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Pénuries de gaz en 2023: l'UE "n'est pas encore sortie de la zone de danger"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Dans un nouveau rapport, l'AIEA prévient l’Europe sur les efforts à fournir pour éviter le manque de gaz l’hiver prochain, si la Russie arrête totalement de livrer son gaz. (Illustration)

L’Europe dispose des approvisionnements énergétiques dont elle a besoin pour passer l’année. Mais 2023 pourrait être une autre histoire. C’est l’avertissement lancé par le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Fatih Birol, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui ont tenu lundi 12 décembre une conférence de presse conjointe pour exposer l’ampleur du défi.

Un nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a révélé que l’Europe pourrait faire face à une pénurie de gaz naturel de 27 milliards de mètres cubes en 2023. Cela équivaut à près de 7% de la consommation annuelle de la région.

Il y a un trio de risques qui pourraient conduire au manque à gagner. La Russie, qui a envoyé environ 60 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Union européenne au cours de l’année 2022, pourrait arrêter complètement les flux l’année prochaine. Les températures douces du début de l’hiver peuvent ne pas durer ; le temps glacial s’empare déjà de l’Europe du Nord. Et le marché du gaz naturel pourra être secoué, si l’économie chinoise reprend de la vitesse avec la levée des restrictions de Covid.

« Cet hiver, il semble que nous soyons tirés d’affaire malgré quelques contusions économiques et sociales », a déclaré Fatih Birol lors d’une conférence de presse de la Commission européenne à Bruxelles, lundi 12 décembre. Cependant, il a ajouté que « la crise n’est pas terminée et l’année prochaine pourrait bien être... beaucoup plus difficile que cette année. Personne ne peut garantir que la température de l’année prochaine sera aussi douce qu’elle l’est cette année ».

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L’Union européenne a fait des progrès significatifs dans la réduction de sa dépendance aux approvisionnements russes en gaz naturel, a affirmé le chef de l’AIEA, « mais elle n’est pas encore sortie de la zone de danger ».

Si la Russie devait couper la petite quantité de gaz qu’elle fournit encore à l’Europe et si la demande chinoise de gaz se remet des creux induits par les blocages de Covid-19, l’UE pourrait faire face à une pénurie de gaz de 27 milliards de mètres cubes (bcm) en 2023, a constaté le chef de l’AIEA.  

La consommation totale de gaz dans l’UE était de 412 milliards de mètres cubes en 2021, selon les données de l’UE.

« C’est un sérieux défi », a déclaré Fatih Birol, ajoutant que la pénurie serait d’environ 60 milliards de mètres cubes sans les mesures d’urgence de l’UE.

Bien que l’UE ait été en mesure de résister à la réduction des livraisons de gaz russe et ait pris des mesures pour faire baisser les prix et renforcer l’offre, von der Leyen insiste qu’il « en faut davantage ». Avant la réunion des ministres de l’énergie de l’UE mardi et la réunion du Conseil européen jeudi, elle a exhorté le bloc à faire des achats conjoints une réalité, avertissant que « chaque jour de retard a un prix ».

Elle a espéré également un « accord politique » dans les prochains jours sur un plafonnement des prix du gaz, au point mort, pour atténuer la douleur des coûts énergétiques élevés. Des pays allant de la Pologne à l’Espagne exigent du gaz moins cher pour alléger les factures des ménages, tandis que l’Allemagne et les Pays-Bas craignent une perte d’approvisionnement si les nations européennes ne peuvent acheter au-dessus d’un certain seuil.

« Le problème est de trouver le bon équilibre pour éliminer les flambées de prix, la manipulation et la spéculation. Et d’autre part, qu’on ne coupe pas l’approvisionnement des marchés européens », a-t-elle déclaré.

L’AIEA a publié un nouveau rapport, rendu public le 12 décembre, proposant des suggestions pour éviter une pénurie de gaz l’année prochaine à hauteur de 100 milliards d’euros (106 milliards de dollars) d’investissements supplémentaires de la part des pays de l’UE. L’agence basée à Paris, qui compte 31 pays membres dans le monde, a fait pression pour élargir les programmes et mettre à disposition davantage de fonds pour rénover les maisons et remplacer les appareils afin d’être plus économes en énergie.

À rappeler que la Russie a lancé une « opération militaire spéciale » en Ukraine le 24 février dans le but de faire cesser ce que le président Poutine qualifie de « génocide des millions de personnes » vivant dans les régions de Louhansk et de Donetsk à Donbass. La Fédération de Russie soutient qu’elle entend « dénazifier l’Ukraine » et « traduire en justice ceux qui ont commis de nombreux crimes sanglants contre des civils ».

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Depuis le début de la guerre, l’Union européenne a adopté huit paquets de sanctions contre la Russie, en coordination avec ses partenaires, notamment les pays membres du G7. Cet engagement s’inscrivant dans la durée, le dernier paquet de sanctions a été adopté en octobre 2022 suite à la nouvelle escalade due au rattachement des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia à la Russie. Des sanctions spécifiques ont également été prises à l’encontre de la Biélorussie.

Dans ce froid hivernal, la Russie a pratiquement coupé son approvisionnement en gaz naturel vers l’Europe, invoquant des difficultés techniques causées par les sanctions. Ceci étant, la question de la dépendance énergétique de l’Union européenne revient au cœur des préoccupations des Européens. Se plaçant bien devant la Norvège, l’Algérie, le Qatar et les États-Unis, la Russie était historiquement le premier fournisseur de gaz naturel à l’Union européenne et approvisionnait plus de 40 % du gaz de l’Europe (la deuxième source d’énergie la plus consommée dans l’UE après le pétrole).

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SOURCE: FRENCH PRESS TV