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Sur quoi débouchera la victoire électorale du Hezbollah?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des partisans du Hezbollah tenant un portrait du secrétaire général du Hezbollah libanais , Seyyed Hassan Nasrallah, le 10 mai dernier, à Beyrouth. ©AP

De la double explosion de Beyrouth le 4 août 2020 à l'embargo financier imposé à toutes les strates de la population en passant par les tentatives de guerre civile de l'agent Geagea dans les rues de Beyrouth, le camp US/Israël a tout essayé pour faire tomber le Hezbollah sans succès. 

Après l’annonce des résultats définitifs des élections parlementaires au Liban, Talal Atrissi, célèbre analyste politique libanais, estime que « le Hezbollah est sorti vainqueur, cohérent et fort de cette bataille politique ; et l’échec du projet de renversement de la Résistance et de ses alliés est dû à la popularité réelle de la Résistance et à la confiance de ses partisans ».

Dans une interview exclusive accordée à l’agence de presse iranienne Mehr News, il a souligné que malgré toutes les pressions occidentales, israéliennes et arabes à l’intérieur et à l’extérieur du Liban, et en dépit de toutes les pressions économiques imposées au peuple libanais, les résultats des élections montrent que les Libanais sont toujours loyaux envers l’axe de la Résistance, ce qui a déjoué la longue campagne dont le but était d’éloigner la Résistance de son électorat, notamment pendant ces derniers mois.

Les analystes politiques croient que dans les récentes élections législatives, la Résistance a réussi à bien se défendre face à toutes ces pressions intérieures et extérieures. D’autres observateurs soulignent que le Hezbollah a même réussi à étendre le niveau de sa popularité par rapport à 2018.

Perspective politique du Liban après les législatives 2022 

Voici les résultats définitifs des élections, annoncés le mardi 17 mai : La coalition Hezbollah/Amal (31 sièges), Courant patriotique libre (18 sièges), Forces libanaises (20 sièges), alliés du Hezbollah (3 sièges), les indépendants (11 sièges), liste de la Société civile (15 sièges), Phalanges libanaises (5 sièges), Parti socialiste progressiste (9 sièges), anciens membres du Courant du futur (6 sièges) et le Parti Marada (2 sièges).

Rappelons qu'en 2018, la coalition qui regroupait le Hezbollah, Amal, le Courant patriotique libre et leurs autres alliés avait obtenu la majorité parlementaire avec 67 sièges au total.

En 2022, cette coalition a perdu sa majorité parlementaire, mais il faut souligner que le Hezbollah et le mouvement Amal ont obtenu plus de sièges par rapport à 2018. Si la coalition a perdu la majorité, c’était parce que le Courant patriotique libre n’a pas pu maintenir tous ses sièges.

Le bilan positif du Hezbollah pendant les trois dernières années est apprécié par les électeurs étant donné que pendant cette période, le Hezbollah a sauvé le pays de la guerre civile à plusieurs reprises et a mis fin à la crise d’énergie en hiver en important du carburant iranien. En outre, les membres du Hezbollah au Parlement libanais ont toujours soutenu de bons projets pour lutter efficacement contre la corruption.

Cela étant dit, la scène politique libanaise et les rapports de force n’ont pas radicalement changé, même si la coalition de la Résistance a perdu quelques sièges au Parlement, car le Hezbollah reste comme avant l’une des forces politiques les plus importantes du pays.

Par ailleurs, l’expérience du Liban montre qu’au-delà des résultats des élections législatives, les ingérences politiques des puissances étrangères comme les Etats-Unis, la France ou l’Arabie saoudite ne s’arrêteront pas dans un pays où la structure politique est définie par les appartenances ethniques et religieuses qui poussent souvent certains groupes et partis politiques à préféré leurs alliances avec les étrangers aux intérêts nationaux de leur pays.

Après l’annonce des résultats des élections législatives, le Liban se prépare maintenant à l’élection présidentielle et la formation du Conseil des ministres. Il est donc normal que les scénarios des ingérences étrangères se répètent. Les Libanais savent qu’il serait trop optimiste de croire que les élections parlementaires puissent mettre un terme à la crise politique du pays.

Comme cela a été malheureusement le cas depuis trente ans, le pays connaîtra une fois encore, estiment les analystes, ce que les Libanais ont l’habitude d’appeler « vacance politique » due essentiellement aux ingérences occidentales persistantes et à la structure constitutionnelle du pouvoir au Liban.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV