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Pourquoi la France rappelle-t-elle son ambassadeur au Burkina Faso ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Deux militaires français dans une base militaire au Burkina Faso. (Photo via leFaso.net)

Les autorités du Burkina Faso ont confirmé avoir demandé le départ des troupes françaises basées à Ouagadougou dans un délai d'un mois. Suite à cette annonce d'Ouagadougou, Paris a rappelé son ambassadeur. 

Après plusieurs échecs du gouvernement français en terre africaine, l’effet domino se poursuit de manière attendue. Désormais et suite aux revendications populaires, c’est au tour des autorités du Burkina Faso d’officialiser la demande de départ des troupes françaises du sol national.

Le système néocolonial de la Françafrique semble définitivement en chute finale. Cette demande d’Ouagadougou est faite alors que l’ex-puissance coloniale ne souhaite toujours pas perdre sa sphère d’influence dans les anciens pays colonisés. Ce Jeudi 26 janvier, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé son ambassadeur au Burkina Faso « pour mener des consultations » au lendemain de l'annonce du départ des forces spéciales françaises du pays d'ici « un mois ».

« Dans le contexte des derniers développements intervenus au Burkina Faso, nous avons décidé de rappeler notre ambassadeur à Paris, pour des consultations sur l'état et les perspectives de notre coopération bilatérale », a expliqué à l'AFP le ministère. 

Lundi, le gouvernement burkinabè a dénoncé l'accord de 2018 relatif au statut des forces françaises présentes dans ce pays. Cette dénonciation a été « formellement » remise mardi au ministère des Affaires étrangères. C’est ce qu’a annoncé mercredi le Quai d'Orsay.

La France respectera « les termes de cet accord en donnant suite à cette demande »,  a-t-il également ajouté.

En décembre, le gouvernement burkinabè avait demandé à Paris le remplacement de l'ambassadeur Luc Hallade, lui reprochant d'avoir fait état publiquement de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays, en proie aux violences djihadistes.

Lire aussi : Burkina: la pire défaite de la France?

Depuis le 20 décembre dernier, le Burkina Faso affirme ne plus avoir confiance en l’ambassadeur de France et réclame aux autorités françaises, son remplacement.

Mais l'ambassadeur est resté à son poste. Puis, Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d'État auprès de la ministre française des Affaires étrangères, a rencontré mardi 10 janvier le président de transition du Burkina Faso Ibrahim Traoré. L’objectif de l’appareil diplomatique français était de réaffirmer l'engagement de Paris auprès d’Ouagadougou, a annoncé le Quai d'Orsay, dans un contexte de relations dégradées.

Selon une source proche du gouvernement burkinabè, citée par l’AFP, les autorités d’Ouagadougou ont demandé « le départ des soldats français dans un bref délai ».

« Cette dénonciation faite le 18 janvier 2023, donne selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018, un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè », poursuit l’agence nationale.

Les relations entre le Burkina Faso et son ancien colonisateur, la France, ont été tendues à la suite de deux coups d’État militaires l’année dernière, alimentés en partie par l’incapacité des autorités à protéger les civils contre les groupes terroristes dans le nord du pays.

Suite à l’annonce par les autorités burkinabè de l’exigence pour les troupes françaises se trouvant au Burkina Faso de quitter le pays dans un délai d’un mois – le président hexagonal Macron avait demandé des « clarifications ». Des clarifications désormais obtenues : le gouvernement du Burkina Faso confirme avoir demandé le retrait des troupes françaises.   

La France prétend que si ses troupes militaires sont déployées dans ce pays africain, c’est pour lutter contre les « djihadistes ».

Avec le recrutement des forces de défense populaire, le renforcement de l’armée, les mises en garde contre les médias mainstream et l’ambassadeur français et enfin les manifestations incessantes du peuple contre la présence française, on s’attendait depuis un certain temps à la décision finale d’Ouagadougou d’expulser les forces françaises, et Traoré l’a enfin fait !

Les autorités ont dernièrement manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats notamment en matière de lutte contre le terrorisme. Parmi les nouveaux partenaires envisagés par Ouagadougou, la Russie, dont le drapeau est arboré dans les manifestations anti-françaises.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV