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Collision navale USS Georgia/Vedettes rapides du CGRI : la riposte navale iranienne s'étend

L'USS Georgia, encerclé par les vedettes rapides iraniennes, 19 mai 2021. ©The Drive

En avril 2020, alors même que l'USS Lewis B Puller menait des exercices d'entraînement afin de pouvoir l'heure H, faire face aux vedettes rapides iraniennes et qu'il le faisait en compagnie des hélicoptère Apach, chargés, une fois reçu le signalement de tirer des missiles air-sol sur les vedettes rapides iraniennes, façon de les empêcher de viser le navire, une douzaine de ces mêmes vedettes rapides ont créé la sensation en faisant irruption en plein exercice de l'US Navy, en faisant des rounds incessants et en provoquant la panique de braves marines qui étaient quelques milliers à bord du bâtiment et des destroyers, l'escortant à apprendre comment « pulvériser les essaims de bateaux iraniens ».

À l'époque, les 12 vedettes rapides iraniennes ne sont pas allées plus loin et une fois, l'exercice US tourné court, ont regagné leur base. Or en cette année 2021, les « rencontres US/Iran » dans le golfe Persique semblent de nature nettement différente. Le 8 mai, à peine quelques heures après que l'axe US/Israël a tenté de s'en prendre au large de Baniyas au super tanker iranien, Adriyan Darya, et ce pour la seconde fois consécutive sans réellement en avoir le courage puisqu'il l'a fait après le déchargement et a visé non pas Adrian Dariya mais bien le porte-conteneur libanais, Wisdom, lui servant de relais, l'USS Georgia a connu un très mauvais quart d'heure dans le golfe Persique.

Ce 11 mai, le porte-parole du Pentagone, John Kirby y est revenu : « 13 vedettes rapides du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) se sont approchées d'un navire des garde-côtes américains et d'autres navires de l’US Navy dans le détroit d'Hormuz. Ils ont  effectué des "manœuvres dangereuses" en s’approchant à entre environ 140 et 470 mètres des navires américains. Après que des vedettes iraniennes se sont approchées de six bâtiments de l'armée américaine lesquels escortaient le sous-marin l’USS Georgia équipé de missiles guidés, le navire américain a tiré 30 coups de semonce. Les balles d'avertissement avaient été tirées d'une mitrailleuse de 0,50 mm. »

Et le galonné US d'ajouter : « C'est le troisième incident du genre à s'être produit ces dernières semaines, ce qui inquiète le Pentagone sur le déploiement des vedettes rapides du CGRI dans les eaux du golfe Persique surtout que le CGRI tend de plus en plus à les remplacer par des catamarans armés de lance-roquettes. » 

S'il est vrai que le catamaran armé du CGRI, Shahid Nazeri, compte rien que depuis le début 2021 trois face-à-face contre l'US Navy, ce dernier a un aspect particulier dans la mesure où il s'agit d'un sous-marin nucléaire et que le fait de le viser est particulièrement significatif surtout quand on se rappelle à quel point au mois de janvier, toute une campagne médiatique s'est déroulée autour de lui pour faire peur à l'Iran. C'est d'autant plus significatif que Kirby ne dit pas tout de l’histoire. Selon des sources bien informées, l'incident s'est déroulé dans le détroit d'Hormuz où le Georgia aurait fait entorse à la loi et se serait refusé à se déclarer lors de son passage, se croyant sans doute totalement « furtif ».

Or on sait qu'en termes de furtivité, l'US Army a beaucoup de chose à apprendre : « 13 bateaux à grande vitesse du CGRI auraient littéralement attaqué un sous-marin nucléaire américain, l'approchant à une distance d'environ 100-140 mètres et effectuant des manœuvres brusques sans pour autant que les six navires de guerre américains escortant le sous-marin nucléaire osent interférer avec les forces iraniennes. » Les Américains ont-ils cru à une explosion du Georgia?

Toujours est-il qu'ils ont tenté de repousser les vedettes rapides avec une mitrailleuse de gros calibre. La vidéo ci-présente met littéralement en scène les actions de la flotte iranienne contre Georgia, le nucléaire. Rien qu'à le suivre, l'US Navy se montre particulièrement fragile et vulnérable, en pleines eaux du golfe Persique. Au fait un navire nucléaire, c'est plutôt un désavantage quand on a devant soi, des vedettes rapides du CGRI. 

L'observateur politique verrait surtout à travers cette manœuvre non pas une volonté de faire sauter un navire nucléaire dans l'une des zones les plus stratégiques et les plus fréquentées du monde, mais surtout une extension du champ des ripostes navales iraniennes qui après avoir visé Israël et ses navires logistiques et cargos, Hélios Ray, Hyperion Ray et Lori, semble s'orienter droit vers la source de tous les troubles à savoir les États-Unis. 

Pour le reste, déjà en décembre et janvier derniers, les sources iraniennes avaient affirmé qu'un sous marin à propulsion nucléaire, on ne le pilonne pas mais on s'en empare. Les vedettes rapides iraniennes s’entraînent-ils à capturer le premier sous-marin US dans le golfe Persique avec des dizaines de marines à bord? 

Avec la nouvelle génération de vedettes rapides iraniennes, les unités navales du CGRI pourront tout faire y compris l’interception et la capture du Georgia. Comme chacun le sait, les navires à grande vitesse iraniens sont considérés comme un défi opérationnel et tactique pour la marine américaine dans cette région et l’Occident le reconnaît. L'une des tactiques les plus importantes de l'Iran dans la guerre navale est d'augmenter sa capacité opérationnelle dans le combat asymétrique en utilisant des vedettes rapides et des tactiques d'attaque de masse contre des cibles. 

Mais le fait de les remplacer par des catamarans pose encore davantage de problème : contrairement aux navires à simple coque, qui utilisent des ballasts pour s'équilibrer, les catamarans utilisent une distance transversale entre deux coques pour stabiliser la coque dans l'eau ; plus la largeur est longue, plus le navire est stable. Ce qui revient à une plus grande marge de manœuvre. Un autre avantage important de ce type de conception est la capacité de se déplacer dans des eaux très peu profondes de deux mètres ou moins comme c'est le cas du golfe Persique. L'existence de nombreux péages et îles naturels et artificiels dans le golfe Persique et le détroit d'Hormuz permettent aux vedettes du CGRI de faire des tirs surpris sur l'ennemi. Les autres avantages de l'utilisation de ce type de navires à grande vitesse sont les suivants: la stabilité transversale en eaux calmes, la bonne résistance hydrodynamique, la stabilité permanente et équilibre dynamique à grande vitesse, la capacité de charge supérieure au poids et à la taille.

De type catamaran, le navire iranien Shahid Nazeri, ce bâtiment qui fait désormais la terreur de l'US Navy dans le golfe Persique, a  une vitesse équivalente à 27 nœuds, et mesure 55 mètres de long, 14 mètres de large, 1,5 mètre de profondeur et pèse 240 tonnes. Le navire a également une coque en aluminium léger et est capable de résister à des vagues jusqu'à 6 mètres. Et bien ce catamaran se fait escorter par des vedettes lance-roquettes du CGRI de type « Eghtedar- 40 » qui mesure 16 mètres de long, 5 mètres de large et semble être équipée de missiles de croisière anti-navires Zafar ou Nasr. La vedette dispose également de deux moteurs de 1300 ch, lui permettant d’atteindre la vitesse de 45 nœuds (83 km / h). N'est-ce pas suffisant pour capturer le Georgia? 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV