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Zoom Afrique du 1er septembre 2021

Bientôt l'Est de la RDC sera une base militaire US géante ?

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Après avoir sorti le chéquier pour accaparer le pays, envoyer des forces spéciales pour faire une reconnaissance des lieux, c’est maintenant des sénateurs américains qui débarquent en RDC...

Actualité en Afrique :

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  • Le Cameroun et la Commission des États pour l’Afrique passent en revue leur coopération

 

Analyses de la rédaction :

1. Mali/Nord : un génocide en vue ?

Au Mali, est-ce que les Occidentaux préparent un génocide de masse et un exode de la population, principalement au Nord ?

Voyons ensemble le témoignage d’un Malien.

«On est mardi aujourd’hui. À partir de ce jour jusqu’au samedi prochain, notre zone est coupée du reste pays, faute de réseau de téléphonie ». L’homme, âgé d’une quarantaine d’années révolues, est originaire du cercle de Nianfunké, dans la région de Tombouctou. Selon son témoignage, actuellement il y a des familles qui peuvent faire trois, quatre voire cinq jours sans mettre la marmite sur le feu, faute de graines et d’argent pour acheter de quoi manger. À Gao, le réseau n’est pas totalement coupé, mais il est très difficile de travailler avec. La tension est à son comble devant les établissements bancaires. Du fait de la faiblesse du réseau, les agents ont toutes les peines à travailler. Les paiements se font aux compte-gouttes. Ce qui provoque de véritables tensions sociales entre les usagers et les banquiers.  Ce nouveau mode opératoire des assaillants qui écument cette partie de notre territoire a commencé il y a environ quatre semaines, après avoir saboté les installations de téléphonie mobile des trois opérateurs, notamment celle de Sédégué, dans la région de Mopti. Qui était un point névralgique dans la déserte des villes de notre septentrion et de la région de Mopti.

Après le sabotage, le gouvernement lui-même s’était employé à rétablir très rapidement la communication avec cette partie de notre territoire. Mais, cela n’a été que d’une joie de courte durée. Car, dès le mardi qui a suivi, les populations ont de nouveau été coupées du pays. Ce, jusqu’au samedi qui a suivi. Et c’est comme cela depuis dans la région de Tombouctou et une partie de la région de Mopti. Pourquoi seulement les week-ends, parce que selon lui, dans la zone, le marché de Tonga se tient le samedi et le dimanche. À cette occasion, les forains viennent de toute la région de Tombouctou, de Mopti et même de Bamako, n’eut été la situation sécuritaire et l’état des routes (très dégradé) pour faire affaire. C’est aussi l’occasion pour les populations locales de reconstituer la provision de la semaine. Mais, à cet effet, les membres des familles installées à Bamako ou ailleurs dans le pays envoient des contributions aux familles par les services de transfert d’argent. Parce qu’actuellement, l’insécurité est telle que nul ne se hasarde à s’éloigner du village pour quelque motif que ce soit. Sous la pression des envahisseurs, les populations ont été contraintes d’abandonner les champs. Les animaux sont laissés à eux-mêmes lorsqu’ils sont au pâturage. Tous les propriétaires de bétail prient tous les jours de revoir leur troupeau de retour du pâturage. Comme pour dire que la population est condamnée à vivre dans la famine, la misère matérielle. Tous les ingrédients sont réunis pour obliger les populations à partir de leur terroir pour laisser la place à qui ?

Rappelons que Tonga, une commune du cercle de Goundam, est un grand carrefour des affaires dans la région de Tombouctou. La bourgade est installée entre les lacs Télé et Horo. La population composée essentiellement de Songhoï, Bozo, Peulh, Bella et de Touarègues pratiquent l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et le négoce.

Selon cet homme, les assaillants viseraient à sécher les ruisseaux qui alimentent la foire de Tonga. Dans quel but, difficile de répondre à cette question ? Mais, tout porte à croire qu’on est en face d’une guerre d’usure, dont la finalité est d’obliger les populations noires à abandonner les zones du nord pour qu’au bout d’un certain temps, l’on se retrouve avec une population en majorité blanche dans les cinq régions du nord. Ce jour, le projet de partition devient effectif. L’heure est donc à la vigilance. Le tort des compatriotes est de croire aux cloisons que les néo-colonialistes français tentent d’établir entre le Mnla et le groupe d’Iya Ag Ghaly. Lesquels sont venus dans le même sac en 2012. N’est-ce pas que cette stratégie de famine organisée en douce est une forme de génocide, dont l’ONU se rend coupable à nouveau comme ce fut le cas au Rwanda ?

Cela pourrait être difficile à croire, mais cela est vrai. La vie des peuples d’Afrique importe peu aux États occidentaux. La population au Mali et dans toute l’Afrique est la seule qui a toutes les cartes en main et qui peut décider.

 

2. RDC : l'Est sera une nouvelle base militaire US grandeur nature ?

Après le retrait d’Afghanistan, la RDC est le prochain sur la liste de Washington.

Après avoir sorti le chéquier pour accaparer le pays, envoyer des forces spéciales pour faire une reconnaissance des lieux, c’est maintenant des sénateurs américains qui débarquent en RDC.

L’ambassadeur des États-Unis en RDC et deux sénateurs américains ont été reçus vendredi 27 août à Goma, par le gouverneur de la province du Nord-Kivu, lieutenant-général Constant Ndima. La visite de cette délégation intervient près de deux semaines après le déploiement des Forces spéciales américaines, pour appuyer la traque des rebelles ADF dans la région.

Pour le sénateur John Tomoshochi Jelly explique que l’objectif principal de la présence d’experts américains est « d’organiser une Task-force » pour lutter contre le terrorisme :

« Comme on a bien dit, à la demande du président Tshisekedi, on a envoyé un groupe de notre force spéciale pour évaluer les planifications des FARDC pour organiser une Task force pour la lutte contre le terrorisme des ADF, qui est ici à Beni ».

Il a tenu toutefois à préciser le rôle les Forces spéciales américaines :

« Il faut préciser que nous ne sommes pas ici pour traquer les ADF. C’est le travail des FARDC avec le soutien de la MONUSCO. Mais, on voudrait vous donner notre expérience dans la lutte contre le terrorisme, l’équipe force spéciale est ici en RDC maintenant ».

Selon lui, les Forces spéciales américaines vont également « appuyer le travail des rangers », dans la sécurisation du parc national des Virunga. « A cette occasion, ils ont visité aussi le parc des Virunga pour examiner et analyser le travail que les rangers font, parce qu’il y a beaucoup des groupes armés dans cette région », a-t-il poursuivi.

Cette visite des sénateurs américains au Nord-Kivu vise à mieux comprendre la situation dans la partie l’est du pays avec l’état de siège, a renchéri l’ambassadeur Mike Hammer.  Cette mission rentre dans le cadre du partenariat privilégié pour la paix conclue en 2019 entre la RDC et les USA.

Le processus est toujours le même, ils ne vont pas s’occuper de la lutte contre le terrorisme, mais ils vont squatter le terrain.

Voyant ce qui se passe en Afghanistan, et le fait que les États-Unis sont prêts à laisser un pays dans un chao incommensurable, et simplement pour pouvoir répondre à leurs propres intérêts, il serait vraiment difficile d’être optimiste quant à leur présence en RDC.

États-Unis comme France, et alliés, s’enfoncent toujours dans un bourbier et sèment le chao et la désolation partout où ils passent.

La population dans l’est de la RDC est bien consciente qu’il se trame quelque chose de pas net dans leur région, et que si les groupes terroristes ou les groupes armés se multiplient, se renforcent et s’organisent, ce n’est pas par hasard.

La population a déjà demandé le départ de la Monusco qui s’avère être un gouffre financier pour la RDC, et qui n’est pas là pour stopper les massacres, mais au contraire, de les multiplier.

Il est clair que Washington n’est pas du tout intéressé par la sécurité dans l’est de la RDC, et encore moins par le sort de ses habitants. Ce qui se trame dans l’est de la RDC, c’est ce qui se trame dans le nord du Mali, à savoir un démembrement de cette région avec à la clé des massacres de masse des civils et un exode.

Avoir installé des bases militaires dans un endroit stratégique comme au Niger, transformer la Côte d’Ivoire en une base militaire américaine grandeur nature, prendre possession du golfe de Guinée, et maintenant, déployer une base militaire dans l’est de la RDC complèterait en quelque sorte le processus de colonisation de l’Afrique.

Ces plans se mettent en place, certes, mais on a bien vu ce qui a toujours mis en échec ce néocolonialisme au Moyen-Orient, c’est l’axe de la Résistance, à savoir, les alliances entre pays résistants, celle des populations et des gouvernements, face à un bloc pareil, aucune puissance dans le monde ne peut faire face.

En Afrique, on assiste à soulèvement spectaculaire des populations dans les quatre coins du continent, et face à cela, le néocolonialisme ne peut rien.

 

 

3.  France/Afrique : à quand des enquêtes objectives sur les biens mal acquis ?

Depuis un certain temps, Paris se lance à attaquer ses adversaires sur le continent africain en prétendant lutter contre les « biens mal acquis ». Cette pratique concerne avant tout une tentative d’interférer dans les affaires intérieures de pays souverains en leur imposant un chantage pur et simple. Mais qu’en est-il des biens réellement mal acquis appartenant aux intérêts occidentaux en Afrique ou aux réseaux françafricains sur le sol français ?

Le summum du ridicule, c’est que l’establishment occidental, notamment élyséen, ne lâche rien pour maintenir la propagande portant sur les fameux « biens mal acquis » par la Guinée équatoriale sur le sol français, y compris ceux possédant un statut diplomatique. Après Paris, d’autres capitales occidentales se sont également mis à contribution – notamment Londres, poussant les autorités équato-guinéennes à la riposte dans le cadre du principe de réciprocité.

Pendant ce temps, les médias occidentaux, y compris ouvertement affiliés au système de la Françafrique, restent également à la manœuvre, parmi eux on retrouve, entre autres, le magazine Jeune Afrique. La question que se posent aujourd’hui de nombreux Africains c’est de savoir quand est-ce que viendra le moment pour l’establishment occidental, dont bien sûr élyséen, de même que pour le mainstream médiatique, de pouvoir s’intéresser à la question des biens mal acquis par les intérêts occidentaux sur le continent africain, mais aussi sur ceux qui appartiennent à des proches du réseau françafricain et qui possèdent des biens luxueux dans l’Hexagone.

En ce qui concerne la question des biens mal acquis par les intérêts occidentaux en Afrique et du système fort vicieux de ces intérêts établi dans nombre de pays du continent africain, la télévision panafricaine Afrique Média y avait déjà consacré plusieurs émissions. D’autre part, il aurait été très intéressant pour le public hexagonal comme africain de connaitre les détails des millions d’équivalents d’euros d’argent liquide transmis à la veille de pratiquement toutes les élections présidentielles françaises de la part des États d’Afrique se trouvant dans l’orbite de Paris.

Un sujet tabou que les autorités élyséennes détestent aborder. Surtout lorsqu’on connait les difficultés de base qui concernent l’utilisation pure et simple d’argent liquide sur le sol français par les citoyens ordinaires, locaux comme étrangers. Il suffit pour cela de demander aux touristes chinois ou russes ayant visité dans le passé la France pour connaitre quelles difficultés ils ont eu à effectuer des achats avec des billets de 500 euros, ou ne serait-ce qu’à pouvoir les échanger… Mais bon, il est évident que ce casse-tête pour des touristes étrangers, même dépensiers, ne doit surtout pas concerner les amis privilégiés de la Françafrique. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’un système établi par le receveur des fonds en question.

Maintenant et en ce qui concerne toujours la question des biens mal acquis, cette fois-ci achetés en France par certains amis africains de l’Élysée, voici une autre question qui mérite intérêt. En ce sens, le cas de la Côte d’Ivoire est particulièrement intéressant. Comme notamment la gestion par Dominique Ouattara, l’épouse du chef d’État ivoirien actuel, de biens immobiliers somptueux en France de l’ancien président ivoirien défunt Félix Houphouët-Boigny, qui fut un grand ami de l’establishment politique français et du réseau françafricain par la même occasion. Des questions avaient d’ailleurs été lancées par plusieurs médias de ce qu’il est désormais advenu de ces biens luxueux. Des questions nombreuses, mais toujours peu de réponses.

Maintenant revenons à la Guinée équatoriale et aux accusations françaises qui visent Malabo, le tout avec l’implication d’autres acteurs occidentaux, y compris anglo-saxons. Dans ces attaques visant les autorités équato-guinéennes, les médias hexagonaux et affiliés se donnent un vif plaisir de présenter la chose sous l’angle d’une lutte contre la corruption au profit du « pauvre peuple » équato-guinéen, qui se fait prétendument voler.

Maintenant, un bref aperçu du niveau de vie moyen entre la Guinée équatoriale et ne serait-ce que la Côte d’Ivoire. Si la première fait partie du Top 4 dans le classement des pays africains en termes de PIB par habitant, en compagnie de pays comme les Seychelles ou l’Ile Maurice, la Côte d’Ivoire n’est classée que 17ème au niveau continental. Et si ce même PIB par habitant dans le cas de la Guinée équatoriale a été multiplié par 45 entre la période allant de 1980 à 2017, dans le cas ivoirien les chiffres sont fort moins impressionnants: environ par 1,28 pour la même période. Et ce malgré le fait que Paris se donne un grand mal à présenter la Côte d’Ivoire comme un exemple de « stabilité et de succès » sur le continent africain.

Il y a un autre fait très révélateur. Si les citoyens équato-guinéens n’immigrent pas ou très peu, c’est fort loin d’être le cas pour ceux de la Côte d’Ivoire. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle on retrouve de nombreux ressortissants ivoiriens en Guinée équatoriale qui y vont chercher une vie meilleure, tout en sachant que cette dernière est un petit pays d’à peine 28 050 km2 avec une population totale approchant 1,5 million de personnes. Plus généralement, il est assez facile de trouver des personnes en provenance de pays d’Afrique de l’Ouest et centrale travaillant sur le sol équato-guinéen.

Évidemment, certains crieront qu’il est injuste de pouvoir comparer les deux pays sachant que la Guinée équatoriale est un État producteur de pétrole – qu’ils apprennent donc qu’un pays comme la Côte d’Ivoire est loin de manquer de ressources naturelles aussi, sachant qu’il est ni plus ni moins que le premier producteur mondial de cacao (représentant pas moins de 40% de la production mondiale à lui seul) – rien que cela. Cela sans oublier d’autres ressources naturelles censées lui appartenir.

Évidemment ce sont des chiffres sur lesquels les responsables hexagonaux n’aiment pas avoir à commenter. Tout comme le fait qu’un pays africain, comme la Guinée équatoriale ou l’Angola, puisse non pas être un pays émetteur de migrants, mais surtout un pays récepteur. A l’instar de ce qu’était, avant la destruction par l’OTAN, la Libye de Mouammar Kadhafi. Le système vicieux mis en avant par l’establishment occidental préfère au contraire miser sur l’appauvrissement de pays se trouvant sous son orbite, en exploiter les ressources, tout en donnant, de temps à autre et avec un air condescendant des visas de travail aux citoyens de ces pays – des pays riches en ressources mais ne profitant pour beaucoup pas de leur potentiel, pour pouvoir par la même occasion tenter à se positionner comme le système des « bons samaritains ».

Tout cela pour dire, qu’au lieu de jouer la comédie primitive dans un but purement de prédation néocoloniale, Paris et Co. devraient commencer par respecter la politique d’États africains assumant pleinement leur dignité et leur souveraineté. Et si les représentants hexagonaux souhaitent sincèrement lutter contre les biens mal acquis sur leur sol, qu’ils donnent l’exemple à travers les responsables (certains observateurs les appellent « préfets ») appartenant au réseau françafricain. Et que lorsque les pays se trouvant sous l’orbite de ce réseau obscur arriveront à avoir ne serait-ce qu’un niveau de vie moyen comparable à celui de la Guinée équatoriale – il est évident que les queues dans ces pays pour obtenir le fameux visa pour un pays occidental se réduiront à vue d’œil. Bien qu’il soit également vrai qu’avec une telle perspective, il deviendra beaucoup plus difficile de pouvoir justifier l’exploitation des dits États.

par Mikhail Gamandiy-Egorov.

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV