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Zoom Afrique du 15 décembre 2021

Zoom Afrique du 15 décembre 2021

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Au Mali, assassinat extra-judiciaire, bavure, vengeance, décidément la France continue d’accumuler les dossiers.

Actualité en Afrique :

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Analyses de la rédaction :

1. Burkina Faso: Paris tente d'enchainer le Burkina ?

Au Burkina Faso, la France tente de prendre position après avoir été éjectée du Mali.

Avec le retrait des forces d’occupation française de certaines zones dans le nord du Mali, et dernièrement de la base de Tombouctou, visiblement Paris cherche à se redéployer et à se réorganiser ailleurs. Outre le Niger, la France cherche maintenant à passer la corde au cou du Burkina Faso qui reste un pays très dangereux à ses yeux vu le grand soulèvement de la population contre la présence française au Sahel.

Le président burkinabé Roch Kaboré a poursuivi ce mardi, les discussions avec la France sur le cadre de coopération militaire franco-burkinabè. Entamés lundi 13 décembre avec l’ambassadeur de la France à Ouagadougou, Luc Hallade, les échanges ont continué aujourd’hui avec les Forces Barkhane et Sabre.

Les discussions sont consacrées à la situation sécuritaire au Sahel et principalement au Burkina Faso. Elles visent à s’accorder sur les axes de coopération avec les Forces françaises opérant directement dans l’espace sahélien, ainsi que sur les conditions et modalités de leur intervention.

L’objectif clairement défini de ces concertations est d’accroître l’efficacité des interventions militaires dans la lutte anti-terroriste par une meilleure synergie. Comme à l’occasion de la séance de travail du lundi 13 décembre, c’est l’ambassadeur de France qui a conduit la délégation française. Les ministres burkinabè en charge de la défense et de la sécurité, ainsi que la haute hiérarchie militaire avec à sa tête le chef d’état-major général des armées ont également pris part à la rencontre aux côtés du président Roch Kabore.

Lundi, les deux parties ont examiné les axes de coopération possibles pour plus d’efficacité de la réponse militaire face au terrorisme. « J’ai eu ce matin une séance de travail avec l’ambassadeur de France au Burkina Faso Luc Hallade, accompagné d’une délégation d’officiers généraux français. Nos échanges ont porté sur le renforcement de la coopération entre nos deux pays, pour plus d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré lundi, le président Roch Kabore. L’ambassadeur français était accompagné du directeur Afrique du Quai d’Orsay Christophe Bigot, et d’une délégation d’officiers généraux français.

Le 11 décembre dernier à l’occasion de son entretien radio-télévisé, le président du Faso avait annoncé pour « bientôt » la tenue de cette rencontre pour dit-il « définir le cadre dans lequel nous allons travailler avec la France ».

Selon certaines sources fiables, la France tenterait de passer la corde au cou du Burkina Faso et de son président. En d’autres termes, l’ambassadeur français voudrait gouverner le Burkina et donc changer le pays en base militaire grandeur nature.

Voici l’offensive de Paris contre le soulèvement qu’il y a dans le Sahel.

Le destin des pays d’Afrique est entre les mains du peuple et de personne d’autre. Si le peuple décide que la France doit arrêter ses ingérences et mettre fin à sa présence, elle n’aura d’autre choix que de se plier. Le peuple burkinabé montre de plus en plus sa position quant à la France néocolonialiste et méprisante envers le continent africain. Un soulèvement implique la participation de l’entièreté de la population. Les Burkinabés montrent de plus en plus qu’ils ne laisseront jamais le Burkina Faso entre les mains d’un pays occidental.

 

2. Éthiopie: l'Afrique doit faire partie du Conseil de Sécurité de l'ONU!

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères (MoFA), l'ambassadeur Dina Mufti a discuté hier lors d'un point de presse de la récente demande faite par l'Union européenne d'une session spéciale sur l'Éthiopie au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. Il a déclaré : « Malgré les efforts du gouvernement éthiopien pour mettre en œuvre les recommandations formulées par l'équipe d'enquête conjointe, la réunion du Conseil des droits de l'ONU à Genève est une situation déconcertante et étonnante », a-t-il ajouté, « Parmi les 52 pays signataires pour discuter des problèmes de l'Éthiopie, il n'y a pas un seul pays africain. Cela montre clairement à quel point l'Afrique a grand besoin d'un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous continuerons à nous battre pour gérer les problèmes africains avec des initiatives dirigées par les Africains. »

L'ambassadeur a également évoqué la diplomatie politique, la situation humanitaire dans le pays, la guerre en cours et les pressions de la communauté internationale sur l'Éthiopie. Discutant de la récente visite du conseiller d'État et ministre des Affaires étrangères de Chine, Wang Yi, en Éthiopie le 1er décembre 2021, le porte-parole a qualifié la visite de "réussite diplomatique", citant que le pays subissait des pressions indues de la part de la communauté internationale. Il a déclaré : « L'Éthiopie continuera à renforcer ses relations bilatérales avec la Chine.

L'ambassadeur Dina a répondu aux questions concernant les avertissements de voyage émis par plusieurs ambassades basées à Addis-Abeba, avertissant leurs citoyens de partir immédiatement. « Le gouvernement éthiopien a demandé des explications à certains des ambassadeurs. Certains d'entre eux ont été réprimandés bien que nous ne divulguions pas de telles affaires à des fins diplomatiques », a-t-il déclaré.

Le porte-parole a exprimé sa déception face à la performance du chef de l'Organisation mondiale de la santé. Il a déclaré : « Le TPLF a détruit et pillé de nombreuses cliniques, hôpitaux et établissements de santé dans le pays, en particulier dans les régions d'Amhara et d'Afar. Son silence à ce sujet montre à quel point il est irresponsable. »

L'ambassadeur a critiqué l'acheminement de l'aide humanitaire en Éthiopie : « Le Programme alimentaire mondial semble avoir été très réticent lorsqu'on lui a demandé d'aider 8,3 millions de personnes qui souffrent de la faim dans les régions d'Amhara et d'Afar alors qu'il travaillait de manière agressive dans la région du Tigré. Les communautés internationales ont clairement manifesté un double standard.

Des vérités qui doivent être relayées partout dans le monde. On comprend pourquoi le gouvernement éthiopien ne facilite pas l’accès aux aides humanitaires provenant d’ONG ou de l’ONU vers la région du Tigré. En rappel, c’était en décembre 2020, lorsque les autorités éthiopiennes ont déclaré que des militaires avaient ouvert le feu sur une équipe de l'ONU au Tigré et rappelé que l'accès humanitaire à la région, privée d'approvisionnement depuis plus d'un mois en raison d'un conflit, était soumis au feu vert du gouvernement.

Cette équipe de l’ONU se trouvait dans une zone où elle n'était pas censée se rendre et a forcé plusieurs barrages, avait alors expliqué le porte-parole de la cellule de crise gouvernementale pour le Tigré, Redwan Hussein. Addis Abeba connaît le système utilisé par l’ONU et ses alliés pour réapprovisionner les terroristes en Afrique.

Durant toute la durée du conflit, l’ONU et les États-Unis ont mis la pression sur le gouvernement éthiopien pour laisser un libre et un total accès au territoire éthiopien pour l’acheminement de l’aide humanitaire, en omettant toujours, qu’Addis Abeba envoyait déjà de son côté de l’aide humanitaire, et que c’est l’une des raisons pour laquelle, il n’y a pas eu de famine, comme le prétendait la Communauté internationale. Ce qui a embêté l’ONU et Washington.

Mais le plus important ici, c’est que dans un continent aussi grand et aussi peuplé que l’Afrique, et surtout, où il y a le plus de conflits armés, il n’y a toujours pas une voix et un siège permanent le représentant au Conseil de sécurité de l’ONU. Cette hypocrisie doit prendre fin. Actuellement, ce Conseil de sécurité ressemble plutôt à une conférence de Berlin, et cette ère est révolue. L’Éthiopie fait la demande, mais évidemment, l’effet domino tant redouté par les Occidentaux se mettra en place, et c’est l’entièreté du continent qui fera la demande. Ce n’est pas à l’Occident de décider pour l’Afrique, c’est seulement les Africains qui le peuvent et qui en ont la capacité et la volonté.

 

3. Mali: Barkhane et ses exécutions extra-judiciaire!

Au Mali, assassinat extra-judiciaire, bavure, vengeance, décidément la France continue d’accumuler les dossiers.

Les soi-disant « bavures » comme celle commise en janvier dans le village de Bounti au Mali, lorsque des Mirage-2000 ont bombardé un mariage, qui selon la version de Barkhane était une réunion de terroristes, les 6 jeunes chasseurs dont parmi eux des mineurs, ou encore les nombreux autres cas qui n’ont pas fuité sont toujours restés impuni. Mais maintenant, on parle surtout d’assassinat extra-judiciaire.

Samedi dernier, une frappe de Barkhane, dans le nord-est malien, a fait deux victimes. La première, Eghlass Ag Babaye, est membre du Comité de suivi de l’accord de paix, entre Bamako et le Mouvement national de libération de l’Azawad. L’autre victime est un jeune de 16 ans. Les deux victimes du bombardement français étaient sur la route vers Kidal. Ag Babaye se déplaçait à Tinzawatène pour préparer le congrès du Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).

Une attaque que le HCUA et la CMA condamnent et décrivent comme un « assassinat extrajudiciaire ». Pour rappel, le HCUA est l’organe responsable du cessez-le-feu entre les Touaregs dans l’est malien, une région qui leur a été déléguée par les troupes françaises depuis le début de son arrivée au Mali.

En 2015, la CMA avait signé l’Accord d’Alger, un accord de paix négocié par les services de renseignement algériens.

Entre Bamako et l’Azawad, la paix tient pour le moment. Surtout que depuis l’arrivée au pouvoir du président de la Transition Assimi Goïta, le CMA a été représenté à chaque événement politique, et les responsables ont été reçus par le président de la transition à plusieurs reprises.

Une semaine plus tôt, sept combattants du HCUA ont également été assassinés par des hommes armés à Gao. Des assassinats imputés aux « terroristes de Daech », qui pour rappel sont les mercenaires des Occidentaux selon un ancien membre fondateur du CMA.

Les assises nationales de la refondation devaient cimenter la paix entre Bamako et l’Est malien, entre le 27 et le 30 décembre prochains. Un autre processus de paix mis à mal par le bombardement français. En effet, le HCUA était, depuis avril, en train de fixer les modalités d’une paix entre le CMA et trois groupes Touaregs dissidents. Le genre de paix qui n’arrange pas la France, qui doit continuer de créer des conflits intercommunautaires et surtout interreligieux, dans le but de maintenir les divisions au sein des Maliens.

Du côté de l’état-major français, il reconnaît qu’une frappe de Barkhane « a bien eu lieu » samedi dernier. L’armée française accuse cependant les deux victimes d’être des « proches de Sidane Ag Hitta », un lieutenant du groupe terroriste d’Iyad Ag Ghali.

Paris rode son discours, en précisant également que l’assassinat était le fruit d’une confrontation entre les deux victimes et des troupes françaises au sol. Un récit réfuté par le HCUA. « On ne sait pas si c’est un drone ou autre chose, mais c’était une frappe aérienne. Le véhicule et les corps étaient complètement calcinés », a déclaré Almou Ag Mohamed, le porte-parole du groupe.

Pour rappel, l’aviation de Barkhane est accusée de plusieurs massacres de civils depuis le début de sa mission d’occupation du Mali, comme le bombardement d’un mariage et celui d’un groupe d’adolescents. Deux crimes documentés par l’ONU, et que le gouvernement français nie encore, ce qui fait que ces crimes restent encore impunis. 

Aussi, Barkhane avait bombardé des membres de groupes armés dans le cercle de Niono en juin, ce qui a mis fin à l’accord de paix de Niono, entre l’armée malienne et les chasseurs Dozos, et d’autres ethnies maliennes. Il faut rappeler que ces accords de paix ont été signés entre Maliens, et la France et d’autres États étaient tenus à l’écart.

Un contexte qui montre encore une fois que la France fait son possible pour saper non seulement les efforts de paix entre les Maliens, pour éviter qu’ils s’unissent, mais également, grâce à ses mercenaires terroristes, elle continue d’attaquer les parties du Mali pour maintenir le pays sous pression, et surtout, le gouvernement de Transition.

Malgré ces tentatives, le Mali continue de rester uni pour libérer le pays de ces plans sournois. Le 20 décembre, les présidents français, Emmanuel Macron et malien Assimi Goita, vont se rencontrer en face à face. Une rencontre qui sera certainement décisive pour l'avenir du Mali.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV