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E-Press du 20 octobre 2022

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main du chancelier allemand Olaf Scholz (à gauche) aux côtés du président français Emmanuel Macron avant leur rencontre à Kiev, le 16 juin 2022. (AFP)

Au sommaire :

1- La France contre la « démocrature » 

Des émeutes, des manifestations, des grèves avec des centaines de milliers de participants ont eu lieu mardi dans toute la France.

« Le salaire est très bas. » « J’ai peur pour mon avenir, je vois à quel point c’est dur pour ma famille. » « Le travail est de moins en moins valorisé. » C’est ainsi que se plaignent les manifestants — et pour la France, cela ne semble être qu’un début. 

La France, qui semblait autrefois stable et, surtout, prospère, continue d’être dans la fièvre. 

Après une manifestation dominicale organisée par la gauche, les syndicats se sont mis au travail et ont appelé mardi 18 octobre à la grève et à la manifestation. 

Dans le même temps, la grève des travailleurs de Total dure depuis plusieurs semaines, ce qui a entraîné une pénurie d’essence dans environ un tiers des stations-service du pays, et le nombre de grévistes dans les centrales nucléaires augmente, ce qui rend les autorités encore plus nerveuses. 

Pour le moment, la grève touche 11 centrales nucléaires françaises, dont la plus grande centrale nucléaire d’Europe occidentale, Gravelines. Cependant, Thomas Weyrank, directeur général de RTE (l’organisme responsable de l’état du réseau électrique national), a évalué la probabilité de pénuries d’électricité dues aux grèves dans les deux prochaines semaines comme « négligeable », et début novembre comme « modérée ». 

La France connaît désormais un climat inhabituellement chaud, la consommation d’électricité a baissé de 5 % par rapport aux niveaux d’avant la crise, le secteur industriel a introduit l’austérité en raison de la hausse des prix et consomme 8 à 9 % de moins, et l’État a accumulé des réserves maximales de gaz dans son stockage installations. 

Cependant, si la grève se poursuit en hiver, les conséquences « pourraient être beaucoup plus graves ». 

EDF, qui est également impliquée dans le démarrage de réacteurs nucléaires à l’arrêt, a déjà dû retarder le lancement de cinq réacteurs, et la direction reconnaît que la grève « peut affecter non seulement le calendrier de mise en service, mais aussi la nécessité de limiter la capacité des réacteurs en fonctionnement.

En raison des sanctions anti-russes, la France doit désormais compter principalement sur ses centrales nucléaires pour la production d’électricité. Dans le cas où les réacteurs existants ne fonctionneraient pas ou réduiraient fortement leur puissance, les conséquences seraient en effet catastrophiques tant pour le secteur industriel que pour les habitants. 

Le porte-parole d’EDF Philippe Pages Le Merour estime que si l’hiver est froid, il ne sera pas possible de se passer de coupures de courant. 

Et le manque d’électricité, même temporaire, n’est pas seulement des téléviseurs et des ascenseurs inactifs, ou un arrêt de la production industrielle, qui entraînera inévitablement des pertes. Ce sont des réfrigérateurs dégivrés dans lesquels la nourriture va se gâter, des systèmes de survie défaillants dans les hôpitaux, la disparition des communications et une augmentation des tensions sociales. 

Les autorités françaises tentent cependant de ne pas attirer l’attention de leurs concitoyens sur le négatif, inspirant par tous les moyens la nécessité d’économiser l’énergie partout où c’est possible. 

Évidemment, c’est plus facile à faire que de répondre aux revendications des grévistes de la centrale nucléaire et d’augmenter leurs salaires de 5 %. 

Les revendications des grévistes — et pas seulement de ceux qui travaillent dans le secteur de l’énergie — sont connues : des salaires plus élevés qui sont rapidement dévalués par l’inflation, et une protestation contre les actions du gouvernement, qui a eu recours à une loi sur les soi-disant réquisitions de main-d’œuvre et oblige les grévistes à assurer le fonctionnement minimum de ceux qui sont inactifs à cause des grèves. 

La loi précitée permet de mobiliser plusieurs personnes pour un travail s’il s’agit d’une entreprise importante pour l’ordre public. 

L’arrêté correspondant est pris par le préfet local, l’exécution de l’arrêté est assurée par les huissiers et la police, et si le salarié refuse d’obéir, il est menacé de six mois de prison ou de dix mille euros d’amende. Cependant, sur le lieu de travail, il ne doit faire que le plus nécessaire.

Néanmoins, les syndicats estiment que cette loi viole le droit de grève des travailleurs et, en réponse, ils poursuivent les autorités locales, qui se voient accorder le droit à de telles “réquisitions”.

2- Le coup nucléaire de Poutine 

Le “parapluie nucléaire” sera étendu aux régions rattachées à la Russie, selon le Kremlin.

“La sécurité des nouvelles régions de la Russie est assurée de la même manière que dans le reste du pays”, a déclaré aux journalistes ce mardi 18 octobre le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, lorsqu’on lui a demandé si le parapluie nucléaire russe s’étendait aux territoires rattachés. Selon lui, le travail de leur intégration est toujours en cours, mais ils “font tous partie intégrante de la Russie”.

“Vous savez qu’ils ont été intégrés récemment, donc le travail est en cours pour intégrer les nouveaux territoires dans le système juridique, le système de sécurité russe, le système économique, le système social et ainsi de suite”, a noté le porte-parole du Kremlin. Le 5 octobre, Vladimir Poutine a signé une loi constitutionnelle fédérale sur l’adhésion des régions de Zaporijjia et de Kherson ainsi que des Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk à la Fédération de Russie.

La période de transition pour les nouveaux sujets durera jusqu’au 1er janvier 2026. Les participants au scrutin ont voté pour le rattachement à la Fédération de Russie avec les pourcentages suivants : 99,23 % en République de Donetsk, 98,42 % en République de Lougansk, 93,11 % dans la région de Zaporijjia et 87,05 % dans la région de Kherson.

Source : Sputnik

3- Asie centrale : qui trahit les Russes ?

Un pays, pour le moment inconnu, aurait transmis à Kiev des données sur les lancements de missiles de croisière au-dessus de la mer Caspienne.

L’armée ukrainienne reçoit presque instantanément des données sur les lancements de missiles survolant la mer Caspienne depuis un pays inconnu.

Selon des journalistes d’Avia.pro, l’armée ukrainienne reçoit presque instantanément des informations sur les lancements de missiles de croisière depuis la mer Caspienne. Les données indiquent si le lancement a été effectué depuis un navire ou un avion. 

Cette déduction a été possible sur la base des déclarations d’alertes déclenchées sur le territoire ukrainien et du déclenchement des frappes : le temps entre les tirs et la déclaration des alertes aériennes n’a jamais dépassé la demi-heure et, pour des raisons évidentes, ni l’OTAN ni même les radars ukrainiens ne peuvent détecter des missiles à des distances de plus de 1 500 kilomètres.

Pour le moment, on ne sait pas quel pays transfère des informations sur les lancements de missiles à l’Ukraine, et il peut s’agir soit de l’un des pays riverains de la mer Caspienne (Kazakhstan, Azerbaïdjan, Turkménistan), soit de l’un des pays voisins, par exemple la Géorgie.

Il va sans dire qu’informer l’Ukraine des lancements de missiles permet à Kiev de se prémunir contre de telles attaques et de déplacer rapidement son équipement et ses unités militaires vers un endroit sûr dans l’espace.

Source : Avia.pro

4- Chine : fin du recrutement d’anciens pilots britanniques

Le Royaume-Uni veut mettre fin au recrutement d’anciens pilotes de ses forces armées par la Chine.

Jusqu’à présent, ce phénomène n’a été évoqué que du bout des lèvres en raison de sa sensibilité. Mais devant l’importance qu’il a prise, le ministère britannique de la Défense a décidé de mettre les pieds dans le plat afin d’y mettre un terme.

En effet, depuis au moins trois ans, la Chine tente de recruter d’anciens pilotes militaires occidentaux en leur proposant des rémunérations très alléchantes, y compris en France, comme l’a révélé le site Intelligence on Line, spécialisé dans les affaires liées au renseignement, en 2019.

Ainsi, la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense [DRSD], le service du ministère des Armées dédié à la contre-ingérence, s’inquiétait de l’intérêt de Pékin pour les anciens pilotes de Rafale, quelques-uns d’entre eux ayant été approchés par des sociétés chinoises, dans différents pays où ces appareils construits par Dassault ont été vendus ».

Il leur était alors proposé de mener des séances d’entraînement au profit de l’Armée populaire de libération (APL), laquelle voulait connaître les tactiques et les règles d’engagement en vigueur au sein des forces aériennes françaises. « Certains ont franchi brièvement le pas », avait affirmé Intelligence on Line.

Le site spécialisé a affirmé que l’APL se formait à « guerre aérienne avec l’aide de pilotes occidentaux renégats, ceux-ci étant recrutés via la société Test Flying Academy of South Africa. Visiblement, les Britanniques auraient été relativement nombreux à franchir le pas, d’autant plus que le salaire proposé [240 000 livres sterling par an] est des plus tentants. D’où la diffusion d’une “alerte de menace” par le MoD, ce 18 octobre.

Pour mettre un terme à ce phénomène, Londres va revoir les clauses de confidentialité et de non-divulgation des contrats, alors que déjà, et selon le porte-parole du MoD, tous les personnels étant ou ayant été en activité sont soumis à l’Official Secret Act, qui interdit aux agents de la fonction publique de partager des secrets d’État avec des puissances étrangères ». Et d’ajouter : « La nouvelle loi sur la sécurité nationale va créer de nouveaux outils pour répondre aux défis de sécurité contemporains, y compris celui-là ».

D’après la presse britannique, Pékin aurait recruté une trentaine d’anciens pilotes de la Royal Air Force, de la Fleet Air Arm [aéronavale, ndlr] et de l’Army Air Corps.

« L’Armée populaire de libération cherche des pilotes occidentaux ayant une grande expérience pour l’aider à développer des tactiques et les capacités de ses forces aériennes », a souligné un responsable britannique cité par Sky News. Et « tous les anciens pilotes qui ont accepté un tel emploi “contribuent à améliorer les connaissances et les capacités militaires de la Chine”, a-t-il insisté.

Quoi qu’il en soit, a assuré un porte-parole du MoD, “des mesures décisives vont être prises afin d’arrêter le recrutement d’anciens pilotes britanniques pour former le personnel de l’Armée populaire de libération en République populaire de Chine”.

Le Royaume-Uni n’est pas le seul concerné par ce phénomène, qui s’est en outre s’est accéléré de manière significative depuis la levée des restrictions liées à la pandémie de covid-19, il reste à voir si les autres pays occidentaux — à commencer par la France — prendront des mesures similaires.

Source : Opex 360

5- Pétrole : les États-Unis vont puiser 15 millions de barils supplémentaires dans leurs réserves

Les États-Unis vont puiser 15 millions de barils supplémentaires dans leurs réserves stratégiques pour tenter de soulager les cours de l’or noir. Le président Joe Biden n’exclut pas d’en utiliser davantage, a indiqué mardi un responsable gouvernemental.

Cette nouvelle ponction, qui sera réalisée en décembre, constitue la dernière tranche du programme annoncé au printemps par le chef d’État américain et qui prévoyait de libérer 180 millions de barils au total pour faire face à la flambée des prix liée à la guerre en Ukraine. “Le président a demandé au ministère de l’Énergie de se tenir prêt à vendre davantage de (pétrole tiré des réserves) cet hiver si nécessaire”, a indiqué le responsable à des journalistes.

La nouvelle de cette utilisation supplémentaire, rapportée par plusieurs médias américains mardi dans la journée, avait suffi à faire décrocher les cours du brut plus tôt mardi. Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI), variété de référence américaine, pour livraison en novembre, avait ainsi chuté de 3,08 %, pour finir à 82,82 dollars.

Déjà largement digérée, l’annonce officielle n’a pas fait réagir les cours dans les échanges électroniques à la Bourse CME. Vers 23 h 45 GMT, le WTI prenait ainsi plus de 1 %, alors que le fait d’injecter des millions de barils supplémentaires sur le marché est théoriquement plutôt de nature à faire baisser les prix.

Des réserves au plus bas depuis 1984

Interrogé sur la possibilité de limiter ou de suspendre les exportations de pétrole, le responsable gouvernemental a expliqué que le gouvernement Biden “gardait tous les outils sur la table, tout ce qui pourrait aider à assurer l’approvisionnement” du marché américain. Parallèlement, le président américain prévoit de mettre en place un mécanisme de nature à reconstituer, à long terme, les réserves stratégiques.

Le gouvernement américain se mettra à racheter du brut lorsque le cours du WTI descendra dans une fourchette comprise entre 67 et 72 dollars. L’administration prévoit de négocier des contrats de rachat à prix convenu à l’avance, moyennant un processus d’enchères, ce qui limitera les aléas liés à la volatilité des cours, selon le responsable.

Depuis début septembre 2021, les États-Unis ont extrait plus de 212 millions de barils des réserves stratégiques, qui sont au plus bas depuis juin 1984. Jamais un président n’avait libéré de telles quantités depuis la création de ces réserves, en 1975.

Le président en appelle également aux compagnies pétrolières afin qu’elles “répercutent immédiatement la baisse des prix de l’énergie aux clients”, selon le responsable. “Maintenir des prix élevés quand les coûts chutent est inacceptable”, a-t-il insisté.

À l’approche du scrutin législatif du 8 novembre, Joe Biden veut éviter une remontée du prix de l’essence, marqueur fort pour les automobilistes américains. S’il a baissé de 22 % depuis son pic de mi-juin, le prix de l’essence ordinaire reste supérieur de 16 % à son niveau de l’an dernier à la même époque. Quant au gazole, il ne s’est que modérément replié depuis juin, du fait de stocks très bas, et coûte 50 % plus cher en moyenne qu’il y a un an.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV