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2 millions de barils de brut "iranien" déchargés en Chine au mépris des sanctions US

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un navire portant pavillon iranien. ©AFP/Archives

C'est beau le front anti sanction US à l'Est : alors même que le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique a annoncé l'autosuffisance complète du pays dans le cycle du combustible nucléaire, et qu'il a affirmé que l'Iran travaille à la production de combustible nucléaire enrichi à 60 % et qu'il a même commencé le processus d'enrichissement de l'uranium à 60% dans une centrale nucléaire, non pas en sous sol mais en surface à Natanz, on apprend qu'un très grand transporteur de brut iranien devrait décharger 2 millions de barils dans un terminal pétrolier en Chine cette semaine et ce, juste après que les médias occidentaux ont affirmé que Pékin pourrait remplacer les barils iraniens par des expéditions russes moins chères.

Le transporteur Diona, propriété de la National Iranian Tanker Company (NITC), arrivera à Zhanjiang de la province du Guangdong, où la cargaison sera pompée dans une base de réserve dans le port sud, a rapporté Reuters, citant le spécialiste du suivi des pétroliers Vortexa Analytics. "Ce serait la troisième cargaison de pétrole iranien destinée aux stocks du gouvernement après deux expéditions de taille similaire en décembre et janvier", a déclaré l'agence de presse.

Les douanes chinoises, qui doivent publier le 20 juin des données détaillées sur les importations de produits de base pour mai, devraient signaler l'expédition.  La Chine a officiellement signalé les premières importations de pétrole brut iranien en un an en janvier. Au fait le pays a acheté de grandes quantités de pétrole iranien au cours des deux dernières années malgré les sanctions en cours du gouvernement américain.

Autrement dit, les expéditions de brut iranien vers la Chine sont en hausse. Certes, l'Iran fait partie intégrante de l'initiative chinoise Belt and Road, un programme d'investissement dans les infrastructures d'un billion de dollars à travers l'Asie, l'Europe et l'Afrique pour relier les économies de ces continents mais il y a là une réelle démarche qui en dit long sur l'ampleur que prend désormais l'alliance orientale contre les sanctions US. 

 

En effet, la puissance asiatique a déjà investir  des milliards de dollars pour ses relations avec l'Iran et se positionne pour investir des milliards de plus. Cette relation s'inscrit dans la durée et couvre les secteurs de la sécurité, de la défense et de l'énergie. Ainsi, le NITC a récemment annoncé qu'il construirait de nouveaux pétroliers tout en envoyant environ 24 navires vieillissants en réparation dans le but de revenir sur le marché mondial.    

L'Iran possède l'une des plus grandes flottes de pétroliers au monde, avec un port en lourd total d'environ 15,5 millions de tonnes. À la suite de la guerre entre la Russie et l'Ukraine et du besoin d'un approvisionnement mondial accru en pétrole, l'appétit pour le pétrole iranien ne cesse d'augmenter. Il y a évidemment les Américains qui frappent à la porte de l'Iran et qui assailli la capitale iranienne de médiateurs et d'envoyés façon d'adoucir la position de Téhéran mais l'Iran a bel et bien chois son camp: il met le pied là où le sol est solide. 

La Chine achèterait plus de pétrole maintenant qu'avant les sanctions imposées à l'Iran en 2018. Vient ensuite, l'Inde, le deuxième plus grand client du pétrole brut de l'Iran avant les sanctions, qui préparerait également ses raffineries pour les importations. Le gouvernement indien aurait créé un modèle contractuel pour reprendre rapidement les négociations et ce, au grand mépris de SWIFT et d'autres obstacles financiers dressés par les USA contre le pétrole iranien. C'est également la tendance chez les autres grands clients asiatiques de l'Iran, comme la Corée du Sud, qui était le plus gros acheteur de condensat iranien avant les sanctions et qui en ces temps de crise énergétique tend à faire table rase du passé. Alors la Russie une menace pour l'Iran, l'Iran une menace pour la Russie? La rhétorique médiatique occidentale tient pas la route au contacte de la réalité. 

Mercredi, le ministre iranien du Pétrole, Javad Owji, a souligné que la Russie n'était pas une menace pour les ventes de pétrole de l'Iran. La Russie fait face à une interdiction de l'UE sur ses exportations de pétrole suite aux sanctions introduites par l'Australie, le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis mais parvient royalement à diviser le camp européen où une dizaine de pays y compris l'Italie ont accepté de lui acheter son gaz en rouble. 

En quête de diversion, les médias occidentaux brandissant le spectre de l'interdiction d'environ la moitié des 7,85 millions de barils par jour (bpj) de pétrole brut et raffiné exportés par la Russie vers l'Europe ont spéculé sur le fait que la Russie chercherait de nouveaux marchés en Asie, où la Chine et l'Inde continuent d'acheter du brut russe offert à rabais... aux dépens de l'Iran. Voilà une fakenews, une de plus qui tombe. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV