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Pourquoi la France tente de faire remonter les policiers contre les soldats ?

Mali : Barkhane a peur d’une police militarisée ?

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Actualité en Afrique :

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Analyse de la rédaction :

Mali : Barkhane a peur d’une police militarisée ?

C’est bien subtile cette dénaturalisation de l’enjeu que continue de faire  en ce moment la France autour de sa défaite au Mali : à peine 48 heures après la royale démonstration de force anti-France du MAE malien à l’ONU où Diop a placé l’ex-puissance d’occupation face à sa propre contradiction en soulignant à l’intention du monde entier que les « preuves de la complicité de Barkhane avec les terroristes takfiristes qu’elle prétend vouloir combattre «  c’est la France qui, usant de son droit de veto au sein du conseil de sécurité » en empêche la présentation », preuves que la France serait d’ailleurs la meilleure partie à pouvoir la fournir, RFI se concentre sur le dossier de la militarisation de la police malienne. Avec quel genre de langage ? Lisons un extrait de l’article que le média néocolonial y consacre.  

Au Mali, le projet de loi sur la militarisation de la police doit être examiné jeudi 20 octobre par le Conseil national de transition. Ce projet d'intégrer les forces de police - mais aussi la protection civile, donc les pompiers - à l'armée a été révélé à la surprise générale début octobre. Bamako veut permettre le déploiement des policiers dans les zones reprises par l'armée aux groupes terroristes. Les syndicats de policiers attendent des précisions et dénoncent un texte « unilatéral ».

Quatre articles et douze lignes, soit un texte court, mais le changement est profond : le projet de loi stipule que « les fonctionnaires de police et de la protection civile sont régis par le statut général des militaires », et que « les modalités et conditions » de leur intégration dans l'armée feront l'objet d'une relecture des textes actuellement en vigueur.

Et d’ajouter : «  Salaires, armement, formation, transposition des grades : les interrogations des policiers sont nombreuses. Dans un communiqué publié à la veille de l'examen du texte par le Conseil national de transition (CNT), qui fait office d'assemblée législative pour la période de transition, la Synergie des syndicats de la police nationale malienne déplore un projet « porté de manière unilatérale », « sans faire » l'objet « de discussion ».

Les syndicats de policiers assurent être prêts à « apporter [leur] pierre à la refondation de l'État », mais restent « dubitatifs sur beaucoup de zones d'ombre » de ce projet. Les policiers vont toutefois perdre le droit de grève et de revendication. Les syndicats de policiers affirment pour conclure que « si cette militarisation émane du peuple, ce même peuple demandera la démilitarisation un jour, car la démocratie ne rime pas avec une police militarisée ».

Que tente de suggérer si sournoisement RFI ? Il suggéré primo un supposé aspect coercitif de cette mesure que « la junte militaire » aurait prise de manière unilatérale et sans tenir compte de l’avis de la police, ce qui laisse entendre qu’il y aurait des dissensions entre deux piliers dans le maintien et la préservation de la sécurité de l’État à savoir Police et Armée. Et pourtant même les policiers cités par l’article de RFI n’ont pas l’air d'être mécontents de contribuer à contrer une invasion totale dont leur pays fait l’objet et qui s’appelle le terrorisme, invasion largement intensifiée depuis que les sponsors des « Jihadistes » soit la France et ses paires ont été poussés vers les portes maliennes par la volonté du peuple.

« la Police est déjà présente sur les théâtres d'opérations » militaires, « sur l'ensemble du territoire national », dit le RFI

Mais en termes d’insinuations, le média mainstream n’en reste pas là, car il pousse très subtilement les policiers maliens à qui l’État a demandé de l’aide dans l’une des périodes les plus névralgiques de l’histoire du pays et du Sahel marqué par une résurgence souverainiste et transafricaine propre à mettre un terme définitif aux ingérences US  à l’insurrection, à la grève, à la désobéissance civile. Et pourtant ce n’est pas la première fois dans l’histoire du pays que la police est militarisée. En janvier 1973 la police nationale est devenue un corps militaire au Mali soit sous Moussa Traoré, l’homme que la France n’aimait pas non plus comme il abhorre en ce moment Goïta. Mais pourquoi une militarisation de la police malienne fait autant peur à la France ?

En effet cette militarisation vise très exactement à faire capoter les agissements par procuration de la France qu’évoquait M. Diop à l’ONU agissements visant les zones d’où s’est retirée la France. Ainsi la police militarisée sera déployée ses unités dans les zones reconquises par l’armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens, et d'empêcher le retour des groupes terroristes ». Cette police militarisée couvrira aussi les arrières des forces engagées au combat en vue de préserver les acquis et de sécuriser l'administration et les populations ».

En substance, elle se comportera très exactement comme les unités de forces populaires au Bukina qui sous Kaboré n’ont pas permis qu’une seule parcelle de la terre burkinabée soit occupée par les terroristes. Bref aux côtés de l’armée cette police militarisée devra concourir « à la réalisation des objectifs de refondation de l’État » et n’en déplaise à RFI qui arbore le droit à la grève, ces policiers bénéficieront des mêmes avantages que les autres militaires ».

Est-ce cela qui fait peur à la France ? Évidemment. Mais il y a plus. Cette police militarisée que Bamako met en avant semble avoir pour mission de chasser la police de proximité que l’Occident a créée en juillet à Gao et ailleurs et par Minusma interposée, soit juste avant que Barkhane ne s’en retire. Or, l’État malien a toutes les raisons du monde de s’en méfier. Car cette police de proximité est bien plus proche de la Minusma et donc de Barkhane que du peuple malien.

Burkina: Barkhane bientôt totalement expulsée:

L’armée malienne a annoncé avoir mené des frappes aériennes dans la région de Tessalit, dans le nord de la région de Kidal, et avoir neutralisé plusieurs dizaines de combattants terroristes, a rapporté la chaîne de télévision publique ORTM. Dans une déclaration faite à la chaîne de télévision publique, le colonel Ibrahim Samassa, le commandant en charge de la zone de Gao au nord du Mali, a indiqué que « nous avons eu une opération aérienne réussie et le bilan est le suivant : 50 terroristes tués, cinq véhicules blindés incendiés et 35 motos appartenant aux terroristes détruites. J’exhorte les habitants de la zone à reprendre leurs activités normales ».

Il faut noter que ces frappes menées par les forces maliennes ont eu lieu dans la même localité de Tessalit, où, la veille, deux engins explosifs improvisés ont frappé un convoi de maintien de la paix de l’ONU, tuant quatre soldats tchadiens et en blessant deux autres. Ces attaques prouvent que la coopération militaire du Mali avec ses alliés surtout la Russie, à laquelle le Mali a pris des radars 3D et des Sukhoi, avance à merveille et que plus de 8 ans d’occupation par Barkhane et Cie qui a tenté d’anéantir les infrastructures militaires du Mali n’a rien donné.

Pour rappel, en avril dernier, et dans le cadre du renforcement de sa capacité militaire afin de mieux sécuriser son territoire en proie aux attaques terroristes, le Mali a réceptionné de nouveaux équipements militaires de fabrication russe. Il s’agit essentiellement de matériels technologiques pour le renseignement militaire. 

Visiblement les nouveaux équipements militaires russes arrivés au Mali et destinés à surveiller les agissements aériens de l’axe US-France-OTAN dans le Sahel font leur travail à merveille et il est fort à parier que le Mali est en train de devenir le pays de surveillance de ces agissements, et ce, en connexion avec l’Algérie qui, elle, a des missiles et anti-missiles.

De son côté, Ibrahim Traoré semble avoir compris que compter sur Barkhane ou l’axe US-OTAN ne donne rien autre que la perte de la souveraineté et de la stabilité. En parallèle à un rapprochement avec la Russie, le Burkina a d’ailleurs lancé une campagne de recrutement exceptionnel de 3 000 militaires pour renforcer les rangs de son armée dans la lutte contre les terroristes.

Les populations des villes et villages sont informées qu’un recrutement exceptionnel de 3 000 militaires du rang au profit des forces armées nationales se déroulera sur toute l’étendue du territoire national, indique le texte. Ce recrutement, qui se déroule du 25 octobre au 5 décembre, concerne uniquement les "jeunes garçons" nés entre le 1er janvier 1992 et le 31 décembre 1998, est-il précisé.

Le Burkina cherche clairement à renforcer la coalition interafricaine avec le Mali, et ce, notamment en renforçant la sécurité aérienne du pays, tout comme le Mali l'a fait ces derniers mois. 

Ce nouveau recrutement peut être la relance de l’idée des volontaires pour la défense (les VDP) lancée autrefois par l’ex-président burkinabé, Kabore. Une idée qui avait d’ailleurs très bien marché puisqu’à travers cette force populaire, le Burkina avait réussi à faire repousser les terroristes en dehors de ses frontières et de réinstaller la stabilité.

Une coalition interafricaine dans laquelle les pays comptent sur les capacités d’eux-mêmes, mais également de leur voisin sans pour autant avoir besoin d’un pays tiers, est en train de naître. Cette coalition qui compte également sur de réels alliés comme la Russie et non pas sur des colonisateurs.

Guinée: de quoi a peur la CEDEAO ?

Le médiateur de la CEDEAO est arrivé ce mardi à Conakry. La visite de Thomas Boni Yayi intervient alors qu'une mission technique de l'organisation régionale est en Guinée depuis dimanche soir. La mission de la CEDEAO doit rester jusqu’à la fin de la semaine pour discuter du chronogramme de la transition avec les autorités.

De quoi a peur la CEDEAO ? Réponse avec Luc Michel, géopoliticien.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV