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Zoom Afrique du 9 février 2022

Zoom Afrique du 9 février 2022

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En Côte d’Ivoire, lorsqu’on dit que les États-Unis veulent absolument prendre les rênes à la place de la France ce n’est pas pour rien. Des exercices militaires sont prévus entre Occidentaux, mais quel est le message qu'ils veulent faire passer ?

Actualité en Afrique :

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  • L'Afrique du Sud se met doucement au café

Analyses de la rédaction :

1. Côte d'Ivoire : Africom menace le Sahel ?

En Côte d’Ivoire, lorsqu’on dit que les États-Unis veulent absolument prendre les rênes à la place de la France ce n’est pas pour rien.

Depuis un certain temps, les États-Unis ont l’air de profiter du sentiment anti-France qui augmente sans cesse en Afrique de l’Ouest. Avec les problèmes que Paris rencontre continuellement en Afrique de l’Ouest et particulièrement au Sahel, mais également l’Africom des États-Unis qui se heurte à une résistance particulière en Afrique de l’Est, tente de se frayer une place en Afrique de l’Ouest et particulièrement, dans les pays de la côte du golfe de Guinée.

Les États-Unis lancent un exercice militaire d’envergure impliquant 10 pays, et évidemment, majoritairement occidentaux.

Avec le prétexte de la montée du terrorisme dans la région du Sahel, les États-Unis veulent maintenant marquer le coup pour montrer sa présence et celle de ses alliés. À cet effet, plus de 400 militaires en provenance d’Afrique, d’Europe et d’Amérique se réuniront dès le 15 février, en Côte d’Ivoire, pour un exercice militaire conjoint.

Du 15 au 28 février, dix pays vont se retrouver en Côte d'Ivoire pour un exercice militaire annuel. L'annonce a été faite par le commandement des États-Unis pour l'Afrique (U.S. Africom), via un communiqué de presse publié sur son site Internet, le lundi 7 février.

Les pays africains qui participeront à cette activité qui réunira plus de 400 militaires sont le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Niger. Ils auront à leurs côtés le Canada, la France, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni et les USA. Dénommé Flintlock, cet exercice est destiné à renforcer les capacités des pays partenaires clés des États-Unis en Afrique. Il s'effectuera en partenariat avec les forces d'opérations spéciales internationales. Un exercice militaire qui n’englobe pas du tout les pays africains qui sont réellement en guerre contre le terrorisme. Il n’y a qu’un seul pays du Sahel, et c’est le Niger. Pas de Mali, ni de Burkina Faso, ni même le Tchad dans la liste. L’Africom et ses alliés se font une idée bizarre de la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

Cette année, l’opération s'inscrit dans le cadre du renforcement de capacités « des nations partenaires clés de la région Afrique de l'Ouest à contrer les organisations extrémistes violentes, à collaborer au-delà des frontières, et à assurer la sécurité de leurs populations ». Elle vise également à renforcer les partenariats entre les organisations militaires et policières africaines, américaines et internationales, afin d'accroître « l'interopérabilité pendant les crises et les opérations ». L'objectif à terme, est de créer un environnement sécurisé et stable.

Cet exercice conjoint intervient dans un contexte d’expansion des activités terroristes et du grand banditisme dans la zone CEDEAO et le Sahel. D'après M. Mahamat Saleh Annadif, chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), « les incidents dans le nord de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo démontrent la réalité du déplacement des actes terroristes du Sahel vers les pays côtiers du golfe de Guinée ». C’est bien ce que la DGSE avait annoncé depuis plus d’un an déjà.

D’après l’ONU, l’Afrique de l’Ouest est devenue, ces dernières années, une plaque tournante du trafic de drogue, le Sahel étant notamment considéré comme « une route principale pour le trafic de résine de cannabis ».

Face à ces phénomènes, les pays ouest-africains ont privilégié ces dernières années, la mise en commun de leurs efforts à travers notamment le partage de renseignements, la multiplication d’exercices militaires conjoints ou encore la création de la force G5 Sahel.

« Bien que la sécurité régionale soit au centre de l'exercice, les leçons apprises et partagées lors de Flintlock auront des effets durables au-delà de l'Afrique du Nord et de l'Ouest. Les acteurs malveillants et les terroristes qui cherchent à étendre leur influence ici menacent également la stabilité dans le monde entier », précise la note d'information de l’Africom.

Rappelons que Flintlock est un exercice qui se tient chaque année. Instauré en 2005, il est le premier et le plus grand exercice d'opérations spéciales de U.S. Africom.

Ceux qui importent le terrorisme en Afrique sont les mêmes qui mettent en place des exercices militaires pour combattre le terrorisme. Et en plus, ils impliquent toujours les pays qui ne sont pas directement concernés par le terrorisme. À l’instar du Cameroun qui est en guerre direct avec des séparatistes anglophones qui se sont ralliés à Boko Haram et Daech et compagnie.

Quel est réellement le but de ces exercices militaires ? Montrer la capacité militaire déployée dans la zone. Mais c’est également l’occasion de jouer la carte de la dissuasion. Mais dans ce cas, avec les nombreux exercices militaires qu’il y a déjà eu dans la région, cela a dissuadé les terroristes ou les pirates maritimes ? Alors, la carte de dissuasion viserait qui dans ce cas-ci ? Un bloc de l’Est qui prend de plus en plus de place dans la région. La Russie, l’Iran, la Chine sont visiblement les principaux pays extra-continentaux à être visés par ce genre d’exercice.

Mais visiblement, ces exercices viseraient aussi certains pays africains, comme le Mali, le Burkina Faso, la Guinée-Conakry.

Étant donné que les pays occidentaux ont du mal à se déployer dans les pays du Sahel suite aux nombreux soulèvements des populations qu’il y a eu contre justement les présences militaires occidentales dans la région, il est clair que ces pays colonisateurs tentent des démonstrations de la sorte.

D’après ce qu’on a pu constater, les populations sahéliennes ne sont pas impressionnées par les déploiements massifs militaires des Occidentaux. Par exemple, au Burkina Faso et au Niger, lorsque la population a bloqué le convoi militaire français, des drones, un avion de chasse Mirage-2000 ont fait des passages au-dessus de la population, ce qui ne les a pas fait fuir.

 

2.

Le Mali est loin d’être isolé comme le prétendent les médias occidentaux.

L’art consommé de vivre ensemble la permanence des liens familiaux, socio-économiques et culturels au moment où le Mali est frappé au cœur et à la tête par les sanctions économiques et financières de la Cédéao seulement dans le but de faire plier les autorités maliennes car ils suivent les directives du peuple et non les leurs.

Les ports de Dakar et d’Abidjan avaient tout pour séduire les opérateurs maliens. Avec les sanctions de la Cédéao la situation a complètement changé, au profit de Conakry. Suite au coup d’État de 1999 survenu en Côte d’Ivoire, puis la scission du pays en deux entités en 2002, un basculement du fret s’est opéré en faveur du port de Dakar et surtout de nouvelles options, les opérateurs maliens cherchant dès cette époque à développer le transit par le Togo (Lomé) ou le Ghana (Tema, Takoradi). La liaison avec la Côte d’Ivoire prenant le dessus sur celle du Sénégal dans les années 1990, en raison des problèmes d’exploitation rencontrés sur la voie ferrée.

Les sanctions économiques et financières ont davantage révélé l’émergence des axes en provenance de Nouakchott et de la Guinée – le plus court et le plus prometteur-. Et il est fort aisé d’observer, à la fois une continuité dans le vivre ensemble de part et d’autre de la frontière artificiellement créée par le colonisateur français, la permanence de liens familiaux, socio-économiques et culturels. Le Mali et la Guinée, « deux poumons dans un corps » que la frontière de papier n’empêche point de se soutenir surtout au moment où l’un a la tête dans l’eau.

L’opportunité était offerte mardi au ministre malien de l’Economie et des Finances, Alousseyni Sanou, de magnifier ces liens ancestraux dès l’entame de la troisième rencontre bilatérale des administrations douanières. « Comme vous le savez, et à juste titre, les peuples de Guinée et du Mali sont un seul peuple dont les territoires ont été séparés au gré des vicissitudes de l’histoire. Le contexte actuel nous rappelle notre communauté de destin, à un moment où nos peuples cherchent à prendre totalement en charge leur destin ».

Les responsabilités de la douane sont en nette évolution. Dans le monde, les administrations douanières sont allées au-delà de leur rôle de premiers percepteurs de recettes pour le gouvernement. Parmi leurs responsabilités, les administrations douanières sont désormais censées assurer la sûreté contre la menace du terrorisme international en renforçant la sécurité des chaînes logistiques internationales. Les accords internationaux et les documents d’informations sur la sûreté de la chaîne d’approvisionnement, des conseils minutieux, ainsi que des exemples de bonnes pratiques en matière de coopération avec les opérateurs économiques afin de sécuriser la chaîne d’approvisionnement, tout en facilitant le commerce, maintenant ou améliorant les contrôles, et en protégeant les recettes.

Enfin, un risque de bouleversement réel n’est pas exclu avec éventuellement avec une volonté affichée de « faire de Conakry l’un des principaux ports de desserte du Mali ».

Les deux pays ont créé en 1987 un portefeuille complet d’instruments et d’outils pour la promotion de la coopération entre les administrations des douanes :Convention d’assistance administrative mutuelle, Protocole d’accord sur les facilités réciproques en matière de transit, Accords de coopération en matière de transport et de transit maritime. Accord sur l’utilisation du port de Conakry qui ont« revisité » deux jours durant à Bamako afin d’« allier à la fois sécurité et facilitation, en adoptant les règles et meilleures pratiques douanières dont le fondement se trouve dans les dispositions des instruments et accords des organisations internationales communes, notamment l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) »a détaillé Amadou Konaté, Directeur général des Douanes maliennes.

Autant de leviers sur lesquels appuyer pour conférer plus d’attractivité au port de Conakry. En guise d’illustration, « de 2016 à 2020, la part des importations du Mali qui transitent par le port de Conakry n’ont représenté que 1,54% des importations globales, pour une valeur d’environ 257 milliards de francs CFA sur la période » a-t-il précisé avant de terminer sur cette réflexion plein d’espoir : « Les frontières séparent les Douanes rapprochent » qui a servi de thème à la Journée internationale des Douanes.

Le Directeur général des Douanes de la Guinée, le colonel Moussa Camara, a rehaussé par sa présence l’éclat de l’événement. En des mots simples, mais pleins de signification, il a remercié les autorités maliennes pour la qualité de l‘accueil réservé à sa délégation. Avant d’exhorter les deux administrations douanières à se serrer les coudes en vue de relever le défi de la sécurité et de la mobilisation des recettes.

De plus, la collaboration entre les Douaniers maliens et guinéens date de plusieurs années et s’est traduite par plusieurs rencontres dans les deux pays. C’est dans ce cadre que les gabelous des deux républiques sœurs sont en conclave à Bamako depuis ce mardi 8 février 2022 pour une réunion de 48 heures. L’objectif de la rencontre vise à donner un coup d’accélérateur à la coopération économique entre les deux pays en cette période où le Mali connaît des difficultés à cause de l’embargo de la CEDEAO.

La crise ne sera pas résolue par l’organisation d’une élection sans réformes préalables d’un système politique dysfonctionnel. Dans la vie des citoyens maliens, la question de la sécurité est primordiale. C’est une ressource indispensable à la vie quotidienne qui permet à l’individu et à la communauté de réaliser ses aspirations.

Sur une matière aussi aride que la sécurité, le Premier ministre a brossé un tableau plein d’optimisme. Les échos de la situation sur le terrain rassurent sur les moyens engagés et le moral des troupes au combat. Les victoires se succèdent. Et Maïga en a profité pour donner des coups d’épingle à ceux qui s’accrochent à l’idée que les élections sont une panacée. « À l’élection d’IBK, on avait une insécurité résiduelle au nord du pays. Mais sept ans après, 80 % du territoire national étaient envahis par des groupes terroristes…

Donc à ramener tout à des élections, c’est un faux diagnostic… C’est ainsi que nous créons les conditions pour que le président de la République qui sera élu soit à l’abri des surprises. Aussi, notre souci, c’est de faire en sorte qu’à la fin du processus de transition, qu’on organise des élections avec moins de contestations. Aussi, nous voulons réformer l’armée, résoudre les grands problèmes de sécurité, réarmer moralement et matériellement… Afin que le futur président n’ait plus qu’à s’occuper que des questions de développement ».

Et contrairement à ce que rapporte les médias mainstream, le pays est bel et bien en train d’avancer dans cette voie. D’ailleurs, récemment, ce n’est pas par hasard qu’un journaliste de Jeune Afrique a été chassé du pays. Dans un communiqué publié ce mardi 8 février 2022, ‘’ Jeune Afrique’’ (un magazine français) a fait savoir que Benjamin Roger, le journaliste français a été expulsé par les autorités maliennes. Pour avoir reçu la note d’expulsion du journaliste, ’Jeune Afrique’’ a dénoncé ladite décision, indiquant qu’elle est « infondée et nuit à la liberté d’accéder à l’information ». L’accès à l’information c’est une chose, mais le traitement de l’information s’en est une autre. À quoi sert l’accès à l’information si après c’est pour pondre n’importe quoi sur la toile et faire passer le Mali, son peuple et son gouvernement pour des ignorants ou des gens avides de pouvoir ?

Ce n’est pas la première fois que des journalistes travaillant pour les médias mainstream rencontrent des problèmes en Afrique. Et ça, c’est une réalité, la chasse au journaliste fait également partie du combat contre le néocolonialisme. Les Africains savent pertinemment cela.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV