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A quoi rime la double vidéo de l'US Navy mettant en scène deux clash avec le CGRI?

Le navire à double coque à rapport hauteur / largeur élevé exploité par la marine du CGRI.(Photo d'archives)

Le mardi 27 avril au soir, à peine quelques heures après qu'un pétrolier saoudo-british du nom de NCC Dammam avec à son bord des milliers de barils de pétrole saoudien à destination de sa Majesté a été pris pour cible d'un "bateau télécommandé" en mer Rouge, ciblage que la coalition pro Riyad prétend avoir "neutralisé" mais qui semble avoir été particulièrement douloureux puisque dans la foulée, le prince Ben Salmane est apparu à l'écran pour faire sortir des phrases bien peu habituelles genre " Riyad souhaite avoir de bonnes relations avec l'Iran" ou " les Houthis bien que putschistes sont yéménites  .. et on peut faire la paix avec ",  l'USS Firebolt (PC 10) and USCGC Baranoff,  deux patrouilleurs US ont vécu un véritable enfer, alors qu'il tentaient de s'approcher des eaux territoriales iraniennes.

Suivant un tweet et une vidéo publiée par l'US Navy, un  face-à-face naval a eu lieu avec les " bâtiments iraniens", une seconde en à peine 20 jours, car déjà le 2 avril, deux autres patrouilleurs US, Wrangell (WPB-1332) and Monomoy, s'étaient vu le CGRI leur barrer la route, au terme de ce qui semble ni plus ni moins à une puissante démonstration de force iranienne contre l'US Navy.

Pour les observateurs qui ont largement présent à l'esprit ces épisodes inouïs des face-à-face US Navy/CGRI en 2019, les images n'ont rien inhabituelles dans la mesure où cela fait un bon bout temps que les Yankee ont bien compris que le golfe Persique ou le détroit d'Hormuz, c'est qui qui y dit le dernier mot. Ce qui semble inhabituel en revanche c'est cette insistance US à visualiser via ces deux vidéos ses clashs du 2 et 27 avril, avec la marine du CGRI alors même que le duo Biden-Austin fait tout pour croire qu'il est en quête d'un "compromis" bis avec l'Iran. 

Plus d'un analyste y verrait un message codé, non pas à l'adresse des Iraniens qui ont prouvé à plus d'une reprise leur maitrise  navale totale dans la région mais plutôt à l'adresse des alliés dont un, surtout qui a trop sentiment d'avoir été abandonné à son triste destin, depuis que les Etats-Unis ont compris que toute confrontation contre l'axe de la Résistance, au ciel, au sol ou en mer, leur serait fatale. 

En effet, la publication de cette double vidéo à 24 heures d'intervalle, alors même qu'une délégation de chefs militaires sionistes se trouve à Washington quémander le soutien du Pentagone face à l'Iran est loin d'être anodine. Surtout que le dernier round de cette bataille navale que mène Israël à la demande expresse US contre l'Iran et son corridor maritime anti sanction américaine s'est soldé plutôt par un revers humiliant, la supposée frappe au drone du 23 avril d'Israël contre un tanker iranien au large de Baniyas ayant tourné au fiasco.

En effet, Israël cherchait près des côtes syriennes et à peine quelques jours après l'annonce de la décision russe d'escorter les cargaisons iraniennes à briser une dynamisme anti Israël en Méditerranée qui devient franchement "dangereuse". Or le drone armé supposément israélien n'a pas osé aller jusqu'au bout et n'a ciblé qu'un porte-conteneur libanais que faisait le relais entre le Tanker iranien et les unités de déchargement du port. La riposte à l'attaque au drone du 11 avril ayant visé "Hyperion Ray" a donc été une totale déculottée. 

Pour le reste, les deux vidéos que l'US Navy a  publié  ces deux derniers jours relèvent de ce même constat d'échec.  la première met en scène de façon, on ne peut plus humiliante le retrait de deux patrouilleurs US face à un catamaran militaire iranien, Shahid Nazeri, tandis que la seconde tente de rattraper cette humiliation en visualisant un "marines "tirant à la mitrailleuse et en pleine nuit, contre un groupe de bâtiment de la force marine du CGRI. Les Américains sont-ils en train de faire comprendre à leurs affidés que The game's over? 

Le missile syrien qui a percé la DCA multicouche d'Israël et qui a visé l'un des sites les plus sensibles du Moyen Orient pour les Etats-Unis à savoir Dimona, n'a suscité à Washington qu'un commentaire parfaitement mitigé du chef du CentCom selon lequel il a mis l'accent sur le caractère "errant" de l'engin. Ce commentaire parfaitement orienté a été accompagné par une remarque assassine comme quoi l'Iran "possède quelques 3000 missiles de croisière " qu'avec Dôme de fer "Israël ne serait pas les contrer". La visite de la délégation israélienne qui aurait dû se traduire par un engagement militaire US contre l'Iran a accouché d'une souris, Washington et Tel-Aviv ayant signé un contrat pour optimiser les Patriot d'ici 2026. Ce repli, la double vidéo de l'US Navy le reflète très exactement.

Commentant cet incident The Drive écrit : 

"L'apparition du Shahid Nazeri ,est bien significatif. Il s'agit du navire de guerre à longue portée du CGRI qui est en fait un porte-hélicoptère et selon les autorités iraniennes capables de transporter des torpilles, des missiles de croisière. En 2016, date à laquelle il a été inauguré, les experts de The Drive n'y ont vu qu'une simple " bâtiment de show" mais depuis début avril, il semble que Nazeri est bien plus que cela.

Le 2 avril il a été d'une redoutable capacité de combat face aux patrouilleurs américains tout comme le 27 avril.  Le catamaran a déjà participé à un récent exercice naval russo-iranien plus tôt cette année. Le CGRI a publié des images dans le passé montrant un hélicoptère AB-206 armé d'un missile anti-navire à bord. On ignore si Nazeri en avait un au moment de l'incident. Et dire que l'Iran semble maintenant être en train de construire au moins un exemple d'une nouvelle classe de catamarans , appelée la classe Shahid Soleimani . Il y a des indications que ce nouveau design sera lui-même armé de missiles anti-navires . 

Le constat est sans appel : une présence israélienne dans le golfe Persique, c'est à Israël et à lui seul d'en assumer "la sécurité". Ce mercredi  l’ancien ministre de la Défense et actuel doyen de l'Académie militaire, Ahmad Vahidi, a affirmé qu'Israël ne pourrait avoir une présence dans le golfe Persique puisque l'Iran ne le permettrait pas. 

« Nous ne voulons en aucun cas mettre en danger la sécurité du golfe Persique, qui appartient au peuple iranien. Cette région peut jouer un rôle de premier plan dans le progrès et le développement de notre pays . Notre région est l’une des seize régions géopolitiques et géostratégiques du monde, l’examen des questions liées au golfe Persique fait partie de l’une de nos priorités importantes ».

Et d'ajouter  :

« Les pays extrarégionaux ont semé la zizanie entre les pays de la région et tergiversé tout effort visant à y renforcer la coopération. Nous devons utiliser le potentiel de la région en élargissant la coopération et en renforçant la sécurité collective. Beaucoup essaient de transformer cette région en un arsenal d'armes, alors que notre région n'a pas la capacité pour autant d'armes. Ces politiques sont très, très dangereuses pour notre région et l’ont transformée en une poudrière ... Il en va ainsi de la présence militaire ou non militaire d'Israël dans la région. cette présence l'Iran ne la tolère pas car c'est une source d'insécurité».    

Même Ben Salmane semble avoir compris le message. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV