TV

Largué par Biden, boudé par Poutine, le Sultan sur le point d'être mis à la porte de la Syrie..., et de la pire des façons

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan. (Illustration)

Depuis que Milley et Guérassimov, chefs d'état-major US/Russie se sont entretenus à huis clos à New York, il y a comme un semblable de rage difficilement contenu chez  le Sultan : son sort d'agent de l'Empire, et de vecteurs clés de la stratégie du chaos déclenchée par l'axe US/Israël dès 2011 dans la région, a-t-il été scellé?  À la chaîne américaine CBS, il a même donné libre court à cette colère et au risque de se rendre ridicule aux yeux du monde entier, il a hasardé ceci : «... mais ce serait bien si les USA se retirent de Syrie comme ils l'ont fait en Afghanistan ..., et laisser à l'Iran, à la Turquie et à la Russie le soin de s'en occuper...».

Histoire évidemment de légaliser une présence turque dans le Nord syrien que Damas n'a jamais cessé de combattre à titre d'une occupation. Pour les connaisseurs des méthodes du funambulesque Erdogan qui s’apprête d'ici peu à se rendre au Kremlin, ces propos sentent tout bonnement le « sapin stratégique » ou ce qui revient au même, la Turquie frériste d'Erdogan ne présente plus aucun intérêt pour Washington, ce qui veut dire qu'il n'intéresse plus non plus à Poutine. Après une allocution bourrée de flèches anti-russes, marquée surtout par le refus de reconnaître la légitimité des législatives russes « puisque la Crimée n'appartient pas à la Russie » et partant cette menace à peine larvée et brandie sous le nez et la barde du Kremlin comme quoi la Turquie irait intriguer les tartars criméens si elle est poussé vers la porte d'Idlib, le ministre turc de la Défense a tenu à y porter sa contribution en accusant lundi Moscou d'avoir « violé les accords conclus avec Ankara » et « intensifié ses frappes aériennes contre les troupes turques ».

En effet, et depuis des semaines déjà la Russie ne fait plus dans la dentelle. Avia.pro, site militaire russe écrit : 

« Voici la carte des zones d'attaques et de bombardements des forces aérospatiales russes au cours des derniers jours. Nous ne parlons que des frappes qui ont été confirmées par des sources. En réalité, il peut y en avoir 2 à 3 fois plus. Comme le montrent les informations fournies, la partie sud de la province syrienne d'Idlib est soumise au principal bombardement. De multiples frappes sont également appliquées dans la partie ouest de la province d'Alep, ainsi que dans la partie centrale d'Idlib. Ceci, selon les analystes, suggère que c'est dans ces zones qu'il est prévu de lancer une opération militaire offensive des militaires syriens, iraniens, ruses ainsi que des groupes locaux fidèles à la Syrie. » 

Et le site d'ajouter : « Il convient de préciser qu'en plus des frappes dans le nord-ouest de la Syrie, des avions militaires russes frappent activement dans le nord de la Syrie, tuant chaque jour des dizaines de terroristes pro-Turquie. Et puis les Kurdes avec qui la Russie négocie en ce moment même pourront rallier cette vaste opération de libération du nord de la Syrie. Erdogan pourra difficilement tenir surtout que les Russes se sont mis aussi à lancer des drones ZALA Lancet 3 à l'assaut des position des terroristes à Idlib munis de bombes et munition vagabonds, ce qui rendra leur tâche infiniment plus difficiles. »

La situation paraît plus que désespérée pour une Turquie dont le chef du renseignement a été violemment repoussé par Assad qui refuse catégoriquement de le recevoir, puisque la Syrie « ne négocie avec aucune force d'occupation ». 

D'où ces manifestations quelque peu débiles de la colère du Sultan. Dans la nuit de 27 à 28 septembre, la base aérienne de Hmeimim à Lattaquié a été prise pour cible à deux reprises par les drones turques tirés depuis Idlib tandis que les terroristes pro-Erdogan d'Idlib sur le dos de qui ce dernier a monté tout un fond de commerce aux juteux profits à percevoir non seulement au Moyen-Orient mais encore en Afrique du Nord ou dans le Caucase, ont sorti leurs armes anti-avions pour tirer contre les avions russes, des MIM-23 HAWK que le Sultan avait envoyé à Idlib en 2020, histoire de faire taire les avions russes. Deux hélicoptères russes ont ainsi été visés à Tel Tamar. Les appareils ont échappé belle les missiles anti-avions sur fond des batteries de Pantsir-S qui ont repoussé les drones agresseurs. 

Puis à mesure que les informations sur le jour fatidique d'une opération terrestre de l'armée syrienne dans le Grand Idlib se multiplient, l'armée turque continue à déployer des renforts dans la région nord-ouest de la Syrie. Elle y maintient déjà plus de 60 postes d'observation. Les renforts, qui comprenaient plusieurs obusiers automoteurs T-155 Fırtına 155 mm, ont été déployés dans un poste turc situé sur la colline de Baluon dans le mont al-Zawiya dans la banlieue sud d'Idlib. Al-Zawiya est un bastion connu de Hay'at Tahrir al-Sham (HTS) et est une cible fréquente des frappes aériennes des Forces aérospatiales russes (VKS). Le 26 septembre, les forces turques ont été temporairement alignées sur l'autoroute Lattaquié-Alep (M4), tandis que les avions de combat VKS pilonnaient la banlieue de la ville d'al-Bara, dans le sud d'Idlib. Le VKS a mené des frappes aériennes quotidiennes sur des positions des terroristes dans tout le Grand Idlib au cours du mois dernier et avant cela également.

 Mais ces agissements qui ressemblent plutôt à des manifestations d'humeur d'une grenouille qui a trop joué aux bœufs suffisent-ils à maintenir Idlib en particulier et la zone « tampon » autoproclamée de la Turquie dans le Nord syrien dans le giron d'Erdogan ? Afin de tenter d'éviter un cataclysme, le président turc en discutera avec Poutine à Moscou le 29 septembre. Il est même prêt à s'acheter quelques S-400 de plus. Mais les dés semblent être jetés cette fois. Curieuse revanche de l'histoire, il n'y a qu'une seule personne au monde à pouvoir sauver la tête d'Erdogan et elle s'appelle Bachar al Assad... 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV