Depuis la capitulation israélienne du 21 avril, qui a eu lieu dans de lamentables conditions pour l'axe US/Israël lequel s'est senti, en dépit des centaines de frappes à coups de GBU, JDAM, bombes semi-interdites, incapable d'enrayer les vagues incessantes de roquettes et missiles une fois les verrous de la DCA sautés, une question ne cesse de tarauder les esprits sionistes : qu'en sera-t-il face au Hezbollah ?
L'annonce a dû provoquer un choc au QG de l'armée sioniste qui depuis une dizaine de jours cherche à faire croire aux colons que « tout va bien dans le meilleur des mondes » ! Ce lundi matin 31 mai, la Résistance palestinienne a annoncé avoir repris la fabrication de ses missiles et de ses roquettes, à peine 10 jours après la fragile trêve en cours, signe que les bombes GBU et JDAM américains n'ont servi à rien et que les 1000 frappes aériennes de l'entité, ayant visé Gaza, son peuple et ses infrastructures, suivant la même logique absurde qui a régi la campagne de guerre dans la guerre d’Israël contre la Syrie, n'ont servi à rien et que ce choc qu'ont provoqué les deux premières vagues de 200 missiles et roquettes tirés le 10 mai contre Tel-Aviv et Qods, Israël ne peut s'en tirer de sitôt.
Cela confirme déjà l'annonce de Sinwar qui affirmait il y a peu que « seuls 5% des tunnels souterrains de Gaza qui selon lui s'étendent sur quelque 500 kilomètres en sous-sol d'une enclave de quelques dizaines de kilomètres ont été touchés et que l’ingénieux réseau souterrain reste intact. Gaza sort donc physiquement sans aucune malformation de ses 11 jours de bataille balistique héroïque qui a laissé pantois plus d'un stratège militaire. IDF avec ses F-16, F-15, et F-35 réputés furtifs a par conséquent échoué à infliger une quelconque modification aux limites géographiques de la Palestine. Est-ce le cas du camp d'en face ?
Mais le “losange occupé” a aussi une moitié nord, elle même divisible en deux parties est et ouest : la partie orientale se trouve sur les frontières avec la Jordanie et la Syrie et un peu le Liban et c'est la partie qui fait si terriblement peur à l'entité. C'est la pointe du volcan qui s'est d'ailleurs illustrée du 11 à 21 mai par plusieurs “incidents” majeurs, tous relevant de l'absolue surprise militaire pour l'entité : après avoir reçu le 21 avril un missile syrien tactique de type Fateh-110 lequel s'est abattu à 30 kms de Dimona, cette partie orientale a été le théâtre de pas moins de quatre raids aux roquettes venus du Sud Liban puis d'un drone l'ayant pénétré le plus tranquillement du monde depuis la Jordanie voisine, elle aussi liée par des accords militaires avec Tel-Aviv, “incident” que Netanyahu n'a pas pu se garder d'annoncer publiquement soulignant que l’appareil avait été abattu dans le ciel d'Israël. La crainte qu'aspire cette partie orientale de la moitié nord de l'entité est d'autant plus justifiée que le gros des bases militaires actives, des centres de commandement, des sites aériens s'y trouvent. Les colons y sont rares mais leur survie en dépend. Puis il y a la moitié occidentale, située sur la côte, en face de la Méditerranée et qui s'étend du nord de Gaza au nord de Haïfa.
Avant l'Epée de Qods, l'entité la croyait en totale sécurité et à l'abri des missiles du sud. Certes, la fameuse bombe nucléaire du Hezbollah à savoir sa capacité à viser Haïfa leur faisait peur mais puisqu'au Liban, il possède ses accointances, Israël n'avait pas trop peur. Ce qui s'est produit en mai 2021 c'est que cette moitié ouest du nord a été dépouillée et exposée à un feu balistique sur quoi l'armée sioniste n'a plus aucun contrôle même à l'aide de ses F-35 Adir. Cette zone dont dépend la pérennité de l'entité a été atteinte par des Ayyash-250 et pour la première fois depuis que Gaza frappe Israël.
Et tout ceci a dérapé très vite pour devenir ingérable pour une entité qui a fondé sa doctrine militaire sur sa capacité de destruction massive propre à couper court à tout agissement hostile. Depuis le 10 mai, date à laquelle la partie occidentale de la moitié nord du “losange occupé” a été frappée, les stratèges sionistes n'ont qu'une idée en tête : si demain le Hezbollah se met à tirer lui aussi, à contribuer comme l'a laissé entendre Nasrallah par Palestiniens interposés à la tempête balistique anti Israël, que faut-il faire, bon sang? Contrairement à Gaza, qui est située sur un terrain plat et découvert, le Liban abonde en courbes, récifs, montagnes, terrains accidentés et points où s’abriter et disparaître. En outre, le Hezbollah se trouve dans un environnement qui lui procure un énorme territoire des plus variés pour faire ses manœuvres.
Le territoire libanais est complexe et ses chaînes de montagnes à l’est et à l’ouest sont étendues et inégales, notamment l’Anti-Liban, qui s’étend d’Al-Qusayr, Qara et Al-Nabek à la campagne occidentale de Damas et à la campagne méridionale de Homs. Puis les missiles de Gaza ont frappé les bases militaires israéliennes de Hatzor, Hatzerim, Palmachim, Rehovot, Nevatim, Tel Nof et celle de Ramon, dans le sud. Des villes israéliennes et l’aéroport Ben Gourion ont été fermés, les vols internationaux ont été suspendus et les pertes quotidiennes subies par l’économie israélienne se chiffraient à 100 millions de dollars, auxquels s’ajoute le coût de l’équipement militaire utilisé, pour un total dépassant un milliard de dollars US. Il est évident qu’Israël n’avait prévu aucune stratégie pour cette guerre et qu’il est passé de la réaction à la destruction. Mais si ces 11 jours d'apocalypse sont à revivre face au Hezbollah, Israël n'a plus le prétexte de la primauté.
L'ennui dans toute cette histoire c'est que les récents affrontements dans la bande de Gaza ont gravement brisé la chimère d’invincibilité d’Israël et épuisé soudain toutes les vraies-fausses cartes qu'il prétendait avoir contre la Résistance. Après l'arrêt des combats, le vendredi 21 mai, plusieurs centaines de combattants du Hamas ont défilé en plein centre-ville de Gaza. Des dirigeants du Hamas étaient présents et le plus important d'entre eux a fait son apparition. Pour la première fois depuis l'offensive israélienne, Yahya Sinwar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza, s'est montré en public pour saluer les familles des combattants tués dans la guerre et défier Israël. Israël peut-il recourir à l'assassinat ciblé ? Probable. Mais le moindre geste de sa part équivaut à une pluie de missiles.