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ONU: racisme systémique au sein du système judiciaire britannique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une manifestation antiraciste à Londres en 2020 ©Getty Images

« Le racisme au Royaume-Uni est “structurel, institutionnel et systémique”, ont déclaré, vendredi 27 janvier, des experts indépendants des droits de l'homme de l'ONU, avertissant que les personnes d'origine africaine dans ce pays sont victimes de discriminations et d'une détérioration de leurs droits fondamentaux.

“Nous sommes fortement préoccupés par l'impunité et l'incapacité à remédier aux disparités raciales dans le système de justice pénale, les décès en garde à vue, les condamnations pour ‘entreprise commune’ et la nature déshumanisante de l'interpellation et de la fouille (à nu)”, a déclaré la commission d'experts des Nations unies sur les personnes d'ascendance africaine dans une déclaration à l'issue d'une visite officielle au Royaume-Uni.

Les experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l'homme avaient recueilli des preuves du traumatisme ressenti par les personnes d'ascendance africaine qui souffraient de discrimination raciale et d'injustice.

Il est à noter que ces experts ne font pas partie du personnel des Nations unies et sont indépendants de tout gouvernement ou organisation.

Une décennie de mesures d'austérité au Royaume-Uni a aggravé le racisme, la discrimination raciale et les autres formes d'intolérance que rencontrent les personnes d'ascendance africaine, ce qui a un impact négatif sur leurs droits fondamentaux, ont observé les experts.

Les experts ont souligné que pour les personnes d'ascendance africaine, leur expérience avec l'État et les institutions publiques, le secteur privé et la société était qu'elle perpétuait les hiérarchies raciales. “Les actes racistes visant les personnes d'ascendance africaine sont restés inébranlables, et l'expérience est similaire dans les différentes régions du Royaume-Uni”, ont déclaré les experts après avoir visité Londres, Birmingham, Manchester et Bristol. “Ces personnes sont victimisées et n'ont aucune garantie de réparation effective de la part des autorités ou du système judiciaire”, ont-ils ajouté.

Dans ce droit fil, un éminent avocat britannique a annoncé en octobre avoir trouvé des preuves de “racisme institutionnel” dans le système judiciaire d'Angleterre et du Pays de Galles, notamment dans le traitement des accusés noirs et asiatiques.

Les experts des Nations unies ont encouragé le gouvernement britannique à prendre de mesures pour réhabiliter et reconstruire les relations et se réconcilier avec son peuple.

Les experts présenteront un rapport contenant leurs conclusions et recommandations au Conseil des droits de l'homme des Nations unies en septembre 2023.

À cet égard, Catherine Namakula, dirigeante ougandaise de ce groupe de travail, a appelé le Royaume-Uni à la création d'un mécanisme accessible, indépendant et efficace pour les plaintes liées au racisme, mettant l'accent sur les réparations pour toutes les personnes touchées par le “scandale Windrush” sont du devoir du Royaume-Uni.

Cela intervient alors que le gouvernement britannique a renoncé, vendredi 27 janvier, à une série de réformes promises pour réparer les torts causés à ces migrants caribéens.

À noter que la génération de Windrush était composée de ceux qui sont venus en Angleterre des pays des Caraïbes à partir de 1948, où le MV Empire Windrush, qui donnera son nom à ces travailleurs immigrés, débarque à Tilbury, près de Londres. En 1971, le Parlement britannique passe une loi autorisant les immigrés à rester sur le territoire britannique, sans pour autant leur fournir de papiers, ni même tenir un registre.

En 2017, il était révélé que le ministère de l’Intérieur britannique avait détruit des milliers de leurs cartes d'identité, rendant plus difficile la preuve des droits de citoyenneté des membres sans visa de la génération Windrush, au point que certains étaient détenus ou déportés.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV