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Zoom Afrique du 5 juillet 2022

Zoom Afrique du 5 juillet 2022

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Actualité en Afrique :

-Niger-Algérie : le président Bazoum à Alger, invité spécial de la célébration du 60e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie

- Tchad : plusieurs hauts cadres du secteur pétrolier arrêtés pour détournements de fonds publics

- Le franc CFA est en baisse de 9,18 % face au dollar US en 2022, son niveau le plus bas depuis 5 ans

- Sénégal : le premier laboratoire 5G africain d’Orange lancé à Dakar

Analyse de la rédaction :

1. Éthiopie : les musulmans dans le viseur ? 

En Éthiopie, dans le cadre des tentatives de déstabilisation du pays, des rebelles extrémistes s’en prennent maintenant à la communauté musulmane d’Éthiopie. 

La Commission fédérale de la police a déclaré qu’elle enquêtait sur les « forces extrémistes » soupçonnées d’avoir causé des dommages matériels au bureau du Conseil des affaires islamiques d’Addis Abeba le jeudi 30 juin. 

Selon une brève déclaration de la Commission fédérale de la police, les informations obtenues par la police indiquent qu’en utilisant certains « désaccords », ces « forces extrémistes » « travaillent avec nos ennemis internes et externes pour perturber la paix et la sécurité de notre pays ». 

La police a déclaré que le bureau du Conseil des affaires islamiques d’Addis Abeba dans la capitale avait été légèrement endommagé par « ces forces organisées ». « La police a appréhendé ces éléments et enquête sur elles conformément à la loi », indique le communiqué. 

En outre, « les informations obtenues indiquent que des forces extrémistes collaborent avec nos ennemis étrangers pour introduire diverses armes dans le pays afin de perturber la paix de notre pays », a déclaré la police fédérale sans fournir d’autres explications. 

« Nous exhortons l’ensemble de la communauté musulmane de notre pays à réaliser cela et à faire sa part pour garantir que la paix et la sécurité du pays et de la religion ne soient pas perturbées », a déclaré la police, et a averti de prendre « des mesures juridiques strictes » contre eux. 

Addis Abeba signale encore que les tentatives de déstabilisation en provenance de l’extérieur du pays ne cesseront pas. Le pays doit rester uni et toutes les communautés doivent bien comprendre que le gouvernement veille au grain pour que des tensions intercommunautaires, qui n’existent pas réellement dans le pays, ne viennent pas perturber la paix et la stabilité de l’Éthiopie. Les dernières offensives des rebelles dans certaines zones du pays, montrent que l’Éthiopie est encore dans le viseur de se ennemis extraterritoriaux et que le pays doit encore se tenir sur ses gardes. Toutes les communautés religieuses sont respectées dans le pays et l’Éthiopie a prouvé qu’il pouvait tenir tête à ses ennemis en restant uni.

2. RDC : l’ONU soutient les heurts dans l’est ?

Alors que la RDC se bat pour éradiquer le problème de l’insécurité dans l’est, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé jeudi pour un an le régime de sanctions imposé à la République démocratique du Congo, sans l’appui des trois pays africains qui en sont membres, ni de la Russie et de la Chine. 

Ces cinq pays ont marqué leur opposition au texte rédigé par la France en s’abstenant. Le texte qui nécessitait au moins neuf voix en sa faveur a recueilli le soutien des dix autres membres du Conseil où figurent six États occidentaux, le Brésil, le Mexique, les Émirats arabes unis et l’Inde. 

Le Ghana, le Gabon, le Kenya, la Russie et la Chine ont été unanimes, dans leurs explications de vote, pour dénoncer une résolution qui va à l’encontre de la souveraineté de la RDC et qui limite, selon eux, sa capacité à combattre les groupes armés qui continuent de proliférer notamment dans le nord-est du pays. 

Le régime de sanctions imposé à Kinshasa oblige la RDC à des notifications préalables à l’acquisition de matériels d’armement, jugées bureaucratiques par ses détracteurs. 

La France a rappelé pour sa part la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui s’était tenue la veille et au cours de laquelle ont été exprimées des inquiétudes sur la recrudescence des violences dans le nord-est du pays. 

« Le Conseil de sécurité doit être en mesure de sanctionner ceux qui sont responsables de l’instabilité à l’est de la République démocratique du Congo », a dit l’ambassadeur français, Nicolas de Rivière, en faisant valoir que la procédure de notification avait été allégée et ne remettait « pas en cause l’embargo sur les armes visant les groupes armés actifs » en RDC. 

Les cinq pays qui se sont abstenus voulaient, comme Kinshasa, la suppression de toute notification d’acquisition d’armes. 

Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, l’envoyée spéciale de l’ONU en République démocratique du Congo a évoqué le M23. Le gouvernement congolais désire que l’ONU condamne formellement le Rwanda. 

L’envoyée de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) et responsable des Casques bleus de la Monusco, Bintou Keita, est intervenue devant le Conseil de sécurité mercredi dernier. 

Elle a expliqué que « le M23 se comporte de plus en plus comme une armée conventionnelle que comme un groupe armé ». Elle a demandé que le Conseil « redouble d’efforts en faveur d’une désescalade rapide de la situation et du désarmement sans condition du M23 ». 

Insuffisant pour Kinshasa. Ce jeudi, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a affirmé que « ce langage diplomatique n’est plus suffisant ». « Dire que c’est l’armée rwandaise qui opère sous couvert des terroristes du M23 marquera comme par le passé le début de la fin de cette agression ». 

Un ras-le-bol du ministre congolais, qui déplore l’inaction de l’ONU face aux « enfants décédés, aux Casques bleus tués, aux populations déplacées ». Il s’agit là d’une partie du témoignage de Bintou Keita. La cheffe de la Monusco a également averti que, « si le M23 continue ses attaques bien coordonnées contre les FARDC et la Monusco avec des capacités conventionnelles croissantes, la mission pourrait se trouver confrontée à une menace qui va au-delà de ses capacités actuelles ». 

Pour la première fois depuis 20 ans, la Monusco risque d’être débordée. Selon Keita, le M23 « dispose d’une puissance de feu et d’équipements de plus en plus sophistiqués ». Mortiers, mitrailleuses lourdes, tir de précision sur des aéronefs… 

La responsable des Casques bleus en RDC décrit une armée conventionnelle, donc. Elle a aussi mis la lumière sur les morts récurrentes de civils, les pertes dans les rangs des Casques bleus et les décès d’enfants. Un membre de la société civile, Julienne Lusenge, décrit de son côté les horreurs que vivent les civils dans la région depuis des années : viols, exécutions brutales, femmes forcées à manger de la chair humaine… 

Des témoignages qui devaient attirer l’attention du Conseil de sécurité de l’ONU sur ce qui se passe dans l’est de la RDC. Pour Kinshasa, il s’agirait ni plus ni moins d’une guerre conventionnelle contre son voisin rwandais. 

L’état-major des forces armées de la RDC (FARDC) émet quotidiennement des accusations contre le Rwanda. Et malgré une contre-offensive congolaise, le M23 a réussi à prendre la ville de Bonagana et plusieurs localités du Rutshuru, le chef-lieu du Nord-Kivu. 

La Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) a proposé de déployer une force militaire régionale dans l’est de la RDC. Peu de détails sur le nombre des troupes ou les pays qui participeront ont été fournis, mais il y a lieu de croire que l’Ouganda et le Kenya contribueront à cette opération. 

De leur côté, les États-Unis ont appelé à ce que les futures forces de l’EAC soient mises sous la coupe de la Monusco. La Maison-Blanche a appelé le M23 à déposer les armes et à intégrer l’initiative de désarmement de Nairobi. 

Mais toujours pas de régime de sanction contre le Rwanda.  

Dans ce cas de figure, les États-Unis et son supplétif la France, sont mêlés de près à cette affaire, surtout pour le réarmement des groupes rebelles dans l’Est. Si le Rwanda n’est toujours pas sanctionné ou si les Occidentaux n’ont pas demandé à Kigali d’arrêter son soutien aux groupes rebelles, c’est bien parce que ce sont ces mêmes Occidentaux qui sont derrière cette offensive du M23 avec la participation de Kigali. Une manière d’affaiblir les forces armées congolaises, mais également, pour continuer à garder l’est de la RDC dans l’insécurité la plus totale. Pour rappel, si l’insécurité dans l’Est persiste, le prix des ressources naturelles reste très bas. Ce qui bénéficient donc les grandes multinationales occidentales. La RDC doit impérativement chercher de nouveaux alliés sur la scène internationale et se détacher une bonne fois pour toutes des Occidentaux, car c’est eux qui cherchent la déstabilisation de la RDC et même le démembrement du pays. 

3. Mali : le peuple ne veut pas de la Minusma ! 

La levée des sanctions de la CEDEAO, le départ de Barkhane et de Takuba, voici les dernières victoires du Mali dans sa lutte pour la préservation de son indépendance. 

Mais la Minusma continue de vouloir s’accrocher et rester à tout prix pour servir de porte d’entrée aux commandos occidentaux qui veulent déstabiliser le Mali.  

Et Bamako a très bien compris ce qui se trame en réalité. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, le trio responsable des maux et des guerres de la planète, n’arriveront plus à se faire passer pour des sauveurs de l’humanité.  

Aboubacar Sidick Fomba, premier vice-président, porte-parole et président de la commission scientifique a répondu donc à la déclaration en date du 30 juin 2022 de l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield sur la MINUSMA au Mali. 

Le Collectif pour la Refondation du Mali (COREMA) prend note de l’attention particulière que vous semblez accorder à la paix, à la sécurité, à l’organisation des élections et au respect des droits de l’homme. 

Nous vous informons que le peuple malien tient encore plus au retour de la paix, à la fin de l’insécurité qui a déjà couté la vie à des milliers de Maliens (civils comme militaires), à l’organisation des élections (dont le chronogramme et le support juridique sont déjà disponibles) et le respect des droits de l’homme dont nous sommes privés depuis une décennie, du fait de l’incapacité de la communauté internationale à garantir la paix et l’usurpation de notre souveraineté par des puissances impérialistes. 

Le COREMA tient à vous rappeler que le peuple malien dans sa grande majorité souhaite voir la MINUSMA quitter le territoire de la République du Mali le plus tôt possible. Nous demeurons convaincus que la représentation diplomatique américaine au Mali pourra vous confirmer ce fait si toutefois la bonne foi prévaut. 

Par ailleurs, vous avez exprimé votre préoccupation profonde à propos de la déclaration du gouvernement malien exprimant son intention de refuser à la MINUSMA la liberté de mouvement nécessaire à l’accomplissement de son mandat en prétendant que cet acte serait une violation de l’accord sur le statut des forces (SOFA). 
Le COREMA juge cependant vos « profondes préoccupations » infondées, car les prérogatives de la MINUSMA ont changé à chaque renouvellement sans tenir compte de l’adaptation afférente des accords du SOFA. 
Dans ce contexte, vouloir exiger en 2022 du gouvernement du Mali le respect unilatéral des accords du SOFA (devenus caduques au vu des évolutions manifestes du Mandat de la MINUSMA) est une interprétation erronée ou tout simplement de mauvaise foi desdits accords. 
Nous vous prions de relire attentivement les accords du SOFA avant toute déclaration hâtive juridiquement intenable et à peine défendable. 

Madame l’Ambassadrice, contrairement à votre prétention, votre pays n’est pas attaché au peuple malien sinon vous n’auriez pas supporté à bout de bras le néo-colonialisme français au Mali. 
Pour nous Maliens, héritiers des empires du Ghana, du Mali et du Songhaï, il est surréel de voir aujourd’hui des pays ayant organisé pendant 300 ans l’esclavage de leurs semblables humains pour amorcer leurs développements industriels, des pays ayant initié le colonialisme aussitôt après « l’abolition de l’esclavage » pour perpétuer leurs dominations ; qui aujourd’hui s’érige en juge, arbitre et donneur de leçons des droits de l’homme au gré de leurs intérêts nationaux. 

Madame l’Ambassadrice, le peuple malien auquel vous prétendez tant attacher n’est pas dupe. Il a été témoin de l’interprétation que votre pays les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont faite de la résolution pour intervenir militairement en Libye. Ce qui a conduit à la déstabilisation programmée du Sahel en général et du Mali en particulier avec son corollaire de déversement des terroristes sans foi et ni loi sur nos territoires déjà fragilisés par la conjoncture économique et politique. 
Le Mali est aujourd’hui en droit de demander réparation à l’OTAN et à ses alliés en tant que victime collatérale de vos calculs géostratégiques qui privent et continuent à priver des millions de Maliens aux droits à la vie, à l’intégrité et à la liberté. 
Le traitement actuel des questions sécuritaires par votre pays et ses alliés viole allègrement les articles 1 et 2 de la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, dont les Nations Unies se croient le porte-étendard. 
En effet, le COREMA vous recommande de ne pas percevoir le Mali et les Maliens comme de simples variables d’ajustements de vos équations géostratégiques africaines. Nous sommes un vieux peuple ayant une riche histoire séculaire qui s’oppose farouchement à toute forme de domination exogène. 

Ainsi, le COREMA considère la résolution S/RES/2640/2022 comme une tentative à peine voilée des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni pour solliciter l’application de la doctrine R2P dans notre pays, tout comme la France l’a utilisé pour détruire la Libye. 
Le peuple malien résistera et se battra jusqu’au bout pour sa souveraineté, sa liberté et son droit à l’autodétermination. 

Madame l’Ambassadrice, le COREMA tient à vous rappeler que le Chapitre VII de la charte des Nations-Unies ne doit et ne peut être utilisé abusivement pour dénuer aux pays en voie de développement leur souveraineté et leur droit à l’intégrité. 

Madame l’Ambassadrice, le COREMA tout comme la majorité du peuple malien soutient la décision du gouvernement du Mali en ce qui concerne la non-application de la résolution S/RES/2640/202 du Conseil de sécurité des Nations-Unies. 
Ainsi, le COREMA ne reconnaît pas le Conseil de sécurité comme un gouvernement mondial habilité à s’immiscer dans les affaires intérieures des pays membres de l’ONU. 

Madame l’Ambassadrice, le COREMA vous exhorte à respecter la volonté des Maliens et leur désir ardent de voir la MINUSMA quitter le Mali avant qu’elle ne soit perçue davantage comme une force d’occupation, voire néocoloniale. 

Madame l’Ambassadrice, nous trouvons improbable que vous et la « communauté internationale » puissiez autant aimer le Mali que les Maliens eux-mêmes. 
Ainsi le COREMA vous exhorte à prendre en considération le choix et les aspirations des Maliens et du gouvernement du Mali dans toutes les initiatives et décisions relatives au Mali. 

Bamako n’est pas du tout prêt à se laisser faire. Si la Minusma a décidé de rester, tout comme avec la Minusca en Centrafrique ou encore la Monusco en RDC, ces missions de l’ONU continuent de renouveler leur mandat de manière unilatérale, et ce, malgré la demande répétée des peuples de ces pays concernés de voir ces contingents de l’ONU quitter l’Afrique. 

L’ONU reste toujours sur place, car c’est elle qui a pour mission de fournir les armes aux rebelles et aux terroristes. C’est également elle qui fournit les renseignements nécessaires sur la position de l’armée nationale à ces groupes pour s’attaquer aux villes et villages et tuer des civils sans que l’armée puisse intervenir. Et c’est également grâce à eux que les commandos peuvent effectuer des missions en tout genre en toute tranquillité sous l’étiquette de l’ONU. 

Cet organe n’a donc pas sa place sur le continent africain. Et ce sont les nombreuses manifestations contre la présence de l’ONU, dans les pays concernés, qui peut montrer au monde entier la volonté du peuple africain surtout concernant la présence des missions de l’ONU sur leur territoire.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV