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Japon : changement significatif de la politique de défense

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Forces de défense spéciales japonaises. ©AFP/archives

Le Japon a décidé une nouvelle stratégie de "sécurité nationale", identifiant trois sources de "menace", à savoir la Chine, la Corée du Nord et la Russie. Une vision qui a été saluée par les États-Unis et le Royaume-Uni pour qui il s'agit d'une étape pragmatique dans le sens de contenir les desseins "expansionnistes" de la Chine.

Neuf ans après que le Japon a publié sa première stratégie de sécurité nationale, vient maintenant la deuxième stratégie de sécurité nationale, ainsi que deux autres documents - la stratégie de défense nationale et le plan de programme de défense.

Dans un changement significatif par rapport à son approche de longue date d'après-guerre, le Japon a annoncé un plan de 320 milliards de dollars pour un renforcement militaire, le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale.

Sur la base des budgets actuels, ce plan quinquennal fera du pays le troisième plus gros dépensier militaire au monde après les États-Unis et la Chine, selon un rapport de Reuters.

Le 16 décembre, le cabinet du Premier ministre Kishida Fumio a approuvé les trois principaux documents de sécurité du Japon.

S'adressant à une conférence de presse, le Premier ministre Kishida a déclaré : « Chacun de nous doit avoir conscience que nous protégeons notre pays. Nous sommes maintenant à un tournant de notre politique de sécurité nationale », a-t-il déclaré dans un rapport du Washington Post .

Or, le gouvernement japonais a approuvé vendredi 30 décembre 2022 un budget annuel de 114 000 milliards de yens (810 milliards d'euros), inédit par son ampleur du fait notamment de dépenses militaires record après une révision majeure de la stratégie de sécurité du pays. Dans ce budget pour l'exercice fiscal allant du 1er avril 2023 au 31 mars 2024, le gouvernement a alloué 6 800 milliards de yens (48,3 milliards d'euros) au ministère de la Défense, soit une hausse d'environ 30% par rapport à l'exercice en cours.

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Cette décision intervient une semaine après une révision radicale de la doctrine de défense du Japon pour tenter de "contrecarrer la puissance militaire chinoise et les menaces perçues comme croissantes de la Corée du Nord". Le Japon prévoit notamment de doubler son budget annuel de défense en le faisant passer d'environ 1% de son PIB à 2% d'ici 2027.

Le gouvernement affirme qu'il assurera le financement de la défense en réduisant d'autres dépenses et en réaffectant les fonds excédentaires. Mais le Premier ministre Fumio Kishida a également évoqué la possibilité d'augmenter des impôts pour aider à financer ces dépenses, une proposition particulièrement impopulaire.

La stratégie de sécurité nationale a identifié trois sources de menace, à savoir la Chine, la Corée du Nord et la Russie, dans un ordre prioritaire.

Identifier la Chine comme une menace majeure est très important car jusqu'à la fin de la publication par le Premier ministre Abe de son célèbre article « Le diamant de la sécurité démocratique de l'Asie » en 2013, les gouvernements japonais hésitaient à appeler la Chine le principal challenger du Japon.

Un autre aspect critique de la nouvelle stratégie de sécurité du Japon est qu'elle augmentera l'aide publique à la défense (APD). Le document dit : « Pour approfondir la coopération en matière de sécurité avec des pays partageant les mêmes idées, un cadre de coopération au profit des forces armées et d'autres organisations connexes sera établi. »

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Les États-Unis et le Royaume-Uni ont tous deux salué la vision du Japon. Il s'agit d'une étape pragmatique dans le sens de contenir les desseins "expansionnistes" de la Chine et pourquoi pas la Russie.

Ainsi peut s'expliquer la nouvelle décision de Tokyo de déployer des missiles supersoniques sur l’île d’Hokkaido.

En effet, le ministère nippon de la Défense a annoncé fin décembre que Tokyo prévoyait de déployer des missiles supersoniques sur l’île d’Hokkaido.

L'île est située à moins de 10 kilomètres (six milles) de l'archipel connu en Russie sous le nom de Kouriles et au Japon sous le nom de Territoires du Nord.

La décision n'a pas plu à la Russie qui se méfie du renforcement potentiel de l'armée japonaise près de ses frontières.

Or, la Russie a prévenu via le vice-ministre  des Affaires étrangères, Andrey Rudenko, qu'elle prendrait des mesures de représailles contre un tel éventuel renforcement militaire du Japon.

« Si de telles pratiques se poursuivent, nous serons contraints de mettre en œuvre des mesures de rétorsion appropriées afin de bloquer les menaces militaires auxquelles la Russie est confrontée », a noté le diplomate.

Le « cours anti-russe » du Japon rend les pourparlers sur un traité de paix impossibles, a déclaré mardi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Andrei Rudenko dans des commentaires publiés par l'agence de presse d'Etat TASS.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV