La Russie a averti que si le Japon abandonnait sa politique pacifique, elle serait contrainte de prendre les mesures de réponse appropriées.
La Russie prévient qu'elle prendrait des mesures de représailles contre un éventuel renforcement militaire du Japon près d'un ensemble d'îles disputées par les deux pays, a souligne le mardi 3 janvier le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Andrey Rudenko, dans une interview accordée à l'agence de presse russe ITAR-TASS.
La chaîne de télévision japonaise NHK, citant le ministère de la Défense du pays fin décembre, rapporte que Tokyo prévoyait de déployer des missiles supersoniques sur l’île d’Hokkaido.
L'île est située à moins de 10 kilomètres (six milles) de l'archipel connu en Russie sous le nom de Kouriles et au Japon sous le nom de Territoires du Nord.
Rudenko a déclaré que le projet de Tokyo de déployer les missiles sur Hokkaido constituait un « sérieux défi ».
« Si de telles pratiques se poursuivent, nous serons contraints de mettre en œuvre des mesures de rétorsion appropriées afin de bloquer les menaces militaires auxquelles la Russie est confrontée », a noté le diplomate.
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« Nous considérons les activités de Tokyo [comme] un sérieux défi pour la sécurité de notre pays et de l'Asie-Pacifique dans son ensemble », a déclaré Rudenko.
La Russie et le Japon n'ont pas officiellement mis fin aux hostilités de la Seconde Guerre mondiale en raison de leur impasse sur les îles, saisies par l'Union soviétique à la fin de la guerre.
La Russie, elle-même, possède des bases militaires sur les îles Kouriles depuis la Seconde Guerre mondiale et y a déployé des systèmes de missiles.
L'officiel russe a également regretté que le « cours anti-russe » du Japon ait rendu les pourparlers de traité de paix impossibles.
« Il est évident qu'il est impossible de discuter de la signature d'un tel document avec un État qui prend des positions ouvertement hostiles et se permet des menaces directes contre notre pays », a déclaré Rudenko.
En 2017, le Premier ministre japonais de l'époque, Shinzo Abe, a révisé une constitution pacifiste en vigueur depuis 1947. Il avait souhaité rendre « explicite le statut » des forces d'autodéfense du pays, comme l'on appelle l'armée japonaise, en modifiant la constitution.
Rudenko a également condamné la « militarisation accélérée » du Japon et l'augmentation « sans précédent » de son budget militaire.