Pour juger les crimes de guerre en Ukraine, la Russie veut son propre tribunal international avec ses alliés.
La Russie a inculpé 92 membres de l’armée ukrainienne pour crimes contre l’humanité, a affirmé le chef du comité d’enquête russe, Alexandre Bastrykine. Ce dernier préconise la création d’un tribunal international soutenu par des pays « neutres » tels que la Bolivie, l’Iran et la Syrie.
Alexandre Bastrykine, président du Comité d’enquête de la Fédération de Russie, a proposé lundi 25 juillet la création d’un tribunal international pour juger les Ukrainiens coupables de « crimes de guerre et contre l’humanité » dont feraient partie ses alliés traditionnels, comme la Syrie, l’Iran et la Bolivie.
« Des Ukrainiens sont responsables de crime de guerre », assure Alexandre Bastrykine, président du Comité d’enquête de la Fédération de Russie, instance placée sous l’autorité de Vladimir Poutine et destinée à instruire des affaires allant de la corruption aux crimes de guerre.
Dans un entretien publié lundi 25 juillet dans le journal officiel Rossiïskaïa Gazeta, le juriste affirme que 1 300 dossiers ont été ouverts contre des politiques et militaires ukrainiens depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine et, selon les enquêtes préliminaires russes, 220 personnes sont accusées de « crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité ». Parmi elles, des « représentants du haut commandement des Forces armées ukrainiennes, ainsi que des commandants d’unités militaires qui ont tiré sur des civils ».
« Compte tenu de la position de “l’Occident collectif”, qui parraine ouvertement le nationalisme ukrainien et soutient le régime de Kiev », la création d’un tribunal chargé d’instruire les crimes de guerre « sous les auspices de l’ONU dans la perspective actuelle est extrêmement douteuse », affirme le président du Comité d’enquête russe.
Alexandre Bastrykine plaide pour une alternative : la création d’un tribunal où coopéreraient les alliés et partenaires du Kremlin. Il cite des organisations comme la Communauté des États indépendants (composée des anciennes républiques de l’URSS), l’Organisation du traité de sécurité collective (qui regroupe l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan), les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ainsi que l’Organisation de coopération de Shanghai (regroupant, outre la Russie, plusieurs pays d’Asie centrale et du sud, ainsi que la Chine).
« La création de la cour et sa charte pourraient être formalisées par un accord entre la Russie, les pays membres de ces organisations », ajoute Alexandre Bastrykine, mais aussi « les républiques populaires de Donetsk et Louhansk », les deux régions séparatistes pro-russes du Donbass.
Des pays démontrant « une position indépendante sur la question ukrainienne », qui n’est pas alignée sur l’Occident, pourraient aussi être impliqués dans ces travaux, conclut Alexandre Bastrykine. Parmi eux : la Syrie, l’Iran et la Bolivie.
La Russie a accusé à plusieurs reprises le ministère ukrainien de la Santé de vouloir produire des armes de destruction massive (ADM), présentant des documents et preuves à ce sujet.
Selon l’Ambassadeur de Russie à l’ONU, l’Ukraine « veut produire des armes de destruction massive biologiques et chimiques ».
De son côté, le chef de la diplomatie russe a mis en garde contre l’existence des centaines de laboratoires biologiques américains à travers le monde.
S’exprimant dimanche 24 juillet au siège de la Ligue arabe au Caire, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a averti que l’Amérique possédait des centaines de laboratoires biologiques dans le monde et souligné qu’il s’agissait d’une question dangereuse.
Il n’y a pas si longtemps, Eligor Krylov, le commandant des forces de soutien aux attaques chimiques et biologiques affiliées aux forces armées russes, a annoncé que le département américain à la Défense menait 10 projets sur le sol ukrainien pour travailler sur la propagation de maladies dangereuses et infectieuses. Il a averti que l’apparition de ces maladies peut avoir des effets économiques mondiaux. Selon lui, un échantillon d’agents infectieux sera également envoyé sur le sol américain pour examen.