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Zoom Afrique du 24 octobre 2022

Zoom Afrique du 24 octobre 2022

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Les principaux titres de la rédaction :

  • AIBO2022 – Ouverture vers l’Extérieur : la Chine organise un séminaire à l’intention des journalistes africains
  • Gabon : Afrijet planifie de lancer une desserte à Oyem après la remise à niveau de l’aéroport
  • Cameroun : mise en eau du premier caisson de la phase II du port de Kribi
  • Côte d’Ivoire : l’exécutif lance la construction d’une usine de transformation de cacao de plus de 100 millions $ à San Pedro

 

Les analyses de la rédaction :

1. Afrique du Sud : Palestine, Sahara occidental ; une diplomatie sans ambiguïtés

Après son soutien à la cause palestinienne, l’Afrique du Sud vient de dire au Maroc qu’elle se rangeait derrière la République arabe sahraouie (RASD), « sans état d’âme ».

En termes de diplomatie internationale, l’Afrique du Sud se laisse rarement dicter la ligne à suivre. Lors du scrutin à l’ONU concernant une résolution qui dénonçait la Russie en Ukraine, Pretoria avait préféré s’abstenir de voter. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait alors estimé que la guerre entre la Russie et l’Ukraine « aurait pu être évitée si l’OTAN avait tenu compte des avertissements lancés par ses propres dirigeants et responsables au fil des ans », et avait indiqué que « les pays les plus puissants ont tendance à utiliser leur position de membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies pour servir leurs intérêts nationaux plutôt que les intérêts de la paix et de la stabilité mondiales ».

Une sortie courageuse. Qui symbolise à elle seule l’originalité de la diplomatie sud-africaine. Car sur de nombreux sujets, Pretoria garde le cap… Et ce malgré, parfois, les tentatives internationales de rallier l’Afrique du Sud derrière des causes que Pretoria ne soutient pas.

Depuis la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, Pretoria se positionne comme l’un des fers de lance de la défense de la cause palestinienne.

Le gouvernement sud-africain n’a que rarement fait fausse route sur ce sujet. À chaque fois que Tel-Aviv s’en est violemment pris à des Palestiniens, ou presque, Pretoria a réagi. D’ailleurs, en avril 2019, la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Lindiwe Sisulu, avait annoncé vouloir abaisser le niveau de représentation diplomatique entre l’Afrique du Sud et Israël, alors que 52 Palestiniens avaient trouvé la mort alors qu’ils manifestaient contre le transfert de l’ambassade américaine à Qods. On sait également à quel point le mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) s’active depuis l’Afrique du Sud.

Habituée à prendre position pour les populations opprimées, l’Afrique du Sud était très attendue sur le dossier du Sahara occidental. Le Maroc tente en effet d’obtenir, de la part de ses partenaires étrangers, un soutien clair en faveur du plan d’autonomie prôné par le royaume. Or, du côté de Pretoria, pas question de répondre favorablement à la demande du roi. Les autorités sud-africaines viennent en effet d’accueillir Brahim Ghali, chef du Front Polisario.

Une décision forte, d’autant que Ghali a été reçu comme les autres présidents.

Alors que Rabat était entré dans une brouille diplomatique avec Tunis pour un épisode similaire, l’Afrique du Sud a semblé agir en toute connaissance de cause. Le président Cyril Ramaphosa a d’ailleurs tenu à mettre les choses au clair en rappelant que l’Afrique du Sud soutient « sans état d’âme » la République arabe sahraouie (RASD).

Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères, affirme que l’Afrique du Sud se trouve « du mauvais côté de l’Histoire ».

Force est cependant de constater que Pretoria, lorsqu’il s’agit de symboles diplomatiques, tergiverse rarement avec ses principes.

 

2. Mali : l’ONU encore à côté de la plaque !

Le dernier rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, couvrant la période du 3 juin au 19 septembre 2022, a été présenté aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le mardi 18 octobre à New York. Ce rapport constate que des progrès « notables » ont été réalisés par les autorités de transition, dont la signature début juillet d’un accord entre le gouvernement et la CEDEAO sur le calendrier d’achèvement de la transition ; l’adoption d’une loi électorale en juin ; et la présentation, le 11 octobre 2022, d’un avant-projet de constitution. Mais, le rapport prétend qu’il y a une détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire notamment dans le nord et le centre du pays.

Depuis août, le processus de paix a, selon le représentant spécial du secrétaire général, El-Ghassim Wane, connu une évolution « encourageante », avec l’adoption de plusieurs décisions « tant attendues », dont l’approbation de l’intégration de jusqu’à 26 000 ex-combattants dans les Forces de défense et de sécurité maliennes et d’autres structures étatiques, conformément aux dispositions de l’Accord d’Alger et aux recommandations des Assises nationales.

En réplique à ce rapport, le gouvernement du Mali a apporté des observations… Le gouvernement malien regrette que « de telles allégations ternissent l’image du Mali, sapent le moral des troupes en opération et dressent, sans aucune base réelle, la communauté internationale contre la volonté des autorités de Transition de libérer le territoire national du joug terroriste ».

Le gouvernement du Mali dit avoir pris connaissance du rapport trimestriel du secrétaire général sur la situation au Mali, conformément aux dispositions de la résolution 2640 (2022) portant sur le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) : « Le gouvernement du Mali se félicite que le secrétaire général ait reconnu les progrès réalisés par les autorités de la Transition. Cependant, il regrette que le rapport sous examen mette un accent particulier sur les défis et les difficultés rencontrées, en faisant passer sous silence de nombreuses réalisations dans le cadre de la conduite de la Transition ».

Aussi, le gouvernement précise que les omissions constatées concernent également des éléments pourtant factuels et vérifiables qui semblent avoir échappé à la vigilance habituelle du Secrétariat général.

En dépit de ce déséquilibre, le gouvernement reste disposé à poursuivre la coopération avec les Nations unies et l’ensemble des partenaires, en vue de la réalisation des actions prioritaires de la Transition, ajoute-t-il.

En outre, le gouvernement reconnaît que les FDSM (Forces de défense et de sécurité du Mali) ont certes effectué des patrouilles avec la MINUSMA, mais le chiffre 175 est à revoir largement à la baisse : « Sur l’axe Tombouctou-Goundam, aucune patrouille de la MINUSMA n’a été exécutée depuis 4 mois. La sécurisation de l’aérodrome de Diré est régulièrement assurée par les Forces Armées Maliennes (FAMa) pour l’atterrissage des vols humanitaires. A Gao, la MINUSMA ne conduit aucune patrouille conjointe avec les FDSM. De même, dans la ville de Sévaré, aucune patrouille conjointe de sécurisation n’est conduite.

Outre ces ajustements factuels, le rapport sous examen aurait gagné en objectivité s’il informait davantage sur les efforts du Gouvernement, par ailleurs régulièrement couronnés de succès sur le terrain, dans le cadre de la sécurisation du territoire national et de la protection des populations civiles. En effet, il est regrettable qu’en de nombreuses occurrences, le rapport mentionne uniquement les actions des groupes armés terroristes, sans pour autant informer sur les réactions des FAMa.

L’État-major général des Armées publie systématiquement des communiqués concernant la réalisation des FAMa dans la lutte contre le terrorisme.

La dernière publication en date du samedi 22 octobre 2022, où l’Etat-major général des Armées a communiqué sur les différentes opérations menées sur le terrain après le dernier communiqué datant au 7 octobre 2022. A la lumière du bilan ressorti dans ce communiqué, on dénote la neutralisation et l’interpellation de plusieurs terroristes par les FAMa.

Selon ce communiqué, les Forces Armées Maliennes continuent la recherche et la destruction des sanctuaires terroristes dans le cadre du plan Maliko et de l’Opération Kélétigui. Et depuis le dernier communiqué en date du 7 octobre 2022, les actions majeures se résument comme suit.

En Zone Sud, le 8 octobre 2022, les FAMa ont détruit 2 engins explosifs improvisés (EEI) aux alentours du village dans le secteur de Guiré, région de Nara visant les populations civiles. À la même date, une reconnaissance offensive de réassurance des populations a été menée dans le secteur de Toumanibougou et Sekoro dans le Cercle de Kolokani. Toujours dans la Zone Sud, le 11 octobre 2022, les FAMa, au cours d’une reconnaissance offensive, ont accroché dans la zone de Wataye à 10 Km de Gomitra un groupe armé terroriste auteur de multiples embuscades sur la route Kayes-Bamako, avec un bilan de 5 terroristes neutralisés, 3 suspects interpellés, 2 PM et plusieurs chargeurs, 5 motos et divers matériels récupérés. Et côté FAMa, on déplore 1 blessé.

