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Washington prépare l'apres-MBS

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Garde d'honneur d'Arabie saoudite. (Illustration)

La guerre du Yémen aurait probablement appris au prince héritier saoudien que les États-Unis voyaient en son pays une vache à lait. Peu après la décision du gouvernement Biden de suspendre la vente d’armes à l’Arabie saoudite, celle-ci a annoncé un investissement de 20 milliards de dollars dans le domaine de fabrication d’armes. Cela dit, que sera l’avenir des relations américano-saoudiennes ? Toujours est-il que d'après certaines sources saoudiennes, le palais royal des Saoud a été mis en état d'alerte, tandis que le roi s'évertue à sortir son fils et prince héritier de l'impasse.
L’Arabie saoudite entend investir 20 milliards de dollars dans le secteur de fabrication d’armes et d’équipements militaires pendant les dix prochaines années. 
Samedi 20 février, Middle East Monitor a cité Ahmed ben Abdelaziz al-Ouhali, chef du bureau général de l’industrie militaire saoudienne, qui avait déclaré que l’Arabie saoudite voulait investir au moins la moitié de son budget militaire dans le secteur de fabrication d’armes d’ici 2030. L’Arabie saoudite a préparé ce plan suite à la décision des États-Unis de suspendre la vente de certains types d’armes à Riyad et à Abou Dhabi. 

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Le nouveau gouvernement américain de Joe Biden a suspendu des ventes d’armes à l’Arabie saoudite et de chasseurs F-35 aux Émirats arabes unis afin de « réexaminer » la décision prise sous la présidence de Donald Trump.
« Washington suspend temporairement la mise en œuvre de certains transferts et ventes en cours de matériel de défense américain pour permettre aux nouveaux dirigeants de les réexaminer », a assuré un responsable du département d’État américain le 27 janvier. Il s’agit de « faire en sorte que les ventes d’armes par les États-Unis répondent à nos objectifs stratégiques », a-t-il ajouté. 

Par ailleurs, Jen Psaki, porte-parole de la Maison-Blanche, a déclaré le 17 février que Joe Biden prévoyait de « recalibrer » les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite et qu’il s’entretiendra avec le roi Salmane plutôt qu’avec le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Cette annonce de la Maison-Blanche marque une rupture par rapport à la politique menée par l’administration de l’ancien président Donald Trump. 

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Cette déclaration intervient alors que la nouvelle administration américaine avait déjà pris sa distance vis-à-vis de la politique étrangère menée sous les auspices du jeune prince. Début février, elle a en effet annoncé la fin du soutien américain aux opérations offensives des Saoudiens dans la guerre du Yémen.
Qui plus est, note The Guardian, Washington se prépare à publier un rapport sur l’assassinat de Jamal Khashoggi, journaliste tué et démembré au consulat saoudien à Istanbul en 2018. Cette publication pourrait intervenir « pas plus tard que la semaine prochaine », selon The Guardian.

Dans ce droit fil, le quotidien en ligne Rai al-Youm écrit : « Ni la politique ni la raison n’implique une telle révélation à moins que les États-Unis aient l’intention de recalibrer leurs relations avec la monarchie saoudienne ». 
Et de continuer : « La révélation des renseignements classifiés portant sur l’assassinat de Jamal Khashoggi aura certes un objectif plus important que de remplir les pages de la presse. Un tel geste pourrait modifier complètement les relations Riyad-Washington durant les prochaines années, d’autant plus que la cheffe de la CIA, Avril Haines, réaffirme que toutes les preuves de ce dossier montrent l’implication de Mohammad ben Salmane en tant que commanditaire du meurtre ». 

Rai al-Youm indique que les efforts de la nouvelle administration américaine de mettre un terme sur la guerre au Yémen resteront stériles sans la punition de Mohammed ben Salmane en tant que déclencheur de cette guerre dévastatrice. « Il se peut que les démocrates considèrent le dossier du meurtre de Khashoggi comme étant un pas majeur vers le règlement de la crise au Yémen ». 

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Rai al-Youm ajoute : « Ben Salmane a bien saisi le message des Américains tout comme il a vite saisi les tendances de la nouvelle administration américaine qui exploite les dossiers des droits de l’homme à son profit. D’où sa décision d’annoncer une série de réformes au sein du système judiciaire de l’Arabie saoudite et de relâcher certains de prisonniers politiques dont ceux ayant la nationalité américaine ». 
« Il faut attendre un peu pour voir ce que fera l’administration Biden vis-à-vis du royaume saoudien et en quoi se transformeront les relations Washington-Riyad », conclut Rai al-Youm

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SOURCE: FRENCH PRESS TV