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Un regard sur les relations Iran-Amérique latine à la veille de la visite de Raïssi

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président iranien Ebrahim Raïssi (D) aux côtés de son homologue vénézuélien Nicolas Maduro (G) à Téhéran, le 11 juin 2022. ©president.ir

Le président Ebrahim Raïssi se rendra dimanche à Cuba, au Nicaragua et au Venezuela pour une tournée en Amérique latine au cours de laquelle des documents visant à développer la coopération bilatérale dans les domaines économique, politique et scientifique seront signés entre l'Iran et ces trois pays.

La présence de la République islamique d'Iran en Amérique latine et dans les Caraïbes s'est intensifiée sous la présidence de M. Raïssi, comme en témoigne la « feuille de route de coopération » sur 20 ans signée lors d'une visite d'État du président vénézuélien Nicolas Maduro à Téhéran en juin 2022.

Les deux présidents avaient alors déclaré que l'accord plaçait les relations bilatérales à un niveau « stratégique » et qu'ils avaient convenu de renforcer les liens dans les secteurs de l'énergie, de la science et de la technologie, de l'agriculture et du tourisme.

Lors d'une conférence de presse conjointe, le président iranien a déclaré que la politique étrangère de la République islamique d'Iran avait toujours été d'entretenir des relations avec les pays indépendants.

La résistance et l'anti-hégémonie étant des éléments clés de l'éthique bolivarienne, la politique de l'Amérique latine s'est considérablement éloignée de l'Occident ces dernières années.

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Elle a été marquée par un sentiment général de désillusion parmi les citoyens latino-américains à l'égard des États-Unis, ainsi que par une montée des attitudes antilibérales dans la région.

Ce sentiment a été provoqué par les luttes économiques en cours et le mécontentement à l'égard des politiques libérales des récents gouvernements pro-américains.

Ce changement a fourni à l'Iran de nombreuses opportunités d'étendre ses relations avec les pays bolivariens et de chercher à forger de meilleures relations avec les pays qui ont récemment réélu des gouvernements plus indépendants, comme le Brésil, le Chili et la Colombie.

Au début du XXIe siècle, le président de l'époque, Mahmoud Ahmadinejad, a établi une relation étroite avec le Vénézuélien Hugo Chavez, dont l'idéologie bolivarienne s'alignait sur les valeurs présentées par la République islamique.

C'est grâce à ce partenariat que l'Iran a développé des alliances avec d'autres dirigeants indépendants, en particulier Rafael Correa de l'Équateur et le président bolivien Evo Morales.

Entre 2005 et 2012, plus de 270 accords ont été signés, notamment des accords commerciaux sur des projets de développement, la fabrication de véhicules, des politiques énergétiques et des programmes bancaires. 

En 2008, l'Iran est devenu membre de l'Alliance bolivienne pour les Amériques (ALBA), une idée originale de Chavez et de Fidel Castro de Cuba, en tant qu'« État observateur ».

Les idées mises en avant pendant cette période ont été concrétisées dans l'ère post-Chavez sous la forme d'une coopération économique soutenue. L'actuel président vénézuélien Maduro a adopté une politique continue de coopération avec l'Iran, qui a abouti à l'accord de 20 ans. L'Iran a signé des accords de coopération économique similaires avec Cuba, le Nicaragua et le nouveau gouvernement bolivien en Colombie.

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Depuis 2020, l'Iran a aidé à réparer et à réviser un certain nombre de raffineries vénézuéliennes qui ont souffert de décennies de mauvaise gestion, de faibles investissements et de sanctions.

L'Iran et le Venezuela sont tous deux membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Le pétrole, qui fournit près de la moitié des budgets du Venezuela et de l'Iran, a joué un rôle clé dans la nature des relations économiques entre eux.

Dans le cadre d'un accord d'échange de pétrole signé en 2021, l'Iran a envoyé des cargaisons de son brut lourd pour aider le Venezuela à accélérer la production de pétrole et de gaz afin d'éviter les crises de carburant qu'il a connues ces dernières années.

Le niveau de coopération bilatérale entre les compagnies pétrolières iraniennes et vénézuéliennes en matière d'exploration et de pétrochimie continue de croître. Téhéran annonce une aide à la construction des plates-formes de développement des champs pétroliers dans la région du delta de l'Orénoque, estimée à 4 milliards de dollars, en échange d'investissements à l'intérieur du Venezuela.

Les relations florissantes de l'Iran avec la région continuent de dépendre de la coopération stratégique du Venezuela, de Cuba et du Nicaragua, qui sont actuellement soumis à de vastes sanctions dirigées par les États-Unis.

Téhéran veut affaiblir les tentatives de l'Amérique de l'isoler et de ses alliés au niveau international en développant des intérêts et des capacités conjointes avec des pays d'Amérique latine, ainsi qu'avec des pays comme la Chine et la Russie.

La coopération économique entre l'Iran et ces nations devrait devenir encore plus répandue en 2023, suite à l'échec de l'Occident à ramener les États-Unis au respect de l'accord nucléaire de 2015 et à lever les sanctions contre la République islamique d'Iran.

La visite prévue dimanche du président Raïssi s’inscrit certainement dans ce cadre.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV