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66 autres sépultures d'autochtones canadiens découverts à Williams Lake

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Soixante-six nouveaux charniers collectifs d'enfants autochtones en Colombie-Britannique viennent d'être découverts. © AFP

Des recherches et des découvertes récentes dévoilent l'existence de 66 nouveaux charniers collectifs d'enfants autochtones en Colombie-Britannique, dans le sud du Canada.

« C'est décourageant, mais en même temps, nous trouvons la vérité et rassemblons l'histoire et l'héritage de ce qu'était cette école et l'ampleur des dégâts qu'elle a causés », a déclaré Willie Sellars, chef de la Première Nation de Williams Lake depuis 2018, à CTV National News.

Les résultats préliminaires montrent pour une deuxième fois des anomalies découvertes sur le terrain de l’ancien pensionnat. En janvier dernier, un radar pénétrant dans le sol ainsi qu’un LiDAR terrestre (Light Detecting and Ranging) ont aidé les enquêteurs à identifier les dégâts sur un petit segment de terre. Les mêmes techniques ont été utilisées au cours de la dernière enquête.

« Depuis lors, nous continuons à travailler avec notre équipe technique et nos entrepreneurs pour rechercher d’autres anomalies », a déclaré Sellars qui est chef de la Première Nation de Williams Lake depuis 2018. « Nous avons également obtenu et analysé des documents historiques, tout en rassemblant les histoires de nos survivants.»

Le pensionnat St. Joseph’s Mission, qui a fonctionné de 1886 à 1981, a d’abord été dirigé par des missionnaires catholiques, puis par le gouvernement fédéral.

Il y a depuis longtemps des allégations de mauvais traitements et de négligence liés à l’établissement, ainsi que des allégations d’abus physiques, mentaux et sexuels.

Depuis sa fermeture, la plupart des bâtiments de l’école ont été démolis et le terrain est maintenant une propriété privée.

Fosse commune : une enquête internationale contre le Canada

Sellars décrit St. Joseph’s comme un endroit sombre qui est un souvenir cauchemardesque pour de nombreuses personnes de sa communauté.

« Le nombre d’abus est bien enregistré et il y a une quantité de personnes traumatisées, qu’il s’agisse de traumatismes directs ou intergénérationnels et nous continuerons donc notre objectif qui est de briser ce cycle [malheureux]», a-t-il déclaré.

Les conclusions de ce qu’on appelle la « phase 2 » de l’enquête ont d’abord été partagées avec les chefs des communautés voisines qui avaient des enfants, forcés de fréquenter l’école. Une fois cette réunion à huis clos terminée, les résultats ont été révélés publiquement lors d’une conférence de presse mercredi après-midi.

Whitney Spearing qui dirige l’équipe d’enquête, a déclaré que les nouvelles anomalies « présentent des caractéristiques indicatives de restes humains potentiels ».

Elle a également déclaré qu’à l’appui de la recherche sur le terrain, des documents d’archives directement liés à l’installation ont été récupérés et examinés.

Des entretiens approfondis avec des survivants ont également été menés et les enquêteurs disent avoir entendu des histoires de disparitions, de tortures systémiques et de viols.

Plus de 150 000 enfants des Premières nations, Métis et Inuit ont été forcés de fréquenter les 139 pensionnats indiens. Le premier a ouvert vers 1825 et le dernier a fermé dans les années 1990.

Les écoles étaient financées par le gouvernement canadien et dirigées par diverses confessions religieuses. Leur mission était d'effacer les traditions autochtones et d'assimiler les enfants à la culture blanche.

On pense que plus de 4 100 enfants sont morts dans les écoles, parfois enterrés dans des fosses communes et à d'autres moments dans des tombes qui, si elles étaient marquées, se sont obscurcies au fil des ans. Plus de 1 900 tombes anonymes ont été découvertes à ce jour.

En 2022, la découverte de charniers en série d'enfants autochtones au Canada a fait une grande polémique au Canada et d’autres pays du monde ; il semble cependant que l'histoire continue et que cela a plus que jamais démasqué la démocratie occidentale.

La découverte de charniers d'enfants autochtones a ainsi levé du voile sur un chapitre sombre et honteux de l'histoire canadienne, au cours duquel le gouvernement de ce pays a séparé les enfants autochtones de leurs familles et tribus sous prétexte de l'interdiction d'utiliser leur langue maternelle, et a envoyé aux pensionnats affiliés à des églises catholiques et adoptés par des familles blanches.

De nombreux rapports révélateurs d'abus physiques et sexuels de ces enfants ont été rendus publics et les documents disponibles montrent que les élèves autochtones de ces écoles ont été exposés à un risque très important de contracter la rougeole, la tuberculose, la grippe et d'autres maladies infectieuses et même beaucoup ont perdu la vie à cause de ces maladies.

Après avoir révélé l'ampleur de la tragédie, le pape François a demandé, lundi 25 juillet, pardon au Canada pour leurs horribles scandales – dont ont fait l’objet les autochtones au Canada, notamment dans les pensionnats pour enfants amérindiens gérés par l'Église, et a déploré que certains de ses membres aient "coopéré" à des politiques de "destruction culturelle".

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV