Télécharger 📥 Podcast 🎧
Au Mali, les militaires occidentaux commencent réellement à transpirer pour leur sort. La France et l’ONU tremblent et cette tremblote touche également les alliés occidentaux. Les soldats allemands réfléchissent à fuir le Mali.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Éthiopie : l’aveu de défaite des rebelles
En Éthiopie, la guerre contre les rebelles du TPLF approche de la fin à grande vitesse, une défaite maquillée par un « retrait stratégique ».
Comme le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed l’avait annoncé il y a quelques jours, la guerre touche bientôt à sa fin.
Les forces armées éthiopiennes ont réussi à renverser l’équation du terrain en leur faveur, en mettant fin au danger menaçant la capitale, Addis-Abeba, et en lançant une contre-attaque contre les forces tigréennes.
L’armée éthiopienne a pris le dessus sur la guerre contre les rebelles terroristes du TPLF, réalisant des progrès sur plusieurs fronts. La prise de contrôle sur l’ensemble du territoire de l’Amhara au nord du pays, deux semaines après avoir récupéré le territoire des Afar au nord de l’est.
Selon les observateurs, les achats de matériel militaire à l’Iran ou encore à la Russie ou la Turquie ont également contribué à faire pencher l’avantage aux militaires éthiopiens, leur infligeant des pertes considérables, et les incitant à se retirer de nombreux sites des deux régions. Les dirigeants du front ont prétendu que ce retrait était stratégique, sans véritable défaite sur le terrain. Pourtant, pendant leur retraite, ils détruisent de nombreux biens publics comme des hôpitaux. Un comportement qui reflète plus une défaite qu’un repli « stratégique ».
Abiy Ahmed, fort de l’alliance qu’il a nouée à la fois avec l’Érythrée et d’autres pays de la région, a réussi à rappeler rapidement ses forces de Somalie, et les forces érythréennes ont soutenu également l’Éthiopie dans le combat. Quant à Djibouti, il a annoncé son refus de permettre à toute force étrangère d’attaquer Addis-Abeba depuis son territoire, ce qui a permis aux forces éthiopiennes de concentrer leurs efforts sur un seul front.
Au milieu de cela, une position chinoise remarquable a émergé, mise en évidence par la visite du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, à Addis-Abeba au début du mois, dans le cadre de la première visite d’un responsable étranger en Éthiopie depuis le début des combats en novembre 2020. Lors de ses entretiens avec des responsables là-bas, Wang a souligné le rejet par Pékin de toute tentative d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Éthiopie, et son soutien au gouvernement d’Abi Ahmed, dans un message clair de la Chine qu’elle se tiendra aux côtés de son allié et ne se contentera pas de perdre son ancrage dans la Corne de l’Afrique, où il met en œuvre de nombreux projets partagés avec l’Éthiopie. Outre le soutien chinois, le gouvernement d’Abi Ahmed a sollicité l’aide d’autres acteurs internationaux et régionaux, comme l’Iran, la Russie ou la Turquie, parallèlement à son ouverture publique du pays pour attirer les producteurs d’armes non occidentaux, ce qui a contribué à l’efficacité de son armée.
La guerre touche à sa fin, ce qui reflète également l’échec des partisans des rebelles, à savoir Washington et les médias occidentaux.
2. Mali : après la France, l’Allemagne fuit ?
Au Mali, les militaires occidentaux commencent réellement à transpirer pour leur sort.
Que se passe-t-il au Mali ? La France et l’ONU tremblent et cette tremblote touche également les alliés occidentaux. Les soldats allemands réfléchissent comme la France à se redéployer ailleurs ou même à partir du Mali.
Berlin ne l’exclut pas, et la cause évoquée par le ministre allemand de la Défense, la situation sécuritaire au Mali.
« Nous devons maintenant aussi examiner si l’entraînement des soldats maliens pourrait se dérouler ailleurs, dans un endroit qui soit plus sûr pour nos soldats. La sécurité de nos soldats passe avant tout », a déclaré à la presse allemande la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht.
Celle-ci n’a toutefois pas donné de détails sur le pays qui pourrait accueillir le millier de soldats de la Bundeswehr présents au Mali dans le cadre de la Minusma et de l’EUTM, la mission européenne de formation militaire.
Christoph Hoffmann, député du parti libéral membre de la coalition gouvernementale au pouvoir, laisse entendre que cette relocalisation ne se fera pourtant pas de manière unilatérale.
« L’Allemagne ne peut pas décider elle-même, c’est toujours en coordination avec les autres partenaires. Mais la sécurité de nos soldats est un thème très important en Allemagne. C’est bien clair pour le public, d’où les propos de la ministre », explique le parlementaire du FDP.
Cette déclaration de la ministre survient alors que la chargée de la Défense au Parlement allemand pointait du doigt récemment un manque d’équipements de l’armée allemande au Mali.
Amadou Maïga, membre du Conseil national de transition ne comprend pas cette éventualité d’un départ de l’armée allemande.
« S’ils quittent le Mali, ils vont peut-être aller dans un autre pays du Sahel. Mais je pense que la sécurité, aujourd’hui, est la même partout au Sahel : il n’y a pas de sécurité dans le Sahel. Le Mali est l’État-modèle, l’État type qu’il faut pour pouvoir sortir de tout ça », note Amadou Maiga.
La déclaration de Christine Lambrecht survient alors que des informations font état de contacts entre Bamako et Moscou.
Berlin est opposé à cette éventuelle coopération. Même si le chef de la diplomatie malienne a nié sur nos ondes tout contrat avec Wagner, les occidentaux continuent de parler de cette coopération qui, soit dit en passant, est devenue un bon prétexte pour maquiller l’échec des occidentaux face au peuple du Sahel et leur gouvernement.
Le député Christoph Hoffmann rappelle ainsi que la présence russe serait un problème pour Berlin, comme pour Paris :
« Cela pose un problème pour nous, tout comme pour les Français qui disent qu’ils ne peuvent pas faire de missions à côté des soldats de Wagner. Pour moi, c’est clair, le gouvernement allemand doit continuer à parler avec le gouvernement malien. »
Alors que le contingent français de Barkhane a annoncé la réduction de ses effectifs au Mali, Bamako a par ailleurs accepté la semaine dernière le déploiement d’un millier de soldats supplémentaires tchadiens au sein de la Minusma, « afin de faire face aux menaces ».
Cela dit, la Minusma sera surveillée de près.
Après le refus du gouvernement malien que l’ONU augmente ses effectifs militaires au Mali, le Gouvernement malien vient de créer un comité de suivi du mandat de la Minusma. Autrement dit, il s’agira pour le comité présidé par le chef du Gouvernement, Choguel Kokalla MAIGA de surveiller de très près, les actions menées au cours de son mandat.
C’est en considération de l’Accord de siège entre le Mali et les Nations unies sur l’installation de la MINUSMA que le Gouvernement a procédé le 10 décembre dernier à la création du Comité stratégique de Suivi des mandats de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali. Pour mener ses activités, le comité est constitué d’un Conseil d’Orientation (CO) et d’un Comité technique de Suivi des activités de la MINUSMA (CTS). Selon ses attributs, le Conseil d’Orientation est l’organe délibérant du Comité Stratégique de Suivi. Il assure le contrôle des travaux du Comité Stratégique de Suivi et oriente l’ensemble des activités et programmes du Comité Technique de Suivi.
À ce titre, il examine et approuve les conclusions et les suggestions du Comité Technique de Suivi. L’organe suprême est le Conseil d’Orientation qui est conduit par le Premier ministre.
Une initiative qui serait non seulement bien utile pour le Mali et l’Afrique en général, mais elle fait également fuir tout le monde.
Si les soldats allemands croyaient venir dans un pays en paix ou il ne se passe rien, ils se sont visiblement trompés. Ce qui nous amène à nous demander pourquoi alors l’Allemagne a envoyé un millier de militaires, si Berlin a peur que ses soldats ne soient exposés au danger.
Bref, on va dire qu’ils font partie de la Minusma et qu’ils s’occupent de la formation des soldats maliens et qu’ils ne sont pas censés se battre. Avec cette surveillance de l’État malien sur les Occidentaux, ils ne pourront plus mener à bien leur mission d’occupation du pays et donc se permettre de faire ce qu’ils veulent.
Si les pays africains commencent à surveiller de près les contingents militaires occidentaux, ils seront obligés de prendre la poudre d’escampette plutôt que l’État malien n’affiche pas au monde entier ce qu’ils font réellement sur le terrain.
3. Annulation de la visite de Macron au Mali
Analyses de Banda Kani.
Monsieur Banda Kani, commente l’annulation de la visite de Monsieur Emmanuel Macron au Mali, dans une émission télévisée de la chaîne Afrique Média.
« La France est tombée ! La France n’a plus de président, la France n’a plus de diplomatie, la France n’est plus un État ! Et ça fait longtemps que je vous interpelle sur la santé mentale de Monsieur Macron ! »
Écoutons l’analyse du président Banda Kani.