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Zoom Afrique du 24 juin 2022

Zoom Afrique du 24 juin 2022

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Actualité en Afrique :

  • Le Président du Niger en visite officielle en Côte d’Ivoire
  • Le port de Douala rénove son terminal à conteneurs en vue d’améliorer la fluidité et la sécurité des opérations
  • Le président zimbabwéen remercie les investisseurs de Chine
  • L'Afrique du Sud envisage d'investir 375 millions $ dans la modernisation de six postes frontaliers

Analyses de la rédaction :

1. Éthiopie: l’UE s’ingère dans les affaires d’Addis Abeba 

Le commissaire européen Janez Lenarcic a appelé ce mardi 21 juin à Addis-Abeba le gouvernement éthiopien à lever « sans délai » les restrictions pesant sur la région du Tigré, notamment sur la fourniture de carburant dont la pénurie handicape la distribution d’aide humanitaire. 

À Mekele, la capitale régionale où il s’est rendu mardi, M. Lenarcic, commissaire chargé de la gestion des crises, a constaté une « amélioration dans l’acheminement de l’aide humanitaire » vers le Tigré, dont le gouvernement éthiopien a autorisé début avril, après trois mois d’interruption et dans la foulée de l’annonce d’une trêve, la reprise du transport par la route. 

Mais « il faut faire plus », a-t-il ajouté : « Nous sommes dans une situation où les entrepôts de Mekele sont pleins de nourriture, mais où les gens de campagnes ont toujours faim », car le manque de carburant empêche la distribution hors de la ville. 

« Tout en nous réjouissant de l’amélioration réelle sur place, nous continuons d’insister sur les mesures additionnelles qui doivent être prises et permettront in fine la normalisation totale des relations entre l’UE et l’Éthiopie, ce que nous souhaitons », a-t-il déclaré. 

L’UE a suspendu en décembre 2020, un mois après le début du conflit, une aide budgétaire de 90 millions d’euros à l’Éthiopie. 

« Il faut lever les restrictions, particulièrement sur la fourniture de carburant (…) plus de carburant est nécessaire, car sans carburant l’aide alimentaire qui arrive à Mekele ne peut atteindre les zones rurales, là où il y en a le plus besoin », et les hôpitaux de la région, privée d’électricité, ne peuvent faire tourner leurs générateurs. 

Électricité, services bancaires et télécommunications devraient aussi « être rétablis sans délai (…), car l’absence de ces services aggrave la situation humanitaire dans la région », a-t-il réclamé. 

« La crainte qu’ils soient détournés à des fins militaires ne doit pas être une excuse pour maintenir le blocus sur la fourniture de carburant ou de services de base », a-t-il estimé, assurant que des mécanismes de surveillance pouvaient être mis en place. 

« Je ne comprends pas le raisonnement derrière le maintien du blocus sur les services bancaires, l’électricité ou les télécommunications », particulièrement depuis l’annonce de la trêve, globalement respectée, a-t-il insisté. 

Le conflit au Tigré a commencé en novembre 2020 quand les rebelles du TPLF ont attaqué une base militaire fédérale dans la région. Abiy Ahmed y a envoyé l’armée pour déloger les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) – qui n’avait qu’un seul but, c’était de marcher sur Addis Abeba. 

Mi-juin, Abiy Ahmed s’est dit pour la première fois ouvert à des négociations avec le TPLF, qui a repris depuis une contre-offensive durant 2021 pour le contrôle de l’essentiel du Tigré et la réinstauration de la sécurité. 

Car, si les aides humanitaires ont du mal à être acheminées, c’est avant tout à cause des rebelles du TPLF qui bloquent l’acheminement des aides vers la population du Tigré. Mais les rebelles sont en net recul face à l’armée fédérale, ce qui fait que la situation se débloque et permet aux aides humanitaires d’atteindre la région du Tigré. 

2. RDC: Kinshasa prêt à en découdre avec Kigali 

Au moins 13 civils ont été tués dans des affrontements armés à Rutshuru dans l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé jeudi l’ONU, affirmant que les interventions humanitaires ont été entravées par la persistance des violences dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo. 

Citant les autorités locales, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), a annoncé la mort de 13 habitants dans l’est de la RDC, après de nouveaux affrontements entre l’armée et les rebelles du M23. 

Parmi ces 13 civils tués entre le 19 et le 21 juin dans plusieurs localités du territoire de Rutshuru (province du Nord-Kivu) figurent quatre enfants, précise l’OCHA. Depuis le mois de mars, plus de 158 000 personnes ont dû fuir les zones en conflit. 

Avec des civils pris en étau entre les rebelles du M23 et les forces armées congolaises, « plusieurs villages du territoire de Rutshuru ont été quasiment vidés de leurs habitants, dont une partie a fui vers l’Ouganda », a ajouté l’ONU. 

Au moins 17 000 déplacés sont arrivés depuis mars dernier à Rutshuru-centre et dans la localité toute proche de Kiwanja, où ils sont logés dans des écoles, des stades, des familles d’accueil. « Parmi les nouvelles arrivées, environs 3 000 personnes déplacées, dont plus de 1 000 personnes arrivées depuis le 12 juin, vivent dans une forte promiscuité au stade de Rugabo à Rutshuru-centre », a ajouté l’agence onusienne. 

L’OCHA déplore que les opérations humanitaires soient « entravées par la persistance des violences ». « Les interventions humanitaires se poursuivent bien que les ressources financières et l’accès humanitaire soient limités », a insisté l’OCHA. 

L’accès aux populations vulnérables dans la zone de santé de Rwanguba demeure particulièrement difficile à cause de la poursuite des combats qui ont entraîné la fermeture de la route reliant Bunagana à Burayi depuis le 12 juin.

Dans le territoire voisin de Nyiragongo, où de violents combats avaient opposé l’armée au M23 fin mai, « la situation sécuritaire reste volatile en dépit d’une accalmie relative » qui s’observe sur l’ensemble des groupements de Kibumba et Buhumba depuis le 26 mai. 
Depuis mars, l’OCHA affirme avoir compté au moins 158 000 déplacés dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, à la suite des affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 qui exigent du gouvernement congolais l’application des accords conclus en 2013. 

Les députés provinciaux de la RDC se sont prononcés ce mardi 21 juin sur l'insécurité dans l'est de la RDC à propos de l'agression du Rwanda à travers le M23. Ils ont fait une déclaration à l’issue d’une rencontre de réflexion tenue à Kinshasa autour de cette situation.  

Dans la déclaration, ils affirment que la RDC est agressée et que l'agresseur est identifié. Pour eux, il faut que la guerre soit déclarée avec le Rwanda pour pacifier la partie est du pays. 

« (...) Nos forces de défense et de sécurité sont composées des hommes et des femmes aguerris, capables de bouter l'ennemi hors du territoire national et d'éviter à notre population les atrocités qui relèvent des crimes de guerre et crimes contre l'humanité. N'était-il pas déclaré " le Congo est un et restera indivisible" ?, Même s'il faut conclure le pacte avec le diable pour préserver la paix et l'intégrité territoriale de la RDC, nous le ferons ».

« La situation que connaît la RDC, notre pays, nous oblige en tant qu'élus du peuple de vous demander de procéder immédiatement à la rupture des relations diplomatiques ainsi que l'annulation des accords de toute nature signés avec le Rwanda et de déclarer la guerre contre celui-ci... Excellence Monsieur le Président de la République, au nom de la paix, plusieurs négociations ont été entreprises et accords signés avec le Rwanda, mais hélas, ce dernier n'a jamais respecté ses engagements. La paix se gagne et ne se négocie pas. Ainsi donc, le collectif de députés provinciaux de la RDC apporte son soutien sans faille à votre autorité, aux institutions de la République ainsi qu'aux forces armées de la RDC et à la police nationale congolaise … Pour nous, si les normes internationales régissant la guerre les permettaient, nous demanderions votre excellence d'autoriser le combat corps à corps avec le Rwanda ... », a déclaré le président du collectif de députés provinciaux de la RDC, Blanchard Takatela, élu du territoire de Bulungu (Kwilu).  

Ces députés invitent la communauté internationale de se désolidariser du Rwanda pour ses crimes sur le sol congolais, et aux multinationales opérant frauduleusement à l'est notamment dans le domaine minier avec le Rwanda, de mettre un terme à cette pratique. 

« (...) À la communauté internationale, nous demandons de se désolidariser du Rwanda agresseur de la RDC  et auteur de plusieurs crimes imprescriptibles et étouffer dans l'œuf son plan machiavélique de le balkaniser dont le décor planté ne fait plus l'ombre de doute. Aux multinationales oeuvrant dans le secteur minier et partenaires du Rwanda, les élus provinciaux de la RDC vous exhortent de mettre un terme à l'exploitation illicite des minerais teintés du sang congolais et vous invitent par conséquent à venir par les voies officielles et légales négocier avec la RDC propriétaire desdits minerais pour une exploitation normale en terme gagnant-gagnant...», exigent les députés provinciaux de la RDC. 

Ils exhortent la population à soutenir les FARDC aux fronts pour sauvegarder l'intégrité territoriale de la RDC.

Les rebelles du M23 ont annoncé lundi soir, la réouverture de la frontière à Bunagana, ville de l’est de la République Démocratique du Congo dont ils ont le contrôle depuis une semaine maintenant. 

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le porte-parole du M23, devant la guérite du poste frontière de Bunagana annonce sa réouverture. Cette réouverture intervient une semaine après que le M23 se soit emparé de la ville frontalière entre la RDC et l’Ouganda. 

Le porte-parole a en outre indiqué que les populations commençaient à revenir et qu’ils les protégeraient comme il se doit. 

Les autorités du Nord-Kivu ont tout de suite réagi en interdisant le trafic commercial via ce poste-frontière. Dans un communiqué lundi soir, le gouvernement militaire du Nord-Kivu met en garde les commerçants et les commissaires en douane qu’il est interdit d’importer ou d’exporter des marchandises via la frontière de Bunagana. 

« Toute personne dont la marchandise entrera par ce poste sera considérée comme fraudeur et collaborateur de l’ennemi » a-t-il indiqué. Cette mesure sera levée une fois que Bunagana aura été reprise par l’armée congolaise. Les autorités du Nord-Kivu espèrent couper les forces rebelles de tout revenu à travers cette mesure. 

Bunagana est un point de passage pour les commerçants de la région qui opèrent entre l’Ouganda et la RDC. Selon la direction générale des douanes, ce poste-frontière génère plusieurs dizaines de milliers de dollars de recette douanière par mois. 

Les combats se poursuivent entre le M23 et l’armée congolaise, les FARDC ; ils se sont déplacés plus à l’ouest vers la ville de Rutshuru. 

Le Congo devrait voir arriver des troupes en renfort dans les prochains jours, après l’approbation des chefs d’État de l’Afrique de l’Est pour le déploiement de la force régionale dans l’est du pays.

3. Mali: les terroristes activement chassés ! 

L’État-major général des armées a, dans un communiqué publié  mardi 21 juin, confirmé que des frappes aériennes ont ciblé des plots logistiques et sanctuaires terroristes documentés de la Katiba du Macina d’Amadou Kouffa, dans les secteurs de Djenné, Ténenkou, Segué et dans la forêt de Sama, cercle de Bankass. Cela, quelques jours après le massacre des civils à Diallassagou, Dianweli et Dessagou, dans le cercle de Bankass, région de Bandiagara, au centre du pays. 

Les Forces armées maliennes ont effectué du lundi au mercredi 22 juin 2022, des opérations aériennes ciblant des plots logistiques et sanctuaires terroristes documentés de la Katiba du Macina d’Amadou Kouffa dans les secteurs de Djenné, Ténenkou, Segué et la forêt de Sama, dans le cercle de Bankass, a indiqué l’État-major général des armées dans un communiqué. 

Dans sa note, la plus grande hiérarchie de l’Armée rappelle que ces frappes aériennes s’inscrivent dans le cadre des opérations de protection des populations et de leurs biens. « Ces actions sont consécutives à des efforts de recherche et de précision des renseignements sur les auteurs des attaques terroristes contre les populations civiles dans le cercle de Bankass le 18 juin 2022 et sous le leadership de la Katiba du Macina », déclare le document de la hiérarchie militaire. 

Cependant, ces groupes terroristes soumis, selon le communiqué de l’État-major général des armées, depuis plusieurs mois à une forte pression des Forces armées maliennes, s’attaquent désormais aux populations civiles. « (…) ces groupes terroristes ont adapté leur mode d’action et orienté désormais leurs attaques lâches contre les cibles molles et les civils désarmés, au mépris des lois de la République du Mali, en violation de tous les droits humains des populations et de toutes les règles relatives au droit International humanitaire », regrette l’État-major dans son document. 

Par ailleurs, l’armée malienne déclare dans sa note qu’elle continuera la recherche de tous les responsables de ces crimes « inhumains » pour qu’ils répondent de leurs actes devant la justice. Les Forces armées maliennes rassurent aussi que la traque des assaillants continue dans le cadre du Plan Maliko et de l’Opération Kélétigui. « Les FAMa assureront pleinement leur mission de défense de l’intégrité territoriale et de protection des personnes et leurs biens. L’État-major général des armées rappelle que les FAMa restent engagées et respectueuses des strictes règles d’engagement qui encadrent leurs actions », souligne l’État-major général des armées. 

Rappelons que 132 civils ont trouvé la mort en fin de semaine dernière à Diallassagou, Dianweli et Dessagou, dans le cercle de Bankass, région de Bandiagara. Un vrai carnage. Outre ces morts, plusieurs biens matériels ont été incendiés au même moment à Diallassagou par les forces du mal. 

Huit Casques bleus de la mission des Nations unies au Mali (Minusma) ont été blessés jeudi dans l’explosion d’une mine dans la région de tombouctou, en proie à des violences de groupes jihadistes, a annoncé l’ONU. 

Les blessés font partie du contingent burkinabè de la Minusma, a précisé à l’AFP un responsable de l’ONU sous le couvert de l’anonymat. 

« Une patrouille de sécurisation des Casques bleus a heurté une mine/engin explosif aujourd’hui vers 13h [autant en GMT] aux environs de Ber », à une cinquantaine de kilomètres de Tombouctou, a tweeté le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado. Les huit soldats de la paix ont été évacués, a-t-il ajouté. 

En juin, quatre Casques bleus ont été tués par des engins explosifs, l’une des armes de prédilection contre la Minusma et les forces maliennes. L’un d’entre eux est mort dimanche à Kidal. 

Avec ses quelque 13.000 soldats, la Minusma, créée en 2013 pour soutenir le processus politique malien, est la mission de maintien de la paix de l’ONU ayant subi le plus de pertes humaines.  Au total, 175 Casques bleus sont morts dans des actes hostiles au Mali. Des négociations sont actuellement menées pour renouveler son mandat.

Un récent rapport du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres note que la région de Tombouctou a connu un “calme relatif” ces tout derniers mois alors que le centre du pays continuait à subir un niveau élevé de violence et que la région dite des trois frontières avec le Niger et le Burkina Faso (nord-est) accusait une “importante détérioration” sécuritaire. 

Le Mali a connu au cours du week-end un de ses pires carnages de civils, qui est aussi la dernière tuerie en date d’une série en cours à travers le Sahel. Selon le gouvernement, 132 civils ont été tués à Diallassagou et dans deux localités environnantes du centre du pays. 

Le Mali est plongé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et terroriste en 2012. La propagation terroriste a gagné du terrain avec l’arrivée de la force militaire française en 2013.  

La situation sécuritaire s’améliore nettement au Mali, mais le massacre des 132 civils, tout de suite après le retrait de Barkhane de Menaka est mis en avant dans les médias mainstream cachant par la même occasion les avancées des FAMa dans le processus de sécurisation du pays. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV