondial d’énergie. Plusieurs clients européens, dont l’Allemagne, l’Espagne et la Bulgarie, ont également importé du pétrole d’Iran.
L’Iran n’a pas publié de chiffres officiels sur ses exportations de pétrole au cours des dernières années dans le cadre des efforts visant à échapper aux sanctions illégales de Washington.
Les États-Unis, sous l’ancien président Donald Trump, ont abandonné l’accord sur le nucléaire, officiellement connu sous le nom de Plan global d’action conjointe (PGAC), en mai 2018 et ont rétabli les sanctions unilatérales que l’accord avait levées.
Les exportations de pétrole de Téhéran sont limitées depuis mai 2018. Cependant, les exportations ont augmenté régulièrement pendant le mandat de l’actuel président américain, Joe Biden.
Les exportations de brut ont dépassé 1,5 million de barils par jour (bpj) en mai, le taux mensuel le plus élevé depuis 2018, a rapporté Reuters citant Kpler, un important service international de suivi des pétroliers.
Les exportations étaient d’environ 2,5 millions de bpj en 2018, avant le retrait américain de l’accord nucléaire de 2015.
L’Iran a déclaré en mai qu’il avait augmenté sa production de brut à plus de 3 millions de bpj. Cela représente environ 3 % de l’offre mondiale et serait le plus élevé depuis 2018, selon les chiffres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Une source proche du dossier a déclaré à Reuters plus tôt ce mois-ci que la production était toujours à ce niveau.
L’Agence internationale de l’énergie a estimé cette semaine la production iranienne de mai à 2,87 millions de bpj, proche du chiffre officiel de l’Iran.
Le rapport de Reuters cite des analystes affirmant que la production et les exportations de l’Iran ont augmenté.
SVB Energy International LLC, la société mondiale de conseil stratégique en énergie, estime que la production de brut a atteint 3,04 millions de bpj en mai, contre 2,66 millions de bpj en janvier. Les exportations de brut et de condensat étaient de 1,93 million de bpj en mai, selon le rapport.
« Des sanctions sont en place, mais elles ne sont peut-être pas pleinement mises en vigueur ou contrôlées », a déclaré Sara Vakhshouri du SVBEI.
Un rapport de Bloomberg a également déclaré vendredi que l’Iran expédiait le plus de brut en près de cinq ans malgré les sanctions américaines.
Bloomberg a cité des analystes de l’énergie qui ont déclaré que les exportations de pétrole de l’Iran ont atteint leur plus haut niveau depuis que les États-Unis ont réimposé unilatéralement les sanctions contre le pays en 2018.
Les expéditions de brut ont doublé depuis l’automne dernier pour atteindre 1,6 million de barils par jour en mai, selon le rapport.
De ces chiffres, il peut ressortir que les sanctions américaines contre l’Iran n’ont pas réussi à réduire à zéro les revenus pétroliers du pays, ce qu’ont fréquemment approuvé les anciens et actuels responsables de l’administration américaine.
Ils justifient également les efforts déployés par l’Iran ces dernières années pour s’appuyer davantage sur les ressources diplomatiques et économiques pour contourner les sanctions américaines plutôt que de se soumettre à la pression de Washington pour réduire ses programmes nucléaires, de défense et de politique étrangère en échange d’un assouplissement des sanctions.
En mai, le sénateur républicain américain Lindsey Graham a avoué l’inefficacité des sanctions imposées unilatéralement à l’Iran.
Graham a critiqué l’administration Biden pour ne pas avoir arrêté les exportations de pétrole de l’Iran: « Les Iraniens gagnent plus d’argent sous les sanctions et la Chine est la principale raison pour laquelle nous ne faisons rien à ce sujet ».