Le 17 octobre 2022, les FAMa ont procédé à la destruction de 2 bases de Katiba Macina dans les localités de Mafouné et Diarakoungo, Cercle de Tominian, région de San. Pour l’Etat-major général des Armées, le bilan de ces opérations fait état de 2 présumés terroristes interpellés ;1 véhicule calciné ; la récupération de : 3 armes de calibre 12,7 mm, 1 PKM dont un garni, 2 caissettes de 7,62 mm longs, 22 chargeurs d’AK47 vides, 3 sacs de 50 kg remplis de minutions de 7,62 semi-longs, 4 mines de type PR BM3, 08 motos, 6 talkies-walkies TYT, 6 téléphones, 7 chargeurs de PA et divers matériels y compris des cartes d’identité et des cartes Nina. Enfin dans la Zone Sud, le 21 octobre 2022, les FAMa prises à partie par les terroristes entre Mourdiah et Kwala, ont « promptement » réagi avec un bilan de 4 terroristes neutralisés.

Sur le théâtre Est de l’Opération Maliko, l’Etat-major général des Armées informe que le 11 octobre 2022, 152 véhicules civils ont été escortés sur la route Gao-Labbezanga avec au retour de l’escorte des fouilles dans les localités de Fafa et Bentia. Et le 12 octobre 2022, des frappes aériennes ont ciblé un regroupement terroriste dans le secteur de Haroun à 10 km au sud de Tessit avec un bilan de 11 morts y compris le nommé Aly Issiaka, 3 véhicules et 10 motos calcinées.

Aussi, le 22 octobre 2022, sur la base de renseignements faisant état de regroupements terroristes sur l’axe Tessit-Léléhoye dans le Cercle d’Ansongo, une patrouille a été lancée, appuyée par l’aviation. Selon l’Etat-major général des Armées, au cours de cette reconnaissance offensive des frappes aériennes ont visé ledit regroupement dont le bilan est en cours d’évaluation.

Toujours dans le chapitre sécuritaire, poursuit les autorités de la transition, il est surprenant que, dans le cadre du récit factuel, le rapport du Secrétaire général ait passé sous silence la saisine du Conseil de sécurité par le Mali, par lettre n° 444/MAECI en date du 15 août 2022, pour ce qui concerne les tentatives de déstabilisation et les violations répétées de l’espace aérien par les forces françaises.

Ces actes d’agression d’une extrême gravité ne doivent pas rester sans suite. Le gouvernement renouvelle sa demande d’une réunion spécifique du Conseil de sécurité.

Le gouvernement malien regrette que le Secrétariat général rapporte « dans un document officiel des allégations graves, sans vérification minutieuse, qui sont sans fondement. De telles allégations ternissent l’image du Mali, sapent le moral des troupes en opération et dressent, sans aucune base réelle, la communauté internationale contre la volonté des autorités de Transition de libérer le territoire national du joug terroriste », précise le gouvernement. Ainsi, Bamako invite le Secrétariat des Nations Unies à s’écarter de cette posture négative et hostile et à s’inscrire dans la démarche qui justifie sa présence au Mali : aider les Maliennes et les Maliens à faire face et à surmonter les difficultés en lien avec la crise sécuritaire.

Les rapports des FAMa sont systématiquement publiés de manière transparente. Tout le monde a facilement accès à ces publications. La population malienne est donc au courant de la situation sécuritaire.

Mais visiblement, le seul qui n’est pas au courant c’est bien l’ONU. À force de publier des rapports fallacieux, c’est bien la réputation de l’ONU qui est en jeu. L’instance perd sa crédibilité de jour en jour, et ce n’est pas en publiant des rapports totalement infondés qu’ils arriveront à bien se faire voir aux yeux de la population mondiale. À quand une instance africaine comme l’ONU ?

 

3. Tchad: de nombreuses arrestations et disparitions sont signalées après les manifestations qui ont fait une cinquantaine de morts dans le pays.

Après la mort, jeudi 20 octobre, d'une cinquantaine de militants opposés à la Transition, c'est l'inquiétude dans plusieurs familles.

Que se passe-t-il au Tchad ?

Nous avons interrogé à ce sujet Daouda Emile Ouedraogo, Journaliste et coordonnateur international de l’ONG « Stand for Life and Liberty », afin d’en savoir plus.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV