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Et si le soi-disant blocage "nucléaire" que l'E3 n'était qu'un piège?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le conseiller émirati à la sécurité nationale, cheikh Tahnoun ben Zayed (g) reçu par le secrétaire du Conseil suprême iranien de sécurité nationale, l'amiral Ali Chamkhani à Téhéran, le 6 décembre 2021/IRNA

Trop d’optimisme tue l’optimisme : le Monsieur Sécurité de l’émir Bez Zayed, dont avions et drones continuent à l’heure qu’il est, à massacrer les civils yéménites à Taëz même si par la force des choses les mercenaires pro Emirats ont fini très récemment par débarrasser les rives de Hudaydeh, aussitôt repris par Ansrallah et ce, pour focaliser exclusivement leurs efforts d’occupation et de "sionistation" du sud du Yémen à Soccotra ou encore à Mayyun où Américains Israéliens et Otaniens travaillent main dans la main depuis des mois pour en faire des bases d’écoute et d’espionnage anti Résistance  de façon à couper le corridor maritime anti sanction Iran-Syrie-Liban dont la prolongation va même jusqu’au Venezuela aux Caraïbes, et bien Tahnoun Ben Zayed a été accueilli hier à Téhéran par son homologue iranien.

Trop d’analyses vont dans le sens d’un rebattement des cartes des alliances au Moyen Orient où Ben Zayed, tenté comme à son époque le sultan Erdogan par « problème zéro  avec les voisin, s’intéresserait à reprendre avec la Turquie, à coexister pacifiquement avec l’Iran, à se remettre avec la Syrie, tout en continuant à aimer et chérir Israël. Mais est-ce possible ? Ou ce qui revient au même peut-on croire à une reconfiguration effective des alliances qui tendrait à marier une chose et son contraire ?

En effet ce à quoi on assiste en ce moment même au Moyen Orient dont le ciel a vomi l’US Air Force sous les coups assassin des drones et des missiles de la Résistance, et dont les mers et les détroits ont prouvé comment ils pourraient rendre la vie insupportable à l’US Navy et Cie, leurs ports, non sur , aux cargos sionistes, semble être un méga piège tendu à l’Iran, lequel a définitivement  opté pour l’Est et que rien ne peut affaiblir à moins qu’il se distance de ses alliés.

Il y a peu s’est tenu à Washington une haute réunion US/Israël pour la sécurité militaire et politique et les membres du comité ont estimé que la plus grande menace pour Israël, en plus de l'Iran et ses réacteurs nucléaires, et peut être même plus qu’eux  étaient les groupes de Résistance tels que le Hezbollah au Liban et les Hachd en Irak, Ansarallah au Yémen et la Résistance palestinienne à Gaza et en Cisjordanie et en Palestine historique.

C'est ce que croient la plupart des généraux de l’armée israélienne dans la mesure où l’Épée de Qods a montré à quel point il est facile d’anéantir en moins de 11 jours une machine de guerre comme Israël, gros de plus de 70 ans d’injection en dollars.  l'un des généraux, dixit la presse sioniste, a même dit qu'Israël ne pouvait pas faire face à une guerre à trois fronts : “Israël peut affronter un ou deux fronts, mais en cas d'ouverture d’un troisième fronts, les coûts en seront trop importants pour Israël.. ».

Et bien ce général ment puisque la méga bataille balistique de mai a bien démontré que l’entité n’est même pas foutu, quel que soit sa réserve de GBU, de JIDAM, de F-35 affronter un de ces multiples fronts. La solution? De deux choses une : soit que les Etats-Unis abandonnent à leur sort les colons sionistes, ce qu’ils sont entrain d’insinuer avec ces ridicules querelles de clocher Israël/US ou CIA/Mossad autour du nucléaire iranien, soit qu’ils prennent le bœuf par les cornes et à défaut de pouvoir désarmer l’Iran, le dépouiller de ses missiles et drones, ils cherchent à affaiblir ses alliés.

C’est ainsi que les pilotes américains de la flotte de guerre de Ben Salmane ont mené en 35 jours, pas moins de 1000 raids aériens contre le Yémen, ou qu’en Irak, et sur fond d’un discours centré sur la dissolution des Hachd, une première attaque terroriste depuis des mois voire des années fait aujourd'hui même des dizaines de morts et de blesses à Bassora, ou qu’en Cisjordanie  les Sionistes tuent les palestiniens à distance zéro et qu’au Liban, l’axe US/OTAN cherche, après la méga déculottée dit "pétroliers iraniens",  à faire remonter l’armée libanaise contre le Hezbollah et opérer un coup d’état militaire avec en toile de fond le désarmement du Hezbollah. Mais l’Iran va-t-il être leurré? Celui de Raïssi jamais.

A Vienne où le nucléaire iranien intéressait visiblement moins les Occidentaux que les missiles et les alliances régionales iraniennes, les négociateurs européens auraient carrément menacé l’Iran à deux reprises. Le ministre des Affaires étrangères adjoint et chef de l’équipe de négociation, Ali Bagheri Kani, a répondu de manière adéquate. Le négociateur européen aurait déclaré qu’Israël se préparait à frapper l’Iran et que l’Europe et les USA ne l’empêcheraient pas indéfiniment si l’Iran ne concluait pas l’accord. Le négociateur européen a également dit à Bagheri que l’Europe pourrait ajouter ses propres sanctions à celle des USA si les négociations de Vienne ne progressaient pas.

Or le chef de l’équipe iranienne aurait répondu avec fermeté en disant que l’Iran ne conseille à aucun pays de le provoquer, car il a le doigt sur la gâchette. Par conséquent, il ne fait aucun doute que l’Iran ripostera immédiatement à toute agression de quelque partie que ce soit, quelle que soit la taille de cet agresseur (une allusion à une frappe d’Israël ou du duo UE-USA).

Il aurait ajouté même que ce n’est pas quelques avions israéliens qui réussiront à détruire le programme nucléaire iranien, hormis quelques cibles. En revanche, l’Iran peut provoquer des destructions dont Israël n’a jamais été témoin auparavant, car l’Iran aura le pouvoir légitime et le droit de riposter. En pareil cas, l’agresseur, que ce soit Israël ou toute autre partie impliquée, regrettera fortement d’avoir déclenché une guerre plus étendue dans la région.

Le continent européen, notamment la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, qui sont signataires de l’accord sur le nucléaire de 2015, n’a pas osé s’opposer aux sanctions unilatérales des USA. Vous – aurait  dit Bagheri à ses interlocuteurs – n’avez pas respecté vos signatures. Par conséquent, vos sanctions unilatérales ne feront pas de différence, car l’Iran se tourne vers l’Orient. Téhéran tient à maintenir de bonnes relations avec l’Europe, mais l’Iran ne se soucie guère de ce que l’Occident fera ou ne fera pas. Nous subissons le maximum de sanctions américaines et croyons qu’il reste peu de sanctions à imposer par l’Europe, puisqu’il n’en reste plus à la disposition des USA . 

Bref que l'Iran de jetterait jamais la proie pour l'ombre. Bagheri est retourné à Téhéran pour des consultations, mais a laissé l’équipe de négociation occidentale derrière lui, avec l’intention de revenir la semaine prochaine muni une autre proposition à soumettre, puisque l’équipe de négociation européenne a rejeté les deux propositions précédentes qu’elle jugeait, ordre US/Israël oblige, inacceptables.

L’équipe de négociation européenne a insisté pour trouver un mécanisme menant à "l’arrêt du programme nucléaire et de l’enrichissement de l’uranium". À aucun moment l’équipe européenne n’a remis en cause les sanctions unilatérales imposées par les USA sous les yeux des signataires occidentaux.

C’est évidemment inacceptable pour l’Iran, car il n’y a aucune garantie que les sanctions ne seront pas réimposées sous un autre nom ou un autre prétexte si l’Iran accepte de revenir à l’esprit de l’accord sur le nucléaire sans garanties futures. De plus, l’Iran ne gèlera pas le développement de son programme d’uranium enrichi tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas d’entente concernant le mécanisme de levée des sanctions et la garantie qu’elles ne seront pas imposées de nouveau.

Et c’est sur fond de ce blocage que le frère de MBZ vient d’arriver à Téhéran car il est désormais clair que le nœud de Gordian “iranien” ne sera tranche sans que l’Iran se dissocie de ses alliés. Mais renoncera –t-il à l’axe de la Résistance?

Ce mardi, à peine quelques heures après la frappe aérienne israélienne contre Lattaquié, un méga convoi militaire US s’est fait sauter à Hassaké là où la Résistance irakienne se bat contre l’empire aux côtés de l’armée syrienne, le PM syrien Meqdad et le secrétaire général du conseil de sécurité suprême iranien, Chamkhani évoquant ensemble comment contrer plus efficacement l’occupation américaine. Au fait la Résistance procède par le haut : l’oncle Sam harcelé, il saura lui même endiguer ses poulains.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV