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Nasrallah : "Après le 2 juillet, il n'était plus besoin d'envoyer des drones sur Karish." Pourquoi ?

Le secrétaire général du Hezbollah libanais. (Capture d'écran)

Il y a quelques heures, le secrétaire général du Hezbollah a tenu la parole de manière inopinée et a prononcé ce que les médias sionistes qualifient de "discours de victoire du Hezbolalh". En est-il un ? Alors même que l'entité vient d'accepter les "modifications exigées par le Liban à la proposition de l’Américain Hochstein ? Jugez-en par vous-même. 

Le secrétaire général du Hezbollah a mis l’accent sur la nécessaire de l'unité entre les Musulmans tout en appelant à ce que les divergences ne soient ni exagérées ni hyperbolisées.

"Le peuple du Yémen a montré son amour pour le Messager de Dieu (PSL) avec tout ce dont il dispose et a marqué une très grande victoire. N’empêche que l’existence du régime sioniste tourne la joie de cette grande victoire en amertume", a-t-il déclaré. 

Plus loin dans ses propos, Nasrallah est revenu sur la raison pour laquelle la semaine de l’unité inter-musulmane avait été baptisée de cette façon par le fondateur de la Révolution islamique, l’Imam Khomeini.

"Cette semaine célébrée par tous les Musulmans efface les moindres divergences entre eux, y compris celles sur la date de la naissance du grand prophète. Un prophète a ramené l’humanité à la lumière, l’a fait sortir de l’obscurité, un prophète qui a appelé à adorer le Dieu unique et qui a interdit l’effusion du sang, la violation des droits des gens, soit tout ce que l’Occident d’aujourd’hui permet et prône. En occident, le nombre d’enfants nés hors les liens du mariage ne cesse d’augmenter et on prône sans cesse l’homosexualité et tout ceci relève du même gentilisme contre quoi le grand prophète de l’islam s’est battu sa vie durant", a expliqué Nasrallah. 

Il a abordé la question de la démarcation des frontières maritime entre le Liban et la Palestine occupée et a souligné : "Les heures décisives sont devant nous. En tant que composante de la nation libanaise, nous nous attendons à connaitre la position officielle de notre président et celle de l'ennemi sioniste concernant les négociations. Pour nous, l’accord ne sera conclu qu’une fois que les délégations se seront rendues à Ras al-Naqoura pour y signer l'accord. Ces dernières semaines, nous avons assisté à une réelle cacophonie au plus haut sommet de l’entité sioniste. Ces divergences continuent à exister au sien du cabinet sioniste actuel.  Aussi, nous devons être prudents. Les négociations menées ces derniers jours ont été bien difficiles. Le Hezbollah a insisté dès le début qu’il se tiendrait aux côtés du gouvernement libanais. Cet accord à venir devrait répondre aux exigences du gouvernement libanais, et c’est uniquement à cette condition que nous n'aurons rien à redire. La vigilance devra donc être de mise."

"Certains médias israéliens et arabes mènent une violente campagne comme quoi le Hezbollah aurait l’intention de détruire l’accord, et ce, en dépit du fait que le Hezbollah ait fait preuve de retenu et de patience dès le début de la crise. Ce genre de propos, le Hezbollah n’en a que faire. Ce qui lui importe c’est de défendre l’Etat libanais dans ses revendications légitimes qui sont celles du peuple libanais", a-t-il poursuivi. 

Nasrallah a souligné que la révision de l’accord sur la démarcation des frontières maritimes devrait être menée dans un esprit patriotique : "Ce qui est entrain de se produire au Liban est un tournant. Pour la première fois dans notre histoire, nous vivons une nouvelle expérience où les responsables et les présidents libanais ont coopéré ensemble et la Résistance les a soutenus. J’en suis convaincu, quand la Palestine sera libérée de l’occupation sioniste, il n’y aurait plus aucun différend avec elle sur les frontières maritimes. Et en ce jour, notre mer s'étendra jusqu'à Gaza."

Plus loin dans ses propos, le secrétaire général du Hezbollah est revenu sur un été particulièrement riche en péripéties anti Israël : "Au contraire de l’entité sioniste, le Hezbollah n’a besoin ni d’exercices militaires ni de manœuvres. Le Hezbollah a voulu faire comprendre à l’ennemi sioniste qu’il tiendra sa parole et qu’il est sérieux. Après l’assaut de trois drones du Hezbollah le 2 juillet contre Karish, le Mouvement n’a eu plus besoin de refaire le coup. Ces derniers mois, les combattants de la Résistance libanaise ont redoublé de préparation et d’efforts pour se maintenir prêts à passer à l’acte. Au fait, le pétrole et le gaz dont dispose le Liban, ravive l’espoir de notre peuple pour sortir de la crise économique et l'ennemi israélien a largement plus peur de la guerre que les Libanais. Or ce qui importe pour la Résistance libanaise c’est surtout le fait de pouvoir extraire le pétrole et le gaz qui lui appartiennent."

Ce discours que les médias sionistes ont qualifié ce mercredi matin de « discours de victoire du chef du Hezbollah », Nasrallah ne l’a pas fini sans évoquer évidemment l’actualité en Cisjordanie où la Résistance palestinienne a mis au pas, au bout de huit mois d’opérations commando croisés, l’armée sioniste. 

"Il va sans dire que les évolutions à Gaza et en Cisjordanie ont pris de court le régime sioniste. Aujourd'hui, en Cisjordanie, c’est l’intifada des armes contre Israël car aucun jour ne se passe sans qu’il n’y ait d’attaque et d’opération anti sioniste. C’est le message que nous envoient la Cisjordanie et Qods : l'ennemi israélien croyait avoir réussi à mater la résistance en Cisjordanie, erreur ! Aujourd'hui, c’est désormais la révolte des mitraillettes des colis explosifs à laquelle il s’affronte. Ce que nous voyons en Cisjordanie, c'est le courage et la créativité à l’état pur. Cette résistance-là exige qu’on lui soit solidaire, politiquement, médiatiquement et logistiquement."

Tout en louant la décision du Hamas de reprendre ses relations avec la Syrie, le secrétaire général du Hezbollah a reconnu que la démarche était loin d’être facile à entreprendre, "mais le Hamas l’a entreprise car le but de cette décision juste, courageuse et sage est de consolider les liens au sein de la Résistance, une unité qui génère la puissance et protège les peuples".

Le site sioniste 0404 rapporte ceci : "Mardi soir, Nasrallah a célébré sa victoire contre Israël quand il a dit qu'après le 2 juillet date à laquelle les trois drones de reconnaissance du Hezbollah se sont approchés de Karish, il n'était plus besoin d'envoyer de drones sur sa plateforme gazière. Nasrallah a raison. Pour la première fois depuis la création d’Israël, Israël s‘est rendu sans que l’ennemi ne tire ne serait-ce qu’une roquette; Et à présent, Lapid s’apprête à signer l’accord de reddition et à abandonner au Hezbollah, Qana, la ligne de bouée, tout en renonçant au scénario si bien concocté d’une normalisation avec le Liban sous couverture du règlement du litige frontalier, même si Nasrallah juge encore nécessaire de rester vigilent jusqu’à la signature de l’accord de reddition d’Israël, ce qui n’aurait pas dû arriver est arrivé, et la perspective d’une puissance gazière libanaise émergente qui nous piétinerait sur le marché gazier mondiale n’en est qu’un seul aspect. A vrai dire, Nasrallah a gagné aussi la ligne des bouée, cette ligne que nous avons défie en 2000 lors du retrait de notre armée du Sud Liban et qui a été jusqu’ici une caution maritime contre les missiles anti navire du Hezbollah. Désormais, non seulement notre marine est exposée aux missiles du Hezbollah mais encore nos installations gazières qui partiront de Karish aussi. Car ce pipeline de Karish c’est en grosse partie à côté du gisement de Qana qu’il passe. Avons-nous offert au Hezbollah une excellente ligne de mire ? Mille fois oui au lieu d’une ! Et ce n’est pas sans raison si Nasrallah affirme que la mer libanaise ne tardera pas à aller bientôt jusqu’à Gaza !"

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SOURCE: FRENCH PRESS TV