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La vaste offensive aérienne du 9 octobre de l'armée de l'air US-Israël-OTAN s'est heurtée à une terrible découverte. Laquelle?

Des drones Shahed-171. (Photo d'archives)

Interviewé ce dimanche 10 octobre par Al-Manar, le chef de la diplomatie iranienne,  Amir Abdollahiyan a tiré un constat bien véridique sur l’état dans lequel se trouve Israël : « C’est une prison à ciel ouvert ; il ne peut plus s’étendre vers où que ce soit et ceux qui y vivent s’y trouvent embastillés ».  Et Amir Abdollahiyan ne croit pas si bien dire.  Depuis le 5 octobre, date à laquelle ont atterri à l’aéroport de Tel-Aviv, les coqueluches des armées de l’air occidentales et on pense évidemment aux Anglais, aux Français, aux Allemands, aux Italiens, aux Grecs et évidemment aux Américains, qui la sinophobie ambiante oblige, se sont même fait accompagner, pour participer à un exercice aérien annuel dit « Blue Flag », les milieux proches de la Résistance le voyaient venir. 

Car cette prison à laquelle fait si correctement allusion le MAE iranien n’offre qu’un seul et unique échappatoire, lequel échappatoire ne passe pas en sous-sol, comme ce fut le cas de la spectaculaire évasion de Gilboa, mais forcément via le ciel.  Aussi Personne n’a été dupe quand Israël, en état de faillite géostratégique depuis mai, a réuni l’EuroCom à son chevet pour cette fameuse « Blue flag » qui plutôt que d’être une manœuvre de routine aurait été une opération aérienne anti syrienne d’envergure. Quels ont été ses objectifs ? Toucher les capacités de drone, de missile et de guerre électronique de la Résistance qui en dépit de plus de dix ans de campagne de guerre dans la guerre et ses 10 000 frappes sur un territoire syrien continue à s'accroître de façon exponentielle sous le nez et la barde d’Israël qui ne peut strictement rien. Une capacité qui soit en passant s’étend à la fois vers le front nord avec un Hezbollah doté désormais non plus de missiles tactiques et de drone mais encore d’une DCA capable de détruire drones adverses.

Cette extension n’a pas épargné non plus le front Sud, Gaza dont l’Épée de Qods avec tout ce qu’elle compatit de surprise en termes militaires, continue à faire couler d’encre au sein de l’état major sioniste. Aussi le trio Israël-CentCom-EuroCom avait choisi une liste de cibles très significative: d'abord, l’aéroport de T4 à Homs qu’on sait être le cœur battant de l’armée de l’air syrienne et qui depuis peu tend, soit depuis que la Russie y a cédé la place à l’Iran, tend à se transformer en une base de drone active à la faveur de ces Ababil-3, de ses Mohajer-6 voire même de ces Shahed qui y débarquent à bord des avions militaires russes en provenance de Hmeimim. L’OSDH, vitrine médiatique de MI6, croit même y avoir une petite réplique « Kashan », cette base de drones située au centre de l’Iran où à en croire Gantz, Hezbollah, Ansarallah, Palestiniens et Hachd s’entraînent du matin au soir, rien que pour faire, le jour J, d’Israël et de ses infrastructures une bouché de pain à coup de leurs attaques aux drones. 

Mais T4 n’a pas été l’unique cible : l’axe US-Israël-OTAN s’en est aussi pris à Masyaf, site « soupçonné » d’abriter les usines à fabrication de missiles Fateh-110-M-600 syriens, lesquels missiles, on se le rappelle, ont depuis le mois d’avril fait à plus d’une reprise leur démonstration de force tantôt contre Dimona, tantôt contre Gush Dan et mer morte, tous situés à l’intérieur d’Israël.

Car les médias mainstream ont tenté d’en faire croire au public non averti, les experts, eux ne se sont pas laissé berner par cette fable de « missile SA-5 syrien » (d’une portée tout au plus de 2 50 km) ayant dérapé et percé le ciel d’Israël. En vérité en avril tout comme le 20 août et le premier septembre, les trois missiles qui ont réussi à traverser plus d’une dizaine de sites de DCA israélo-jordanienne, ont été de vrai missiles sol-sol que Damas a tirés, histoire de faire rappeler à la bonne mémoire des Sionistes que Gaza ou le Hezbollah ne sont que deux des trois cotes de ce triangle choc balistique qui étouffe l’entité.

Mais l’opération « Blue flag » a eu une troisième cible à atteindre, celle que représente ces mystérieuses unités de brouillage et de suppression de la Résistance qui agissent souvent en parallèle ou en complémentarité avec les unités de guerre électronique russe mais qui en mai, lors de la grande bataille Israël/Gaza, ont fait preuve d’une redoutable capacité à opérer indépendamment et à mettre sens dessus dessous la DCA multicouche Israël-US-OTAN composée non seulement de dôme de fer, de Fronde de David ou d'Arrow mais encore de THAAD et de Patriot. 

Eh bien ces unités de guerre électronique qui tendent d’ailleurs à couvrir non seulement la Syrie mais encore le sud du Liban et Gaza, vu le nombre de drones israéliens de tout type qui tombent dans leur piège et qui sont « capturés » par le Hezbollah ou encore la Résistance palestinienne, ont été mises au défi à Quneitra, quand sur des dizaines de missiles air-sol furtifs qu’ont tiré les F-16 israéliens, ce 9 octobre, il y a eu quelques « BriteCloud » british, ces brouilleurs autonomes de mémoire radiofréquence numérique censés brouiller les brouilleurs tout comme les radars ennemis.

Mais au-delà de toutes ces cibles à viser, l’opération "Blue Flag" a dû offrir une « solution » ou cet échappatoire qui permettrait à Israël de reprendre le dessus et de restituer sa suprématie aérienne d’antan, « solution » que le commandant en chef du CentCom  McKeznie appelait dès le mois de janvier de tous vœux quand il reconnaissait que l’US Air Force avait perdu sa supériorité au Moyen-Orient et que pour la première fois depuis la guerre de Corée, elle opérait d’égale à égale face aux drones. En quoi consiste à ce stade des choses cette solution ? A en juger le modus operandis des F-16 israéliens ce 9 octobre, elle résiderait à synchroniser chasseur-drone, à réduire le poids d’une action aérienne classique en faveur d’une action aérienne asymétrique. Car ce n’est pas sans raison si le Pentagone a déplacé depuis le mois de mars la quasi-totalité des unités de drones de l’US Air Force du Qatar, dans la nord de la Jordanie, et ce, en soutien rapproché à sa base illégale à al-Tanf en Syrie.

En Jordanie, donc ont décollé en cette nuit de 9 octobre  les MQ-9 US pour venir frapper les positions de la Résistance à Abou Kamal, alors que T-4, Masyaf et Quneitra se trouvaient sous les vagues des missiles Air-sol . Mais puisque la synchronie n’est pas le point fort du camp atlantiste, « Blue Flag » a été une royale déculotté, avec 8 missiles interceptés sur un total de 12 tirés, et un MQ-9 de plusieurs millions de dollars intercepté et abattu par la Résistance à Abou Kamal.

 Pour le reste, cette opération de « rattrapage aérien » ratée à laquelle le « gotha occidental » a pris part, s’est déroulée alors même qu’à T4, intact, continueraient à l’heure qu’il est, à s’entraîner les drones de gamme Shahed, dont le mystérieux "Shahed 171 Simorgh", d’une portée de 4400 km, avec une endurance de 10 heures et un altitude de vol de 36000 pieds… De ce drone Wikipédia écrit : « Il a été vu pour la première fois en mai 2015 et a été diffusé sur la télévision iranienne en octobre 2016 et selon quelques médias iraniens la vidéo de Simorgh montre que il est situé à l'aéroport de Kashan. Il n'y a pas d'utilisation opérationnelle connue du Simorgh et, à partir de 2018, il pourrait avoir été abandonné. Certaines sources rapportent qu'un Shahed 171 a peut-être été abattu lors de l'incident Israël-Syrie de février 2018, mais l'UAV était probablement le Saegheh très similaire ».

Photo: Le Shahed dans le ciel de la Syrie/Tasnim 

C’est donc, toute raison garder, un UAV qui aurait déjà pénétré le ciel d’Israël. C’est aussi le plus lourd jamais fabriqué en Iran susceptible d'atteindre sa masse maximale de 3 tonnes au décollage, avec un minimum de réflexion radar… Or ce Shahed-171 est l’UAV iranien, le seul à avoir déjà « synchroniser » ses opérations avec les Sukhoi syrien.... Alors un échappatoire par le ciel pour Israël, qu'il n'y pense même plus ...  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV